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Levothyrox, la saga continue
Par Yolande Gauthier, Laurent Lefort et Anne-Charlotte Navarro
Un pas en arrière pour les autorités de santé mais une bonne nouvelle pour les patients. L’offre de médicaments pour les troubles thyroïdiens va rapidement se diversifier en France. La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a en effet annoncé l’importation à titre transitoire de stocks européens de l’ancienne formule de Levothyrox, sous la marque Euthyrox. Espérée d’ici une semaine, cette réintroduction sera mise à disposition « pour les patients qui présentent des effets indésirables persistants », sur prescription de leur médecin traitant. D’autres spécialités à base de lévothyroxine devraient arriver sur le marché d’ici à trois semaines. Seul génériqueur à détenir la molécule, le laboratoire Biogaran, contacté par l’ANSM, pourrait commercialiser à nouveau son générique dans un délai de deux mois et demi si l’agence le lui demande. Mais pour son président Pascal Brière, « il ne faut pas que le remède soit pire que le mal. Certaines patientes sont très certainement en train de se rééquilibrer avec le nouveau Levothyrox ». Lancé en 2009, le générique Biogaran a été finalement retiré du marché en 2016 en raison d’une diminution de sa teneur en principe actif avec le temps. Le coupable ? Les atomes d’iode extrêmement volatils de la lévothyroxine. « Nous avons trouvé une nouvelle formule et nous nous mettons en ligne pour revenir fin 2018 », indique Pascal Brière.
La bataille pourrait maintenant se situer sur un autre plan, juridique. Plusieurs dizaines de plaintes pour « mise en danger de la vie d’autrui », « atteinte involontaire à l’intégrité de la personne » et « tromperie sur les qualités substantielles du médicament aggravée par une atteinte à la santé », ont été déposées aux tribunaux de grande instance de Marseille (Bouches-du-Rhône) et de Paris. Une action civile collective est également en cours à Toulouse (Haute-Garonne) pour défaut d’information ayant généré des préjudices physiques ou de l’angoisse pour les patients. « La notice de Levothyrox a bien été révisée mais de façon incomplète, sans mention de la possibilité de nouveaux effets indésirables », souligne Me Christophe Lèguevaques, avocat en charge du dossier. L’information des patients, un point-clé pour la bonne image des médicaments et des professionnels de santé qui les délivrent…§

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