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Tavneos, en cas de polyangéite
L’avacopan Tavneos, premier représentant de sa classe thérapeutique, est une nouvelle option thérapeutique de première intention dans la prise en charge de certaines vascularites systémiques. Ce médicament orphelin est particulièrement indiqué chez les patients présentant un risque de décompensation liée à des fortes doses de corticoïdes.
Indications
En association avec un traitement par rituximab ou cyclophosphamide, Tavneos est indiqué dans le traitement des patients adultes atteints de granulomatose avec polyangéite (GPA) ou de polyangéite microscopique (PAM) sévère et active. Ce sont des vascularites associées à des autoanticorps dirigés contre le cytoplasme des polynucléaires neutrophiles.
Mode d’action
L’avacopan est un antagoniste sélectif du récepteur 5a du complément humain (C5aR1 ou CD88). Le blocage spécifique réduit les effets pro-inflammatoires du C5a, comprenant l’activation, la migration et l’adhérence des neutrophiles aux sites d’inflammation des petits vaisseaux sanguins, la rétraction des cellules endothéliales et la perméabilité vasculaire.
Posologie
La dose recommandée est de 30 mg (3 gélules de 10 mg) à prendre 2 fois par jour, matin et soir.
L’administration avec le rituximab ou le cyclophosphamide se fait selon le schéma suivant :
– rituximab à raison de 4 doses hebdomadaires par voie intraveineuse,
– ou cyclophosphamide par voie intraveineuse ou orale pendant 13 ou 14 semaines, suivi d’azathioprine ou de mycophénolate mofétil par voie orale,
– et glucocorticoïdes si cela est cliniquement indiqué.
Contre-indications
Hypersensibilité à l’un des composants. La présence d’hydroxystéarate de macrogolglycérol peut provoquer des maux d’estomac et des diarrhées.
Grossesse et allaitement
L’avacopan n’est pas recommandé pendant la grossesse, ni chez les femmes en âge de procréer qui n’utilisent pas de contraception.
Interrompre soit l’allaitement soit le traitement, selon les bénéfices pour l’enfant et pour la mère.
Effets indésirables
Les effets indésirables le plus souvent rapportés sont des nausées, des céphalées, une diminution du nombre de globules blancs, des infections des voies respiratoires supérieures, des diarrhées, des vomissements et une rhinopharyngite. Une augmentation des tests hépatiques est également très fréquente.
Interactions médicamenteuses
Administrer les vaccins de préférence avant l’instauration du traitement par Tavneos, ou pendant la phase de rémission de la maladie.
Eviter la coadministration d’inducteurs puissants du CYP3A4 tels la carbamazépine, le phénobarbital, la phénytoïne, la rifampicine, le millepertuis… : risque de perte d’efficacité de l’avacopan.
Prudence avec les inducteurs modérés du CYP3A4 (efavirenz, modafinil, notamment) ou les inhibiteurs puissants du CYP3A4 (clarithromycine, ritonavir, voriconazole, etc.).
L’avacopan peut augmenter les expositions plasmatiques des médicaments substrats du CYP3A4 à marge thérapeutique étroite : ciclosporine, dihydroergotamine, fentanyl, tacrolimus… Prudence en cas d’administration concomitante.
Prudence également lors de l’utilisation de substrats de la glycoprotéine P (P-gp) à faible biodisponibilité comme le dabigatran.
Surveillance particulière
Dosage des transaminases hépatiques et de la bilirubine totale avant l’instauration du traitement, et pendant si cela est cliniquement indiqué. L’avacopan n’est pas recommandé chez les patients qui présentent une insuffisance hépatique sévère.
Numération des globules blancs avant l’instauration du traitement et pendant si cela est cliniquement indiqué.
Que sont les vascularites systémiques avec ANCA ?
Quelles sont les caractéristiques de chacune ?
Fiche technique
Avacopan 10 mg pour une gélule jaune et orange, flacon de 180, 5 839,29 €, remb. SS à 65 %, AMM : 34009 302 469 4 8.
Vifor : 01 41 06 58 90
Commande directe auprès d’Alloga : 09 72 72 80 21 ou services.officine@alloga.fr
Les prix sont mentionnés hors honoraires de dispensation.
Dites-le au patient
– Les gélules doivent être prises avec de la nourriture et avalées entières avec de l’eau. Ne pas les écraser, les mâcher ni les ouvrir.
– Eviter de consommer du pamplemousse, y compris sous forme de jus, pendant le traitement.
– Prendre une dose oubliée dès que possible sauf s’il reste moins de 3 heures avant la suivante. Dans ce cas, ne pas rattraper la dose omise et attendre la prise suivante.
– Signaler immédiatement tout signe d’infection, d’ecchymose inattendue, de saignement ou toute autre manifestation d’insuffisance de la moelle osseuse. Idem en cas de suspicion d’angiœdème (gonflement du visage, des lèvres ou de la langue, sensation de gorge serrée ou de difficultés à respirer).
La granulomatose avec polyangéite et la polyangéite microscopique
Les vascularites nécrosantes systémiques regroupent les vascularites associées à des anticorps anticytoplasme des polynucléaires neutrophiles (ANCA) et les vascularites associées à des dépôts de complexes immuns. Les vascularites à ANCA englobent elles-mêmes la granulomatose avec polyangéite (GPA), anciennement appelée granulomatose de Wegener, la polyangéite microscopique (PAM) et la granulomatose éosinophilique avec polyangéite (GEPA).
Ce sont des maladies auto-immunes rares et graves dont l’âge moyen d’apparition est compris entre 50 et 60 ans, la GPA pouvant survenir à tout âge, y compris dans l’enfance. Les vascularites à ANCA se caractérisent par une inflammation des vaisseaux de petit calibre (artérioles, capillaires et veinules) à l’origine d’une altération de la paroi vasculaire dans son intégralité (endothélium, média et adventice). L’atteinte endothéliale est responsable d’une sténose. Les manifestations cliniques dépendent de la localisation du ou des vaisseaux atteints.
GPA et PAM se manifestent par des signes généraux (fièvre, myalgies, arthralgies, perte de poids, etc.). Les symptômes spécifiques dépendent de l’organe atteint. La GPA peut associer des atteintes au niveau bronchopulmonaire (nodules, hémorragies alvéolaires, sténose bronchique ou trachéale), otorhinolaryngologique (obstruction nasale persistante, sinusite, rhinite, déformation du nez et de la cloison nasale, etc.) et/ou rénal (glomérulonéphrite extracapillaire nécrosante). Les atteintes les plus fréquentes de la PAM sont rénales (glomérulonéphrite pauci-immune nécrosante à croissant), pulmonaires (épanchement pleural, hémorragie alvéolaire) et gastro-intestinales (nausées, vomissements, douleurs abdominales). Des manifestations neurologiques, dermatologiques et oculaires peuvent également survenir, moins fréquemment, dans la GPA ou dans la PAM.
L’avis de la HAS
– Service médical rendu important
– Amélioration du service médical rendu mineure (ASMR IV)
– Population cible estimée à 2 000 patients par an au maximum
Délivrance
– Liste I
– Prescription initiale hospitalière annuelle réservée aux spécialistes en médecine interne, en rhumatologie, en pneumologie, en néphrologie ou en dermatologie
– Renouvellement non restreint
– Médicament à surveillance particulière pendant le traitement

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