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Velsipity, traitement de la rectocolite hémorragique
Nouveau médicament, Velsipity agit par le biais d’un mécanisme innovant.
Indication remboursée
Traitement de la rectocolite hémorragique active (RCH) modérée à sévère chez les patients adultes et les adolescents de 16 ans et plus ayant eu une réponse insuffisante, une perte de réponse ou une intolérance aux traitements conventionnels, à au moins un anti-TNFα et au védolizumab (Entyvio).
Mode d’action
L’étrasimod est un modulateur du récepteur de la sphingosine-1-phosphate (SIP). Il se lie aux récepteurs SIP 1, 4 et 5. L’étrasimod bloque partiellement et de manière réversible la capacité des lymphocytes à sortir des organes lymphoïdes. Il réduit ainsi le nombre de lymphocytes dans le sang périphérique ainsi que celui des lymphocytes activés dans les tissus.
Le mécanisme d’action de l’étrasimod dans la rectocolite hémorragique pourrait découler de la réduction de la migration des lymphocytes dans les sites d’inflammation, conduisant à une diminution des cellules impliquées dans la réponse immunitaire adaptative. Cette dernière est connue pour intervenir dans la pathologie de la RCH.
Posologie
Un comprimé par jour, à avaler avec de la nourriture pendant les 3 premiers jours afin d’atténuer les effets transitoires éventuels de diminution de la fréquence cardiaque liés à l’instauration du traitement. Velsipity peut ensuite être pris avec ou sans nourriture.
Les comprimés sont à avaler entiers avec de l’eau sans être divisés, écrasés ou mâchés.
Dites-le au patient
- Si une dose est oubliée, poursuivre le traitement avec la prochaine dose planifiée.
- En cas d’interruption du traitement pendant 7 jours consécutifs ou plus, reprendre le médicament avec de la nourriture lors des 3 premières doses.
- Signaler rapidement au médecin tout symptôme d’infection pendant le traitement et jusqu’à 2 semaines après son arrêt.
- Ne pas s’exposer au soleil sans protection (risque de tumeurs cutanées malignes).
Contre-indications
État d’immunodéficience.
Patients ayant présenté au cours des 6 derniers mois un infarctus du myocarde, un angor de poitrine instable, un accident vasculaire cérébral, un accident ischémique transitoire, une insuffisance cardiaque décompensée nécessitant une hospitalisation ou une insuffisance cardiaque de classe III/IV (classification de la New York Heart Association, ou NYHA).
Antécédents ou présence d’un bloc auriculoventriculaire du 2e degré de type Mobitz II ou du 3e degré, d’une maladie du nœud sinusal ou d’un bloc sinoatrial, sauf si le patient est porteur d’un stimulateur cardiaque fonctionnel.
Infections actives sévères ou chronique actives comme l’hépatite ou la tuberculose.
Tumeurs malignes actives.
Insuffisance hépatique sévère.
Pendant la grossesse et chez les femmes en âge de procréer qui n’utilisent pas de méthode de contraception efficace.
Hypersensibilité à l’un des composants (présence de tartrazine).
Grossesse et allaitement
Les femmes en âge de procréer doivent utiliser une méthode de contraception efficace durant le traitement et la poursuivre au moins 14 jours après la fin de celui-ci. Velsipity est contre-indiqué pendant la grossesse. Le médicament sera arrêté au moins 14 jours avant de planifier une grossesse.
Velsipity ne doit pas être employé pendant l’allaitement.
Effets indésirables
Une lymphopénie et des céphalées sont les effets indésirables les plus souvent observés.
Des infections des voies respiratoires inférieures ou urinaires, une neutropénie, une hypercholestérolémie, des troubles visuels, une bradycardie, une hypertension ou une augmentation des enzymes hépatiques sont fréquents.
Interactions médicamenteuses
Éviter l’administration concomitante avec les inducteurs modérés à puissants affectant au moins 2 des CYP2C8, 2C9 et 3A4, telle la rifampicine, en raison d’un risque de diminution de l’exposition à l’étrasimod.
Utilisation non recommandée avec des inhibiteurs modérés ou puissants ne serait-ce que de 2 des CYP2C8, 2C9 et 3A4CYP3A4, comme le fluconazole, car il existe un risque d’augmentation de l’exposition à l’étrasimod.
