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© Getty Images/iStockphoto
Antidiabétiques analogues du GLP-1 : les pharmaciens face au boycott de certains médecins
La délivrance d’analogues du GLP-1 indiqués dans le traitement du diabète (sémaglutide, liraglutide, dulaglutide et exenatide) sera soumise, à compter du 1er juin 2025, à la présentation obligatoire du justificatif d’accompagnement à la prescription, validant que cette prescription entre dans le champ de l’AMM (autorisation de mise sur le marché) et de ses indications thérapeutiques remboursables pour garantir leur remboursement. Ce formulaire, dont l’absence entraînera un reste à charge intégral pour le patient, a été confirmé par l’Assurance maladie comme la seule preuve opposable de conformité.
« Tous les mots sont importants, le justificatif sera indispensable », a martelé Pierre-Olivier Variot lors du dernier point de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), soulignant que la simple ordonnance ne suffira plus.
Des médecins qui freinent des quatre fers
Sur le terrain, de nombreux pharmaciens constatent une résistance persistante de certains prescripteurs à établir le formulaire. « Comme pour le tramadol en ordonnances sécurisées, certains médecins refusent catégoriquement de remplir le document », alerte l’USPO. Le syndicat appelle à faire remonter chaque cas via les commissions paritaires locales pour alerter les caisses primaires de l’Assurance maladie.
Face aux patients, les tensions se multiplient : « Nous ne sommes pas les méchants, ce formulaire est exigé par la Caisse nationale de l’Assurance maladie », rappelle Pierre-Olivier Variot, qui demande à la caisse nationale de fournir aux officinaux un support imprimé expliquant la réglementation, afin de pouvoir le remettre en cas de litige.
Un code PRR à ne pas oublier
Le justificatif, valable à vie sauf changement de traitement, doit être conservé en officine et archivé dans le dossier patient. Pour prouver sa présence à chaque délivrance, la facturation du code PRR est « vivement recommandée ». Certains logiciels le proposent automatiquement, mais une erreur d’omission répétée pourrait conduire à des contrôles, voire à des indus.
À noter : même une ordonnance ancienne, émise avant le 1er juin, exigera la présentation du formulaire pour obtenir un remboursement.
Un précédent réglementaire ?
Ce tour de vis réglementaire marque une évolution : pour la première fois, la prise en charge d’un traitement de ville courant dépend d’un justificatif annexe, séparé de l’ordonnance. Une situation qui pourrait faire jurisprudence pour d’autres classes thérapeutiques à fort impact économique ou d’usage hors AMM fréquent.
Mais pour les pharmaciens, c’est une charge de plus — et un facteur de tensions supplémentaires au comptoir. « Il faut que la Cnam sécurise ce dispositif par écrit », exige l’USPO, soucieuse d’éviter tout futur redressement lié à des interprétations locales divergentes.
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