Albane, l’enquête qui cartographie l’état de santé des Français

L’étude, baptisée Albane – Alimentation, biosurveillance, santé, nutrition et environnement -, suivra quelque 3 000 participants âgés de 0 à 79 ans, au moyen de questionnaires, d’auto-questionnaires, d’enquêtes alimentaires et d’examens de santé, réalisés selon des cycles se répétant tous les deux ans. « Nous souhaitons disposer d’une photographie, à la fois large et précise, de la santé de la population et de plusieurs de ses déterminants majeurs : habitudes alimentaires, activité physique, habitudes de vie et exposition aux substances présentes dans l’environnement », décrit Caroline Semaille, directrice générale de Santé publique France. Un état des lieux qui permettra d’orienter les politiques de santé publique et de prévention.

Un volet important sur la nutrition

Le premier cycle de cette enquête, qui se terminera en décembre 2026, recueille, entre autres données de santé, des informations liées aux habitudes alimentaires des participants. « L’objectif est de vérifier si les apports nutritionnels de la population sont suffisants et adéquats. Nous souhaitons également évaluer les doses de substances chimiques auxquels les répondants sont exposés à travers leur alimentation et vérifier que ces doses restent inférieures aux seuils considérés comme nocifs pour la santé », explique Carine Dubuisson, responsable au sein de l’unité Méthodologie et étude de l’Anses. Ces données, couplées à celles liées au niveau d’activité physique et de sédentarité des répondants, serviront notamment à « orienter les efforts de prévention pour certaines maladies non transmissibles telles que le cancer, l’obésité ou les maladies cardiovasculaires », assure Éric Vial, directeur de l’évaluation des risques à l’Anses.

Des substances problématiques étudiées sur le temps long

L’étude vise également à décrire l’exposition des Français à une variété de substances chimiques. Une quinzaine de familles de polluants seront mesurées lors de cette première étape, comme les métaux, les pesticides, les composés per- et polyfluoroalkylés (PFAS) ou encore les bisphénols et les phtalates. « Cette nouvelle méthode d’enquête avec des cycles biennaux nous permettra d’évaluer plus fréquemment les évolutions dans le temps. Nous serons également capables d’analyser plus finement les déterminants, soit les comportements et pratiques ayant une influence sur l’exposition », affirme Clémence Fillol, Responsable de l’unité Surveillance des expositions à Santé publique France.