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En 2009, l’USPO souhaite valoriser la « rapidité » de substitution
Le 10 décembre dernier, l’USPO avait placé deux sujets au menu de ses premières Rencontres : un avenant à négocier sur le générique et la loi « Hôpital, patients, santé, territoires ». Avec des intentions politiques non dissimulées.
Le taux de substitution n’a aujourd’hui « plus vraiment de signification, c’est sur la rapidité qu’il faudra jouer ». Lors des premières Rencontres de l’USPO, Gilles Bonnefond a ainsi précisé l’orientation du syndicat en vue de l’avenant conventionnel sur le générique qui doit être négocié en janvier. Le président délégué de l’USPO a par ailleurs souhaité un nouvel accord avec les médecins sur les IPP, les sartans et les statines. En cause, notamment, le recours croissant des médecins au « non substituable ». Selon l’USPO, il concerne 4 à 5 % des lignes d’ordonnances contre 1,2 % en novembre 2005. « Malgré tout, nous sommes à 82 % de substitution ! », note Gilles Bonnefond.
3 milliards de « manque à gagner »
Les taux de pénétration français sont « extrêmement forts, même au regard de l’Europe », a confirmé Bertrand Brutzkus, directeur des Opérations ville de Mylan, qui confirme la rapidité croissante de la substitution à chaque lancement de générique.
Cela ne suffit pas, explique Pierre-Jean Lancry, directeur santé de la MSA (« Les taux de substitution sont excellents mais le Répertoire reste autour de 20 % du remboursable »), évoquant un « manque à gagner » de 3 milliards d’euros lié aux transferts de prescriptions, aux « me-too » (dont il faudra baisser les prix, estime-t-il) et aux stratégies des laboratoires. Le débat sur l’efficacité et la sécurité des génériques est donc toujours d’actualité. Jean Marimbert, directeur général de l’Afssaps, a toutefois rappelé que « dans les pays qui ont démarré avant nous, il n’y a pas eu de signal sérieux à mettre sur le compte du générique. Il n’y a pas non plus de données scientifiques prouvant son infériorité ». Même si les débats sur les molécules à marge thérapeutique étroite « doivent avoir lieu ».
Mieux rémunérer les grands conditionnements
En revanche, en pleine crise économique, il met en garde les génériqueurs sur des velléités de baisses de coûts qui pourraient affecter la qualité : « Il y a en effet eu des alertes du côté de la Chine, premier producteur de principes actifs ».
Gilles Bonnefond a également profité de ces Rencontres pour tenter de sensibiliser à nouveau Murielle Dahan (présente dans l’auditoire), conseillère médicament de Roselyne Bachelot, sur l’« année fracture » vécue par l’officine. Une meilleure rémunération sur les grands conditionnements en échange de leur développement, proposition commune USPO-UNPF, devient « une mesure d’urgence ».
Le président de l’Ordre aura, lui, évoqué une autre polémique : « J’ai osé dire qu’une pharmacie avec une ou deux personnes, c’était fichu. On m’en a voulu mais le problème est toujours là. » Pour Jean Parrot, la solution peut passer par des regroupements de quatre ou cinq officines par petit bassin de population. D’où sa question : « Serons-nous capables de nous articuler entre nous plutôt que d’être mangés demain par des financiers ? »
Il faut modifier la loi Bachelot
Si le CISS (Collectif interassociatif pour la santé) a 23 demandes d’amendement à la loi « Hôpital, patients, santé et territoires » dans sa manche (consultables sur http://www.leciss.org), l’USPO en a pour sa part quatre : sur les soins de premier recours avec l’inscription du pharmacien dans la loi ; sur le partage d’informations médicales, dont le pharmacien aura parfois besoin dans le cadre de la coordination des soins ; sur la définition des missions du pharmacien (« La loi exige une assurance obligatoire, mais je ne suis pas sûr que les assureurs considèrent que prévention ou dépistage soient dans nos missions », a évoqué Gilles Bonnefond) ; et enfin sur l’article systématisant les PUI pour les établissements d’HAD (alors que ceux-ci réclament eux-mêmes d’avoir le choix entre PUI ou officine libérale !).
Par ailleurs, avec la volonté législative de favoriser les maisons de santé, et donc les regroupements de médecins, « ne faudrait-il pas imaginer un pharmacien référent, comme dans le texte sur les EHPAD ? », suggère Gilles Bonnefond, ce qui serait une garantie pour les officines alors isolées. Jean Parrot réclame lui aussi, dans l’article 14, « une définition claire des acteurs de premier recours, médecin et pharmacien ». De plus, la contractualisation auprès des agences régionales de santé (ARS) fait figure « d’usine à gaz » aux yeux du président de l’Ordre. In fine, professionnels comme associations de patients craignent que l’hôpital recueille l’essentiel des bénéfices (dans tous les sens du terme) de la coordination des soins et de l’éducation thérapeutique. « Allions-nous !, lance Christian Saout, président du CISS, […] Avec les ARS, c’est ainsi que ça va marcher. »
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