- Accueil ›
- Thérapeutique ›
- Médicaments ›
- Fiches médicaments ›
- Pédiatrie : pourquoi et comment supplémenter en vitamine D ?
© Getty Images
Pédiatrie : pourquoi et comment supplémenter en vitamine D ?
Qualifiée de prohormone, la vitamine D joue un rôle essentiel dans l’organisme. Une supplémentation est particulièrement préconisée chez l’enfant pour, notamment, prévenir le rachitisme.
Le terme de vitamine D (ou calciférol) recouvre deux composés présents dans l’organisme :
- la vitamine D2, ou ergocalciférol, provenant des végétaux ingérés,
- la vitamine D3, ou cholécalciférol, majoritairement synthétisée par la peau grâce aux ultraviolets (UV) B. Elle est aussi présente, dans une moindre mesure, dans les poissons gras et les aliments lactés enrichis.
La synthèse endogène de la vitamine D est supérieure à son apport alimentaire. Dans l’organisme, elle est transformée en sa forme active, la 1,25-dihydroxyvitamine D ou calcitriol.
La vitamine D intervient notamment dans l’équilibre phosphocalcique (essentiel à la croissance), la régulation hormonale, le système immunitaire ou encore la différenciation de cellules cutanées.
Quels sont les risques d’une carence ?
Un apport insuffisant en vitamine D a été mis en évidence chez les nouveau-nés allaités (surtout ceux dont les mères sont carencées, peu exposées aux UV). Cette carence peut être à l’origine d’un rachitisme chez les enfants (ralentissement de la croissance osseuse, crâne mou, problèmes de mobilité), et de troubles de l’équilibre phosphocalcique dans les formes les plus sévères.
Pendant l’enfance, les apports nutritionnels journaliers recommandés par l’Autorité européenne de sécurité des aliments sont :
- de la naissance jusqu’à 1 an, 10 mg par jour. Avec une dose maximale de 25 mg par jour, soit 1 000 UI, de 0 à 6 mois et de 35 mg par jour, soit 1 400 UI, de 7 à 11 mois ;
- à partir de 1 an, 15 mg par jour. Avec une dose maximale de 50 µg par jour, soit 2 000 UI, de 1 à 10 ans et de 100 µg par jour, soit 4 000 UI, de 11 à 17 ans.

Comment supplémenter ?
Chez l’enfant, une supplémentation permet d’assurer un statut satisfaisant en vitamine D.
Certains parents privilégient l’usage de compléments alimentaire à celui de médicaments (avec pour argument qu’ils ne contiennent pas de conservateurs ou d’huiles essentielles, par exemple). Cependant, cette alternative, expose les enfants à un risque de surdosage pour diverses raisons : concentration par goutte parfois très élevée, absence de recommandation de doses, confusion de posologie, voire usage simultané de plusieurs compléments alimentaires pouvant contenir de la vitamine D. De ce fait, des cas d’hypercalcémie et d’atteinte rénale ont récemment été rapportés en pédiatrie.
Les autorités de santé recommandent ainsi la supplémentation médicamenteuse plutôt qu’avec des compléments alimentaires.
Privilégier un apport journalier en vitamine D par rapport à des prises uniques à hautes doses, pour limiter le risque d’hypercalcémie, d’hypercalciurie et leurs conséquences rénales, et ce d’autant plus en pédiatrie.
Les nouveau-nés prématurés nés avant 34 semaines d’aménorrhée requièrent une prise en charge particulière en fonction de leur poids et du dosage sanguin en vitamine D.

Sources : « Vitamine D : métabolisme, régulation et maladies associées », Medecine/Science, 2006, vol. 22, n° 12 ; « Vitamine D : pourquoi et comment assurer un apport suffisant ? », Agence nationale de sécurité sanitaire de l’environnement, du travail et de l’alimentation (Anses), 2 mars 2022 ; « Vitamine D chez l’enfant : recourir aux médicaments et non aux compléments alimentaires pour prévenir le risque de surdosage », Anses, 27 janvier 2021 ; « Les références nutritionnelles en vitamines et minéraux », Anses, 21 février 2025 ; « Vitamin D and calcium intakes in general pediatric populations: A French expert consensus paper », Archives de pédiatrie, mai 2022 ; « Dietary reference values for the EU », European Food Safety Authority.
- Comptoir officinal : optimiser l’espace sans sacrifier la relation patient
- Reishi, shiitaké, maitaké : la poussée des champignons médicinaux
- Budget de la sécu 2026 : quelles mesures concernent les pharmaciens ?
- Cancers féminins : des voies de traitements prometteuses
- Vitamine A Blache 15 000 UI/g : un remplaçant pour Vitamine A Dulcis