Encore loin derrière nos voisins

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Publié le 3 novembre 2014
Par Anne-Gaëlle Harlaut
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En France, 70 % des nourrissons à la maternité reçoivent du lait maternel. Soit exclusivement (59 %), soit associé à des préparations dédiées. À l’âge de 3 mois, 39 % sont encore allaités mais 10 % seulement de façon exclusive. À 6 mois, ils ne sont plus que 25 %, dont moins de la moitié de façon exclusive. Et à 1 an, 9 % reçoivent encore du lait maternel. Les premiers résultats des enquêtes Elfe 2011(1) et Epifane 2012-2013(2), publiés dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire du 7 octobre, sont mitigés. La prévalence de l’allaitement maternel en France atteint l’objectif fixé par le Programme national nutrition santé (PNNS) de 2006, mais reste loin derrière d’autres pays européens : 95 % des nourrissons danois sont nourris exclusivement au lait maternel, 90 % des bébés polonais… Les conditions de l’accouchement et les caractéristiques socioculturelles des parents ont une influence. Les taux d’allaitement les plus faibles à la naissance sont constatés en cas d’accouchement compliqué (césarienne, prématurité…), chez les parents nés en France, d’origine sociale modeste, de niveau d’étude intermédiaire, au foyer ou au chômage. Idem lorsque la mère est fumeuse et/ou en insuffisance ou en surcharge pondérale avant la grossesse. Pour mémoire, l’allaitement maternel exclusif jusqu’à 6?mois, puis associé à une diversification jusqu’à 2 ans au moins, est reconnu par l’OMS comme le mode d’alimentation optimal. La promotion de l’allaitement maternel est l’une des mesures du PNNS 2011-2015, avec pour objectifs majeurs d’augmenter sa prévalence d’au moins 15 % en cinq ans et de cibler plus précisément ces catégories de parents.

(1) Étude sur 18 000 nourrissons nés en 2011 en métropole.

(2) Étude sur l’alimentation des enfants au cours de leur première année de vie incluant 3 365 enfants nés au 1er trimestre 2012 en métropole.

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