Biologie médicale : l’Académie de pharmacie dénonce la financiarisation du secteur

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Biologie médicale : l’Académie de pharmacie dénonce la financiarisation du secteur

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Publié le 20 octobre 2022
Par Magali Clausener
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Alors que les biologistes sont vent debout contre le PLFSS 2023 et s’alarment du devenir des laboratoires d’analyse, l’Académie de pharmacie dresse un constat alarmant de la situation actuelle.

L’Académie de pharmacie n’y va pas par quatre chemins. Dans un communiqué du 19 octobre 2022, elle pointe 4 grands problèmes rencontrés par la biologie médicale. Elle considère notamment « que, du fait d’une régulation très incomplète par les pouvoirs publics, la financiarisation à outrance de la profession entraine des regroupements démesurés des laboratoires (LBM), supprimant des sites d’accès à la biologie médicale, avec des risques pour la santé publique ». Elle émet donc 4 recommandations :

– Le biologiste médical doit être complètement indépendant dans son exercice professionnel et contribuer pleinement au parcours de soins du patient : en clair, tout patient doit pouvoir avoir « un entretien singulier avec le biologiste » au sujet de ses examens et résultats. Ce qui signifie que les laboratoires de biologie « ne doivent plus être de simples sites de prélèvement et de collecte d’échantillons éloignés des plateaux techniques mais redevenir des sites techniques capables de répondre à l’urgence médicale » ;

– La biologie ne doit pas être un service commercial mais redevenir une activité médicale attractive pour la nouvelle génération : « la financiarisation accrue de la biologie médicale n’est conforme ni à la réglementation actuelle ni à l’esprit des textes qui ont successivement codifié l’activité depuis 1975 », n’hésite pas à déclarer l’Académie. Elle appelle donc les pouvoirs publics à faire appliquer « l’esprit et la forme des textes existants » afin de « mettre un terme à cette dérive qui risque de faire de la biologie médicale une activité de services purement commerciale » ;

– La formation initiale et continue doit participer à l’accroissement de l’attractivité et s’adapter à l’évolution des technologies ;

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– Les départs massifs à la retraite doivent être compensés, en instaurant d’urgence une politique d’attractivité du métier de biologiste médical. Pour l’Académie, « il est scandaleux qu’un métier qui a tout pour être attractif dans le contexte des immenses progrès technologiques actuels ait été transformé en repoussoir par les réformes successives et la financiarisation, au point d’être mis en péril ».