Covid-19 : des masques de nouvelle génération frappent aux portes des officines

© Des masques de nouvelle génération sont en voie de certification - Groupe Pracartis

Covid-19 : des masques de nouvelle génération frappent aux portes des officines

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Publié le 18 août 2020
Par Matthieu Vandendriessche
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Ce ne sont pas des masques chirurgicaux ou en tissu. Ce ne sont pas non plus des casques visières, lesquels ayant seulement une action de protection des yeux et du visage ne peuvent être vendus en officine.

Ce sont des masques de nouvelle génération nés dans la foulée de la crise de la Covid-19. En juillet, le Massachusetts Institute of Technology (MIT) a présenté le prototype d’une nouvelle version du masque N95 (équivalent aux FFP2 /3 en Europe). Composé de caoutchouc de silicone et réutilisable, il peut être stérilisé et son filtre renouvelé. Une seconde version est à l’étude pour en améliorer plus encore le confort et la filtration.

Plus proche de nous, l’entreprise Simon, installée à Avallon (Yonne) a élaboré un masque transparent appelé ESP pour « écran stop postillons ». Composé en vinyl, il est fixé et ajusté sur le visage au moyen d’attaches. Ce masque est lavé à l’eau tiède et au savon après 4 heures d’utilisation et son port peut être complété par celui d’un masque traditionnel.

Dans quelle catégorie ce type de masque se range-t-il ? Celle des dispositifs médicaux (DM), dont font partie les masques chirurgicaux ou celle des équipements de protection individuelle (EPI), auxquels appartiennent les masques FFP2 et les visières ?

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« Notre masque ne rentre dans ni l’une ni l’autre de ces catégories. Il n’est pas agréé ou approuvé par les autorités sanitaires. En termes de filtration, nous ne sommes pas très éloignés du masque FFP2. Nous pourrions donc être un EPI de catégorie II », explique Christophe Bertrand, dirigeant de la société Simon. La démarche de certification de ce masque devrait aboutir en début d’année prochaine. Près de 20 000 unités ont déjà été vendues depuis la mi-mai (au prix de 0,6 euro l’unité pour 500 masques achetés).

Autre innovation, celle que développent actuellement avec Précimask les groupes savoyards Pracartis et HBP. Ce masque est en silicone et son système de filtration en céramique est nettoyable. Avantages mis en avant : une visière amovible, un système anti-buée et un son optimisé.

« Notre masque a passé avec succès des tests auprès d'un laboratoire privé sur le taux de filtration des particules de 3 microns : elles sont filtrées à plus de 99 %, précise Juliette Chambet, directrice de la communication du groupe Pracartis. Nous sommes en relation avec la Direction générale de l’armement pour faire homologuer le masque. Mais à sa commercialisation, en octobre, il ne pourra pas être classé DM ou EPI car les certifications et l'obtention du marquage CE sont très longs et les tests doivent se faire sur produit fini, ce qui ne sera possible qu’en septembre.»

Bien-sûr, le terrain de commercialisation de ces masques est international. Mais ces deux sociétés sont déjà dans les startings blocks pour être référencées dans les officines. L’entreprise Simon est familière du réseau puisqu’elle fabrique pour les pharmacies des articles de communication plastifiés. « Nous sommes en recherche de contacts auprès des centrales d'achat des pharmacies pour référencer notre produit », indique pour sa part le groupe Pracartis. 

Pour rappel, selon la liste récemment mise à jour, ne peuvent être vendus en officine que des équipements de protection individuelle respiratoire et des masques non sanitaires (masques grand public) fabriqués selon un processus industriel et répondant aux spécifications techniques applicables.