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Levothyrox nouvelle formule… et la saga se poursuit
Plus de deux ans déjà que l’« affaire de la nouvelle formule de Levothyrox » dure, et ce n’est toujours pas fini… Alors que le tribunal d’instance de Lyon (Rhône) a débouté le 5 mars plus de 4 000 patients qui avaient déposé plainte contre le laboratoire Merck pour « défaut d’information », une étude franco-britannique publiée le 4 avril dans la revue Clinical Pharmacokinetics vient de remettre de l’huile sur le feu. Des chercheurs de l’université de Toulouse (Haute-Garonne) et de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) ont procédé à une nouvelle analyse des données obtenues lors de l’étude de bioéquivalence fournie par le laboratoire en 2014 et publiée en 2017 sur le site de l’Agence nationale de sécurité du médicament. Mais en se basant cette fois sur les résultats individuels des 204 participants, et non pas sur la moyenne des résultats. « Plus de 50 % des volontaires sains étaient en réalité en dehors de la plage de bioéquivalence », relatent Didier Condorcet et ses collègues. Plus précisément, après ajustement sur la valeur de base de thyroxine, seuls 32,8 % des sujets se situaient dans l’intervalle défini comme bioéquivalent avec l’ancienne formule, 35,3 % étaient en dessous et 31,8 % au-dessus. Pour les auteurs, le coupable serait le mannitol. Cet excipient osmotique utilisé dans la nouvelle formule pourrait influencer la biodisponibilité de la lévothyroxine, même si les chercheurs admettent ignorer si une petite quantité de mannitol peut affecter l’absorption intestinale du principe actif. Quoi qu’il en soit, ils estiment que leur analyse « utilisant le cadre conceptuel de la bioéquivalence individuelle » serait plus à même de garantir l’équivalence des formules.
« Cette interprétation est par nature biaisée puisqu’elle constitue une analyse rétrospective de données sur une dimension, la variabilité intra-individuelle, pour laquelle l’étude (de Merck, NdlR) n’avait pas été conçue », se défend le laboratoire, qui rappelle avoir respecté le cadre réglementaire applicable en France comme en Europe, fondé sur les essais dits de « bioéquivalence moyenne ». « En toute rigueur scientifique, ce type de conclusion sur des analyses rétrospectives devrait être confirmé par une analyse prospective définie avec la méthodologie adaptée », souligne Merck. En attendant, le laboratoire annonce qu’il va « prendre le temps d’analyser en détail »l’étude toulousaine. Sans modifier d’un iota la position adoptée§

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