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Je suis donc je mange
Améliorer l’observance alimentaire d’un patient en cernant son état d’esprit est désormais possible, grâce au DU en psycho-nutrition proposé par l’université de Bourgogne. Les préparateurs y sont les bienvenus.
Réaliser un « diagnostic comportemental » au comptoir pour personnaliser le conseil nutrition. Tel est le savoir-faire enseigné par le diplôme universitaire (DU) « Psychologie et pédagogie du comportement alimentaire : éducation du patient pour un changement durable », créé par l’Institut de médecine environnementale(IME). Il sera dispensé dès la rentrée 2013 à l’université de Bourgogne (Dijon). « Des pharmaciens réclamaient des outils pour cerner rapidement la personnalité des clients et adapter leurs conseils », explique Céline Butin-Canis, directrice de la communication de l’IME. Certains patients soumis à des restrictions alimentaires cherchent soutien et encouragements, là où des personnalités combatives ont besoin de défis. Or, « spontanément nous avons tendance à conseiller ce qu’on voudrait qu’on nous conseille, ce qui est une erreur, relève Céline Butin. En cernant le patient, il est plus facile d’employer les bons mots et d’éviter les faux pas pour susciter une motivation durable dans l’adoption d’un nouveau mode alimentaire ».
Susciter la curiosité
Les outils créés par l’IME s’ajoutent à ceux des intervenants – psychothérapeutes, médecins, chercheurs en neuroscience ou en neuropsychologie, diététiciens… « Notre grille de lecture permet de décrypter le patient à travers ses réactions, sa façon de parler, d’évoluer, de s’habiller, et de décoder son comportement pour en appréhender les causes : manque de confiance, besoin de reconnaissance, sensibilité à l’échec…, explique Céline Butin-Canis. La formation apprend à adapter sa communication. Les questions « ouvrantes », comme « Quel autre régime pourriez-vous essayer ? » sont souvent privilégiées aux questions ouvertes (« Quel régime avez-vous essayé ? ») pour faire sortir le patient des sentiers battus et susciter sa curiosité, voire sa créativité, sur un sujet qui pourtant le dérange.
Po-si-ti-ver !
Les cours sur le stress et la psycho-nutrition neurocognitive et comportementale aident à entretenir la motivation du patient. Au comptoir, des exercices seront proposés afin de retrouver le goût de manger. Pour accroître les associations positives, le patient attaché au « beau » prendra soin de dresser une belle table, le « nature » travaillera des aliments bruts, alors que le « relationnel » aura intérêt à partager son repas. « L’approche est ciblée sur l’attitude plutôt que sur la résolution d’un problème, détaille Céline Butin-Canis. Elle s’appuie sur des techniques reconnues, la pleine conscience et l’acceptation de la réalité ». Si le patient craque, il faudra l’attirer vers les avantages retirés et les perspectives qui s’offrent à lui. Ces techniques, aussi utilisées en thérapies cognitivo-comportementales, sont adaptées au comptoir, où « les patients ne se rendent pas pour être coachés, concède Céline Butin-Canis. Mais lorsqu’ils ne le sont pas, leur taux d’observance alimentaire tombe à 5 % » Ces outils seront également utiles chaque fois où le comportement est un frein ou un levier de réussite. Une aubaine pour la santé publique de proximité.
En pratique
Durée : 140 heures sur deux ans (théorie), réparties sur deux jours par mois (vendredi et samedi) et 42 heures d’évaluation de la pratique professionnelle. Date et lieu : Dijon, se renseigner en septembre. Contact : Perrine Didi, 03 80 39 34 96, perrine.didi@u-bourgogne.fr. Préinscriptions sur http://fcpharma.u-bourgogne.fr/dpi-global.html. Coût : 850 € par an de frais pédagogiques + 186 € de frais administratifs. Prise en charge OPCA-PL : à hauteur de 239,20 € par an + repas et déplacements sous conditions. Modalités d’examen : soutenir un rapport d’analyse de pratique professionnelle, portant sur des patients suivis au cours de l’année + épreuve écrite.
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