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Colliers cervicaux : conseils pour une bonne délivrance
Dispositifs médicaux de classe I, les colliers cervicaux permettent une immobilisation à des degrés divers du rachis cervical. Le modèle et la durée du port sont fonction de l’atteinte et des instructions médicales. Déterminer la bonne taille et expliquer la façon correcte de le porter sont les principaux enjeux de la délivrance.
Les colliers cervicaux sont des orthèses de série en une ou deux parties emboîtables, qui se ferment par des bandes auto-agrippantes. De taille variable pour répondre aux différentes morphologies, ils sont constitués de mousse recouverte d’un tissu et/ou d’éléments rigides, selon le degré d’immobilisation désiré.
Certains ont une forme dite « anatomique » (découpe optimisée pour une bonne repose au niveau des maxillaires et du larynx) et/ou sont munis d’adjonctions : mentonnière, housse de protection amovible, renforts en mousse, évidement trachéal…
Fonctions
Les colliers cervicaux soutiennent la tête, diminuant ainsi la charge portée par la colonne cervicale, suppléent les muscles, maintiennent les cervicales en place et limitent plus ou moins l’amplitude des mouvements en flexion et/ou rotation sans toutefois immobiliser totalement le rachis.
Ils ont une action antalgique/décontracturante (notamment due à la chaleur générée par le port) et proprioceptive, induisant une meilleure perception, consciente ou non, de la position du cou pour maintenir le rachis dans une bonne posture.
Classification
Les colliers cervicaux sont classifiés C1 à C4 selon le degré d’immobilisation qu’ils confèrent en fonction de leur structure, leur taille et du nombre d’appuis. La plupart des laboratoires proposent au moins des modèles C1 et C2, et parfois une gamme complète avec C3 et C4 (Ortel de Thuasne, Donjoy d’Enovis, Orliman, Cervix de Velpeau, Herdegen, Gibaud, Salva de Cooper, Medi, Rhena Cervical d’Hartmann, Actimove BSN…).
Colliers C1. Souples, ils sont constitués de mousse habillée de jersey, sans élément rigide et destinés à un soutien léger (ex. : collier C1 anatomique Salva de Cooper).
- Principales indications : cervicarthrose légère, torticolis, sevrage progressif après le port prolongé d’un collier rigide, prévention (ex. : long trajet en transport).
- À noter : Actimove CerviRoll se présente en bande de mousse à découper pour la confection d’un modèle C1 sur mesure, les bandes auto-agrippantes étant également fournies. Disponible en trois hauteurs. Prise en charge LPPR (liste des produits et prestations remboursables) au tarif des C1.
Colliers C2. Semi-rigides, ils intègrent un renfort rigide intérieur ou extérieur, qui assure un soutien moyen, et ne sont pas réglables en hauteur (ex. : collier Cervix 2 de Velpeau).
Certains modèles sont munis d’une plaque intérieure amovible pour pouvoir être transformés en C1, notamment en relais de traitement (ex. : collier anatomique C2+ de Donjoy, collier C2 Évolutif d’Orliman, collier C2 évolutif Salva de Cooper, Actimove Cervical Plus d’Essity…)
- Principales indications : entorse cervicale légère, névralgie cervico-brachiale, entorse bénigne, traumatisme cervical sans gravité, cervicarthrose aiguë.
Colliers C3. Rigides pour soutien moyen, ils sont réglables en hauteur grâce à deux plaques emboîtables munies de bordures rembourrées recouvertes d’un capitonnage (simili cuir ou autre), parfois de perforations pour la circulation de l’air.
Certains modèles intègrent une mentonnière (ex. : collier C3 avec mentonnière de Gibaud, de Donjoy, collier C3 d’Orliman, Ortel C3 de Thuasne, collier cervical velcro C3 d’Herdegen…).
- Principales indications : traumatisme ou entorse cervicale légère à moyenne, névralgie cervico-brachiale, arthrose cervicale aiguë.
Collier C4. Dit encore « Mini minerve » ou « Philadelphie » ou « California », le C4 est constitué d’éléments rigides généralement thermoplastiques permettant quatre appuis (mentonnier, sternal, occipital et dorsal) et d’un maintien renforcé (degré d’immobilisation plus fort). Il est généralement muni d’une ouverture trachéale, pour la prise de pouls et le passage d’une canule de trachéotomie (ex. : collier C4 d’Orliman).
Ils peuvent aussi être radiotransparents (ex. : Ortel C4 Rigid de Thuasne, collier California de Donjoy…) et/ou réglables en hauteur, ce qui permet un degré d’immobilisation évolutif (Ortel C4 Vario de Thuasne…).
