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© Getty Images
Des bactéries qui crèvent l’écran (solaire)
Vous rêvez déjà d’étaler votre serviette sur le sable chaud, mais redoutez de finir façon écrevisse ? Bonne nouvelle ! Pendant que vous finalisiez votre summer body, des chercheurs découvraient un inattendu allié anti-coup de soleil : le microbiome cutané !
Le 13 mai 2025, une équipe franco-autrichienne dirigée par le Dr VijayKumar Patra a publié dans le Journal of Investigative Dermatology une étude sur le rôle protecteur de certaines bactéries de notre peau face au rayonnement ultraviolet (UV). Ces micro-organismes, comme Staphylococcus epidermidis, ne se contentent pas de profiter du gîte et du couvert – ils paient leur loyer en neutralisant l’acide cis-urocanique, une molécule produite lorsque notre peau bronze (ou brûle, selon le karma).
Un système de défense invisible
Concrètement, lorsque les rayons UVB (ceux qui causent les coups de soleil) frappent notre épiderme, une molécule appelée acide trans-urocanique se transforme en acide cis-urocanique. Cette dernière possède des propriétés immunosuppressives potentiellement problématiques. C’est là qu’interviennent nos alliées bactériennes.
Ces bactéries utilisent une enzyme (urocanase) pour métaboliser spécifiquement l’acide cis-urocanique. Ce faisant, elles limitent sa capacité à inhiber nos réponses immunitaires, permettant à notre peau de mieux réagir face aux agressions solaires.
La révolution des crèmes solaires ?
D’où une autre question : les produits solaires traditionnels pourraient-ils perturber cette protection naturelle ?
Un enjeu futur de l’industrie pourrait être de s’orienter vers des formulations qui travaillent en synergie avec notre microbiome. Le Pr Peter Wolf, co-auteur de l’étude, ne cache pas son enthousiasme : « Ces résultats ouvrent la voie à une protection solaire respectueuse du microbiome. Non seulement nous protégerons la peau des rayons UV, mais nous étudierons également comment les microbes résidents peuvent modifier le système immunitaire après exposition. »
Cette vision est partagée par Marc Vocanson, autre co-auteur, qui voit déjà plus loin : « Avec l’intérêt croissant pour la recherche sur le microbiome et la médecine personnalisée, la compréhension de ces interactions microbe-hôte pourrait remodeler notre façon de concevoir la protection solaire, les maladies immunitaires, les cancers de la peau, voire des traitements comme la photothérapie. »
Source : « Urocanase-positive skin resident bacteria metabolize cis-urocanic acid and in turn reduce the immunosuppressive properties of UV radiation », Patra V. et al., Journal of Investigative Dermatology, 13 mai 2025.
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