Ozempic (sémaglutide) : un risque de lésion du nerf optique ?

Ozempic (sémaglutide) : un risque de lésion du nerf optique ?

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Publié le 17 décembre 2024
Par Yolande Gauthier
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L’Agence danoise des médicaments a annoncé demander au Comité européen d’évaluation des risques en matière de pharmacovigilance (PRAC) d’évaluer un risque de maladie ophtalmique lié à la prise de l'analogue du GLP-1 Ozempic.

Deux études menées par l’Université de Danemark du Sud ont examiné les données des diabétiques traités par Ozempic : 106 454 cas inclus pour l’une, 44 157 pour l’autre. Elles ont ensuite comptabilisé chez ces patients le nombre de neuropathie optique ischémique antérieure non artéritique (NAION), une maladie rare qui provoque des lésions du nerf optique et peut entraîner une perte de vision grave et permanente. « Nous avons remarqué que depuis l’arrivée d’Ozempic sur le marché en 2018, le nombre de cas de NAION au Danemark a augmenté », explique le Pr Jakob Grauslund, l’un des auteurs de la première étude. « Là où nous voyions auparavant 60 à 70 cas de NAION par an, nous en voyons désormais jusqu’à 150. De plus, ce sont désormais plus souvent des patients atteints de diabète de type 2 qui viennent à l’hôpital à cause de NAION ».

Un risque absolu faible

Les résultats des deux études concordent et montrent en effet une association entre l’utilisation d’Ozempic chez les diabétiques et le risque de lésion oculaire. Les patients traités par sémaglutide (commercialisé également sous le nom de Wegovy dans le traitement de l’obésité) ont ainsi un risque relatif deux fois plus élevé de développer une NAION que ceux qui n’en prennent pas. Il convient toutefois de nuancer le propos : cette neuropathie ischémique est une maladie qui reste rare et les chercheurs estiment que, pour 10 000 personnes traitées chaque année, entre 1,5 et 2,5 cas supplémentaires seront observés. « L’excès de risque absolu est faible », concluent-ils. De plus, précise l’Agence danoise des médicaments, « il n’a pas encore été établi si Ozempic est à l’origine de l’augmentation signalée de la fréquence de la NAION ou si d’autres causes peuvent avoir conduit à cette maladie chez les patients diabétiques concernés ». Les futures conclusions du PRAC trancheront.

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