Parcours de soins officinal : objectif 2027

© Getty Images/iStockphoto

Parcours de soins officinal : objectif 2027

Publié le 2 novembre 2021
Par Magali Clausener
Mettre en favori

Développer et mettre en œuvre un parcours de soins officinal (PSO), telle est la volonté de l’association NèreS (ex-Afipa). Dans un document prospectif diffusé le 28 octobre, qui s’inscrit dans le cadre de la plateforme de propositions présidentielles de l’association, NèreS a souhaité imaginer à quoi le système de santé, en particulier pour la prise en charge des soins de premier recours non programmés, pourrait ressembler en 2027, « s’il s’appuyait davantage et de façon responsable sur les médicaments de prescription médicale facultative ».

Selon NèreS, le PSO « consiste à s’adresser à son pharmacien en première intention pour prévenir ou prendre en charge une affection que le patient estime bénigne/courante ou pouvant être traitée par le pharmacien ». Le pharmacien analyse la situation par un échange avec le patient ou en s’appuyant « sur le dossier patient de son officine enrichi du dossier pharmaceutique » ou d’autres outils comme les tests rapides d’orientation diagnostique (Trod). A l’issue de son analyse, le pharmacien peut alors réorienter le patient vers un autre professionnel de santé ou vers les urgences, ou prodiguer des conseils pour prendre en charge cette affection et si besoin, dispenser un ou plusieurs médicaments à prescription médicale facultative, ou d’autres produits de santé et de prévention de premier recours (tels que des dispositifs médicaux et/ou des compléments alimentaires).

Le PSO pourrait être à l’initiative du patient lui-même qui se rend sans sa pharmacie. Mais NèreS va plus loin en concevant plusieurs types d’orientation par :

– leur médecin généraliste « qui bénéficie désormais d’une incitation sous forme de ROSP – rémunération sur objectifs de santé publique » ;

Publicité

– les médecins de garde ou à travers une téléconsultation médicale ;

– le service d’orientation et de conseil en santé : « le gouvernement a étendu le champ du Service d’Accès aux Soins (SAS) disponible par téléphone au 114-115, en s’inspirant de l’exemple québécois de Info Santé 118 [1]. Ce service permet aux patients d’entrer en contact avec une équipe pluridisciplinaire, associant une infirmière de pratique avancée, un pharmacien et un médecin ; il sert également à orienter les cas pertinents vers une pharmacie », explique NèreS ;

– une application d’aide à la décision des patients, qui les assiste dans leur orientation au sein du système de santé.

Le PSO, intégré et reflété dans la planification des soins non programmés et les politiques des Agences régionales de santé, permet alors de compenser en partie les problèmes d’accès à un médecin généraliste. En outre, certaines populations bénéficient d’une prise en charge des produits dispensés dans le cadre d’un PSO. NèreS évoque ainsi un forfait financé par des conseils départementaux pour des populations ayant un accès limité ou difficile aux médecins généralistes ou encore une allocation annuelle pour les pharmacies dont le montant est basé sur le nombre de patients de cette pharmacie. Enfin, certains organismes complémentaires d’assurance maladie (OCAM) proposent également à leurs assurés un forfait annuel « produits de premier recours ».

L’association liste aussi une série de services complémentaires au PSO comme une revue annuelle de l’armoire à pharmacie, une revue pour les futures et jeunes mères, une préparation aux voyages, un accompagnement du pharmacien jusqu’au domicile du patient.

Utopique ? Pour NèreS, une volonté politique forte et des Etats généraux sur le parcours santé de premier recours à travers la pharmacie, pourraient transformer cette vision en réalité.