La dompéridone devrait rester

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Publié le 29 mars 2014
Par Anne-Gaëlle Harlaut
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Le retrait des médicaments à base de dompéridone (Motilium, Péridys et génériques) ne devrait pas avoir lieu. En revanche, en attendant une décision finale européenne, l’ANSM recommande d’appliquer les restrictions d’utilisation du Comité pour l’évaluation des risques en matière de pharmacovigilance (Prac) émises en mars 2014.

Selon la revue Prescrire, 25 à 120 morts subites seraient imputables à la dompéridone en 2012. Dans le collimateur, la toxicité cardiaque de la molécule, antagoniste des récepteurs à la dopamine indiquée dans le soulagement des nausées et vomissements (adulte et enfant) et les sensations de distension épigastrique et régurgitations gastriques (adulte).

Le Prac a confirmé le risque cardiaque, notamment plus élevé chez les plus de 60 ans, chez ceux recevant plus de 30 mg/j et/ou un autre traitement ayant des effets cardiaques. Il conclut néanmoins à une balance bénéfice/risque favorable sous réserve de restreindre l’indication aux nausées et vomissements et de limiter la dose (enfant : 0,25 mg/kg/prise ; dès 35 kg : 10 mg/prise, jusqu’à 3 fois par jour) et la durée à sept jours.

En l’absence de trouble cardiaque connu, nul besoin d’arrêter un traitement bien supporté. Il est possible dans tous les cas de se tourner vers le médecin pour envisager une alternative, telles des règles hygiéno-diététiques, seules ou associées à un autre traitement (métopimazine, diménhydrinate…). La dompéridone de l’armoire à pharmacie familiale n’est utilisée que si le médecin l’a prescrit.(1)

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(1) Questions/réponses à propos des médicaments à base de dompéridone, ANSM, février 2014.