Feu vert pour les autotests VIH

Marisol Touraine est favorable aux autotests du VIH. Dans un communiqué du 5 avril, la ministre de la Santé a cependant rappelé que « certaines conditions préalables seraient nécessaires à la mise à disposition sur le marché français » : leur conformité au règlement européen avec marquage « CE » et un dispositif spécifique d’information et d’accompagnement des utilisateurs. Par ailleurs, les autotests ne devront pas se substituer aux tests rapides d’orientation diagnostique ou au test sanguin traditionnel, confirmation indispensable à tout résultat positif. La procédure d’évaluation de leur mise à disposition se poursuit avec la saisine de l’Agence nationale de sécurité des médicaments et des produits de santé (ANSM), pour avis sur l’accompagnement des utilisateurs, et de la Haute autorité de santé (HAS) pour l’intégration des autotests dans la stratégie de prévention et de dépistage du VIH. Cette décision fait suite à l’avis positif(1) du Conseil national du sida (CNS) qui, après deux rejets en 1998 et 2004, s’appuie sur une meilleure performance des tests actuels(2) et la possibilité de mieux adapter le dispositif d’offre de dépistage. En extrapolant les hypothèses des États-Unis, où ces tests sont déjà commercialisés, le CNS estime qu’ils permettraient de découvrir, la première année, 4 000 nouvelles séropositivités VIH et d’éviter 400 infections. Le CNS recommande toutefois des « modes d’accès diversifiés et adaptés aux besoins des personnes », en vente libre dans les pharmacies, les parapharmacies et sur Internet pour la population générale et via les associations, centres de dépistage et généralistes pour les populations très exposées.

(1) CNS, 22 mars 2013.

(2) En savoir plus : Porphyre n° 488, rubrique Décryptage.