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Le bon usage des collyres mydriatiques
De quoi s’agit-il ?
Les collyres mydriatiques induisent une dilatation de la pupille (mydriase). Ils sont essentiellement administrés avant un examen ophtalmologique, tel qu’un fond d’œil ou la mesure de la réfraction, pour bloquer l’accommodation de l’œil.
On distingue deux types de produits :
– les collyres anticholinergiques : l’atropine, le cyclopentolate (Skiacol) et le tropicamide (Mydriaticum). Des spécialités espagnoles, Colirofta Atropina 5 mg/ml et 10 mg/ml, sont actuellement distribuées pour pallier les difficultés d’approvisionnement en Atropine Alcon 0,5 % et 1 %.
– les collyres α-mimétiques de type 1 : la phényléphrine (Néosynéphrine Faure).
Quels sont leurs effets indésirables ?
Ils sont principalement dus à des erreurs d’utilisation favorisant le passage systémique du principe actif. Graves et parfois mortels, ils touchent le système neurologique, cardiovasculaire et digestif. Le risque de passage dans la circulation sanguine est plus important en pédiatrie. En outre, les enfants sont davantage sensibles aux effets centraux de l’atropine et de ses dérivés.
Les nouveau-nés, les nourrissons et les prématurés sont les plus exposés à ces effets. Le risque augmente avec l’association de plusieurs collyres.
Les symptômes qui doivent alerter sont une fièvre élevée, un changement de comportement, une confusion, des maux de tête, des troubles de l’équilibre, des convulsions, un rythme cardiaque élevé, des troubles digestifs (gonflement de l’abdomen, occlusion).
Quelles sont les recommandations de bon usage ?
Le respect des modalités d’administration est primordial. Il est impératif de sensibiliser au respect de la posologie et de l’intervalle entre les administrations. Limiter celles-ci à 1 seule goutte de collyre par œil lors de chaque instillation : ne pas doubler, sauf si la première goutte n’a absolument pas atteint l’œil.

Après l’administration, appuyer sur l’angle interne de l’œil pendant 1 à 2 minutes, yeux fermés, pour diminuer le passage systémique. Il convient aussi d’essuyer l’excédent sur la joue afin d’éviter toute ingestion et absorption par la peau. Une surveillance est recommandée pendant 30 minutes.
En cas d’apparition de signe de surdosage, il faut rincer les yeux à l’eau tiède et contacter immédiatement le médecin ou le centre antipoison.
Il est important de souligner que la mydriase n’apparaît pas immédiatement. D’autre part, les iris foncés se dilatent moins facilement que les clairs. Cela ne doit pas inciter à renouveler l’administration. En cas de difficultés de compréhension, il est utile de recommander l’utilisation des collyres au cabinet d’ophtalmologie.
Chez l’adulte, rappeler que la conduite automobile n’est pas possible après l’instillation et que la gêne peut durer plusieurs jours. Le port de lunettes de soleil est préconisé le temps que l’effet du collyre s’estompe.
Le flacon doit impérativement être rangé en dehors de la portée des enfants pour éviter toute ingestion accidentelle.
Sources : base de données publique des médicaments ; Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé.
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