Yannick Neuder veut réformer les remboursements des ALD

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Yannick Neuder veut réformer les remboursements des ALD

Publié le 5 juin 2025
Par Christelle Pangrazzi
Invité de l’émission Lundi C’est Politique sur LCP le 2 juin, le ministre chargé de la Santé et de l'Accès aux soins, Yannick Neuder, s’est dit favorable à une refonte du dispositif des affections de longue durée (ALD), au nom de la rigueur budgétaire et du « droit à l’oubli ». Tout en affirmant son refus d’une logique comptable qui dégraderait l’accès aux soins.

Le mot crispe les associations de patients et inquiète les professionnels de santé. Mais pour Yannick Neuder, ministre chargé de la Santé et de l’Accès aux soins, il n’est pas tabou. « Réévaluer » la définition des affections de longue durée (ALD) et les conditions de leur prise en charge « ne serait pas un gros mot », a-t-il déclaré le 2 juin sur le plateau de Lundi C’est Politique (LCP).

L’élu Les Républicains, propulsé au gouvernement en février 2024, a évoqué la nécessité d’une réforme du dispositif dans le cadre d’un effort de maîtrise des dépenses sociales. « Si un patient est en rémission complète, on pourrait envisager de suspendre son affiliation au dispositif », a-t-il avancé, citant le principe du « droit à l’oubli » appliqué aux anciens malades.

Actuellement, près de 12 millions de Français sont reconnus en ALD, ce qui leur ouvre droit à une prise en charge à 100 % des soins en lien avec leur pathologie. Selon la Drees, ce dispositif représente environ 65 % des remboursements de l’Assurance maladie. En 2022, les dépenses liées aux ALD dépassaient les 110 milliards d’euros.

Cibler les remboursements, éviter les dérives

Au-delà du statut même d’ALD, Yannick Neuder propose de restreindre le périmètre des médicaments remboursés aux seuls traitements « en lien avec la pathologie initiale ». Une manière, selon lui, de lutter contre les effets d’aubaine ou les prescriptions annexes non directement liées à la maladie. Il n’a toutefois pas confirmé les pistes évoquées dans les cercles budgétaires, selon lesquelles le gouvernement viserait 18 milliards d’euros d’économies sur les prestations sociales dès 2026.

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Le ministre s’est voulu rassurant : « Il ne s’agit pas de faire des économies sur le dos de la santé des Français. Nous devons agir contre la fraude, responsabiliser chacun, mais garder l’objectif de protection ».

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