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Microplastiques dans les boissons : quand le verre fait pire que les canettes
C’est un peu contre-intuitif, mais les contenants en verre ne seraient pas le meilleur rempart contre la contamination par les microplastiques. Une étude menée par le laboratoire de sécurité des aliments de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) révèle en effet que les boissons vendues dans des bouteilles en verre capsulées contiendraient plus de microplastiques que celles conditionnées dans du plastique, des briques ou des canettes. Ces travaux ont été publiés le 19 mai dans le Journal of Food Composition and Analysis.
5 à 50 fois plus de microplastiques dans les contenants en verre
Les chercheurs ont analysé différentes catégories de boissons. En moyenne, une centaine de particules par litre ont été retrouvées dans les bouteilles en verre de sodas, de thés glacés ou de bières. C’est 5 à 50 fois plus que dans les bouteilles en plastique ou les canettes pour les mêmes types de boisson.
« Nous nous attendions à un résultat inverse », confie Iseline Chaïb, doctorante qui a mené l’étude, dans une communication de l’Anses datée du 20 juin. Les bières présentent les taux les plus élevés avec 83 particules par litre en moyenne, suivies des limonades (45 particules/ litre) et des colas (31 particules/litre). L’eau, quant à elle, reste relativement épargnée quel que soit le contenant (en moyenne 4,5 particules par litre pour le verre contre 1,6 pour les conditionnements en plastique).
Pour l’heure, l’Anses rappelle qu’en l’absence de données toxicologiques de référence, il n’est pas possible de statuer sur un éventuel risque pour la santé.
La peinture des capsules métalliques pointée du doigt
D’où provient la contamination ? Les scientifiques ont rapidement soupçonné les capsules métalliques. Deux indices ont confirmé leur hypothèse.
Les particules retrouvées dans les boissons étaient de même couleur, de même forme et de même composition que la peinture recouvrant les capsules, principalement constituée de polyester et de résines alkyde.
L’observation des capsules neuves a révélé des mini-éraflures, invisibles à l’œil nu. Ces dégradations résultent probablement des frottements entre les capsules lors de leur stockage industriel avant utilisation, estiment les chercheurs.
Pour valider cette piste, l’équipe de l’unité de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) du Laboratoire de sécurité des aliments de l’Anses a mené une expérience simple : remplir des bouteilles avec de l’eau purifiée et les fermer avec des capsules non traitées, puis renouveler l’opération en nettoyant les capsules. Résultat : les bouteilles fermées avec des capsules non traitées contenaient en moyenne 287 particules par litre. Ce chiffre chute à 106 particules après simple dépoussiérage des capsules, et à 87 avec un nettoyage complet à l’eau et à l’alcool.
Plusieurs pistes d’amélioration émergent donc pour les industriels : nettoyage systématique des capsules avant encapsulage, modification des conditions de stockage pour limiter les frottements, ou encore reformulation des peintures.
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