Santé sans frontières

Les trois quarts des maladies infectieuses humaines sont d’origine animale ». Le postulat planté par Philippe Mauguin, président-directeur général de l’Institut national de la recherche agronomique (INRAE) lors du CHAM (Convention on health analysis and management), qui s’est déroulé à Paris les 1^er et 2 octobre, en dit long sur l’ère post-Covid-19.

L’heure est donc à la prise de conscience : le Sars-Cov-2 ne sera pas le seul virus à nous “pourrir” la vie. Ainsi, la santé n’a plus de frontières. Santé animale, humaine et environnementale ne font et ne feront qu’une. Pas le temps de souffler. Il est urgent de tirer les enseignements de la crise du Covid-19 et d’en mesurer les impacts. A commencer par le mode de fonctionnement des professionnels de santé, dès leurs études, qui reste ancré dans un modèle en silo ne permettant pas de tirer le meilleur de chacun. Autrement dit, il faut apprendre à “garder les vaches ensemble” tout en préservant son pré carré.

Et si le Covid-19 a tout bousculé sur son passage – « nous sommes en train de voir cette accélération de la science dans nos usines » a déclaré à son tour Olivier Bogillot, président de Sanofi France – les nouveaux services souvent mis en place en catastrophe par les pharmaciens pendant la pandémie, sont un acquis pour la vie. « Accompagner dans la durée les professionnels de santé dans l’organisation des soins est une des missions prioritaires de l’Assurance maladie », annonce Thomas Fatôme, Dg de la Cnam. Eux parlent déjà d’une seule voix, car il n’y a bel et bien qu’une seule santé.