- Principales indications : immobilisation en urgence en cas de traumatisme, suite postopératoire, entorse grave, luxation, fracture, arthrose sévère, hernie discale cervicale…
Un peu d’anat’
Le rachis cervical, situé entre la tête et le thorax, comporte 7 vertèbres cervicales désignées C1 à C7 (C1 est aussi dite l’atlas, et C2 l’axis), entourées de muscles, tendons, ligaments et séparées par des disques cartilagineux amortissants. Très mobile pour permettre les mouvements de la tête, le rachis protège aussi la moelle épinière, qui passe en son centre via le canal vertébral.
Attention : les noms commerciaux des colliers (C1, C2, C3, C4) n’ont rien à voir avec la désignation anatomique des vertèbres.
Délivrance
Le modèle. Hors torticolis ponctuel lié à une mauvaise position, toute douleur cervicale relève d’une consultation. Le type de modèle prescrit est orienté par l’origine, la sévérité et le stade d’évolution de l’atteinte, les modèles pouvant être prescrits en relais l’un de l’autre.
La taille. La taille est déterminée par la mesure, à même la peau, de la circonférence du cou, généralement à sa base (vérifier les instructions du fabricant), à l’aide d’un mètre de couture, sans serrer. La mesure de la hauteur (sauf pour les modèles réglables verticalement) se prend du menton à la base du sternum (le mètre doit être tenu droit, sans épouser la courbe du cou).
La plupart des gammes proposent des modèles pédiatriques et certaines, des colliers « larges » pour les anatomies fortes (ex. : C2 One Plus d’Orliman, Mobilis ColluActive de Sigvaris…).
L’essayage. Il doit être systématique pour vérifier la taille et enseigner la pose (sauf pour le collier C4, mis en place par une équipe médicale).
1. Positionner le collier à l’endroit, découpe profilée vers l’avant, fermeture à l’arrière.
2. Demander au patient de tenir sa tête droite, en regardant droit devant lui.
3. Fermer la bande auto-agrippante et ajuster afin que le collier ne soit ni lâche ni serré. Le port doit être confortable, voire directement antalgique ; la tête doit être maintenue en très légère extension, sans possibilité de l’incliner vers le bas (le patient ne peut voir ses pieds sans se pencher) ; les deux bords au niveau de la fermeture doivent se rejoindre sans se chevaucher.
Le port. Selon indications médicales, de jour voire de nuit, de préférence avec un oreiller ergonomique cervical, ou « à la demande » en cas de cervicalgie chronique. Le port prolongé pendant plus de 10 jours peut provoquer une diminution du tonus musculaire. Il convient donc de réduire progressivement la durée de port quotidienne, d’utiliser si besoin un collier de force inférieure en relais et de pratiquer les exercices de rééducation.
Entretien. À l’eau tiède savonneuse, bandes velcro collées sur elles-mêmes, après avoir ôté si possible les renforts rigides. Ne pas essorer et laisser sécher à l’air libre, à plat.
Législation
Prescription. Par un médecin ou un ergothérapeute dans le cadre d’actes professionnels prescrits par un médecin.
Inscription à la LPPR. Les colliers cervicaux sont inscrits au titre 2 de la LPPR, chapitre 1 (orthèses), en nom générique et par nom de marque : « Collier cervical pour soutien léger » pour les C1 ; « Collier cervical pour soutien moyen non réglable en hauteur » pour les C2 ; « Collier cervical pour soutien moyen réglable en hauteur » pour les C3 ; « Collier cervical dit mini-minerve » pour les C4.
Prise en charge. À l’achat, avec un tarif LPPR unitaire variable selon les modèles : 9,25 euros pour les C1 ; 13,10 euros pour les C2 ; 15,71 euros pour les C3 ; 18,77 euros pour les C4.
Facturation par code individuel obligatoire, pas de prix limite de vente (dépassement possible).
Mémento de la délivrance
- Modèle selon prescription médicale ou, si non précisé, sur demande auprès du prescripteur.
- Prise de mesure (circonférence, hauteur) validée à l’essayage.
- Apprentissage et vérification de la mise en place : tête légèrement en extension, orthèse ni lâche ni serrée, position antalgique.
- Port quotidien selon instructions médicales, diminution progressive en cas de port prolongé (> 10 jours).
- Prise en charge si inscription à la LPPR, tarif variable selon le modèle, pas de prix limite de vente.
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