Prudence en cas de coadministration avec des traitements antinéoplasiques, immunomodulateurs ou immunosuppresseurs : des effets additionnels sur le système immunitaire peuvent survenir.
Prudence chez les patients recevant des médicaments qui ralentissent la fréquence cardiaque ou la conduction auriculoventriculaire.
Les vaccins sont parfois moins efficaces s’ils sont administrés pendant et jusqu’à 2 semaines après l’arrêt du traitement. Administrer des vaccins vivants atténués au moins 4 semaines avant son instauration ou au moins 2 semaines après son arrêt.
Surveillance particulière
Électrocardiogramme avant l’instauration du traitement afin de rechercher les anomalies cardiaques préexistantes.
Numération formule sanguine avant de commencer à prendre Velsipity et régulièrement pendant toute la période de prise.
Dosage des transaminases hépatiques et de la bilirubine avant le début du traitement, aux mois 1, 3, 6, 9 et 12 de celui-ci, puis régulièrement ensuite.
Surveillance de la pression artérielle pendant le traitement.
Chez les femmes en âge de procréer, présentation d’un test de grossesse négatif avant de commencer le traitement.
Évaluation ophtalmologique du fond d’œil 3 à 4 mois après le début du traitement et si nécessaire ensuite. Chez les patients à risque accru d’œdème maculaire, cette évaluation ophtalmologique se fera avant de mettre en place le traitement et régulièrement ensuite.
L’avis de la HAS
– Service médical rendu modéré.
– Pas d’amélioration du service médical rendu (ASMR V).
– Population cible estimée à 5 000 patients au maximum.
Délivrance
– Liste I.
– Médicament soumis à prescription initiale hospitalière annuelle.
– Prescription initiale et renouvellement réservés aux spécialistes en hépato-gastroentérologie, en médecine interne ou en pédiatrie.
– Médicament à surveillance particulière pendant le traitement.
Fiche technique
Étrasimod 2 mg pour un comprimé pelliculé vert et rond, boîte de 28, 501,92 €, remb. SS à 30 %, AMM : 34009 302 897 4 7.
Pfizer : 01 58 07 30 00
Les prix sont mentionnés hors honoraires de dispensation.
La rectocolite hémorragique
La maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique (RCH) sont les deux principales maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, ou MICI. Sur environ 300 000 patients touchés par une MICI en France, environ 125 000 étaient atteints d’une rectocolite hémorragique en 2021.
Qui touche-t-elle ?
La RCH survient généralement chez l’adulte jeune, indifféremment chez l’homme et chez la femme. Son origine, pas totalement connue, est multifactorielle, associant des facteurs génétiques, immunologiques et environnementaux. Parmi les facteurs de risque environnementaux identifiés figurent le régime alimentaire à l’origine d’une dysbiose, avec un rôle favorisant des viandes, graisses et acides gras insaturés. Au contraire, les fibres, les fruits et les légumes apportent une protection. Le stress serait, quant à lui, non pas responsable de RCH, mais un facteur pouvant déclencher et aggraver les poussées de la maladie.
Comment se manifeste-t-elle ?
La RCH est caractérisée par une inflammation chronique de la muqueuse intestinale systématiquement présente au niveau du rectum et qui s’étend sur une partie plus ou moins importante du côlon. L’anus et l’intestin grêle ne sont jamais atteints. La RCH évolue en alternant périodes de poussées et de rémissions. Au niveau du système digestif, douleurs abdominales, diarrhées et rectorragie sont des signes communs aux MICI. La diarrhée glairosanglante, souvent associée à une fausse sensation de besoin d’aller à la selle, est un signe caractéristique de la maladie. D’autres symptômes, non digestifs, sont plus ou moins fréquents : essentiellement une asthénie, une anorexie et un amaigrissement mais également des manifestations articulaires (rhumatisme axial et périphérique), cutanées et biliaires. La RCH peut également être responsable de graves complications telles que colites aiguës, dysplasie (lésion précancéreuse) et cancer du côlon, notamment pour ce dernier en cas de forme étendue et ancienne.
Delphine Guilloux
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