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Summer baby : conseils estivaux pour guider les jeunes parents
Grosses chaleurs et nouveau-né ne font pas bon ménage. Voici quelques conseils qui vous permettront de mieux guider les jeunes parents au comptoir cet été.
Interview de Soazick Sirand, infirmière puéricultrice et fondatrice de l’organisme CEFAN Santé – formation des officinaux à la périnatalité.
Comment gérer les sorties en poussette en été ?
© DREt hors de la poussette ?
Dès qu’il sort de la poussette, bébé doit porter un chapeau à larges bords lui protégeant le visage, la nuque et les oreilles. Chapeau qu’il gardera en portage, où il sera vêtu le plus légèrement possible – en body, voire en couche. Pensez aux chaussettes fines et hautes, de préférence anti-UV, pour éviter les coups de soleil sur les pieds et les mollets. Des manches de vieux tee-shirts anti-UV peuvent faire office de jambières !
Y a-t-il un mode de portage à privilégier ?
Les porte-bébés préformés étant très épais, ils tiennent chaud. Même chose pour les écharpes à nœuds à triple couche. Privilégiez les modes de portage ne comptant qu’une seule couche de tissu, avec bébé en position kangourou – accroupi, dos arrondi, soutenu –, ou sur la hanche. L’idéal, c’est le « sling », une écharpe à anneau, sans nœud, qui passe sur l’épaule. Mais attention, il est important de suivre une formation*. Je conseille vivement de ne pas effectuer de démonstration fondée uniquement sur sa propre expérience.
Quid de la crème solaire ?
Mieux vaut éviter l’exposition solaire et privilégier les vêtements anti-UV. À défaut, il conviendra d’utiliser une crème ou un lait hypoallergénique, sans parfum, sans alcool, ni conservateurs – pour éviter les allergies – et de bien l’étaler. Les sprays avec du dioxyde de titane sont à proscrire car l’inhalation de ce composant expose à des risques pour la santé.
Comment bien hydrater bébé ?
Avant 6 mois, si bébé est allaité, mieux vaut ne lui donner que le sein, en lui proposant une petite tétée régulièrement – en plus des tétées repas – comme on lui proposerait un peu d’eau. Le lait maternel est plus hydratant que l’eau, car il contient des sels minéraux qui améliorent son assimilation. Si bébé n’est pas allaité, attention à l’hygiène de l’eau ! Elle doit être propre, tout comme le biberon, à chaque nouvelle utilisation au cours de la journée. En plein été, une bouteille d’eau propre – à laquelle on n’a pas bu au goulot – reste consommable environ 12 heures une fois ouverte. Le biberon d’eau traîné toute la journée est à proscrire ! C’est la meilleure façon de provoquer une diarrhée, qui accentuerait le risque de déshydratation, mais aussi d’érythème fessier si la couche n’est pas changée rapidement !
Le lange sur la poussette : fausse bonne idée ?
En posant un lange sur la capote, qu’ils laissent pendre devant bébé pour le mettre à l’ombre, les parents pensent bien faire, mais en fait ils placent leur progéniture dans une cocotte-minute ! Le lange empêche la circulation d’air, et plus le temps passe, plus la température augmente. Autre inconvénient, on ne voit plus bébé, ce qui ne permet pas de repérer les potentiels signes de malaise. De temps en temps, on soulève le drap pour voir si tout va bien… Ce qui a pour conséquence de stimuler momentanément l’enfant, et peut biaiser les signes !
Justement, quels sont les signes du coup de chaleur chez un bébé ?
Une peau rouge, moite, chaude indique que bébé a chaud. Un nourrisson ne transpire pas comme nous, son système de thermorégulation étant immature. Plus il est proche de la naissance, plus sa tolérance à la chaleur est basse. Sa température corporelle augmente rapidement. Celle de certains bébés peut même monter jusqu’à 40 degrés ! Autre signe de malaise, la respiration du bébé est rapide. Quant à son comportement, il varie. Certains seront irritables, pleureront beaucoup ; d’autres, au contraire, seront très somnolents, voire apathiques, abattus par la chaleur.
Quels sont les signes d’urgence ?
En cas de gravité, le teint du nourrisson devient très pâle, voire grisâtre. Indice parfois trompeur, le bébé peut avoir les extrémités froides, en raison d’une vasoconstriction locale visant à privilégier la circulation sanguine au niveau des organes vitaux. Hypotonie, perte de connaissance, convulsions avec montée en température, refus de téter, vomissements doivent alerter sur la gravité de son état de santé. Une fontanelle creusée chez le nouveau-né est un signe de déshydratation et d’urgence.
Que faire ?
En cas de coup de chaleur, il faudra mettre bébé à l’ombre – pas sous la climatisation gelée ! –, le déshabiller, surveiller sa respiration, son tonus, sa coloration. On le rafraîchira doucement avec un linge humide ou un brumisateur, surtout là où se trouvent les gros vaisseaux – par exemple, au niveau des plis de l’aine –, et on lui fera boire de l’eau. S’il a moins de 6 mois et qu’il est allaité, on lui donnera le sein. Le bain froid est à proscrire – de même qu’en cas de fièvre –, au risque de provoquer un choc thermique. Si bain il y a, l’eau devra être au maximum d’un ou deux degré de moins que sa température corporelle. En cas d’urgence, appeler le 15 ou le 112.
Et la maman ?
Avec le manque de sommeil et la fatigue, la thermorégulation fonctionne moins bien. La tolérance à la chaleur peut être moins bonne. Pour éviter un coup de chaud ou un malaise, mieux vaut ne pas sortir aux heures chaudes et s’écouter, en profitant par exemple des siestes de bébé pour se reposer et somnoler. En toute logique, la maman allaitante aura plus soif avec la chaleur et, en conséquence, elle boira davantage.
Quid du masque de grossesse ?
Le mélasma – communément appelé « masque de grossesse » – est une hyperpigmentation de la peau, provoquée par les changements hormonaux, au cours de la grossesse notamment, qui stimulent la production de mélanine. Il se traduit par l’apparition de taches foncées, sous l’action du soleil, au niveau de zones exposées, généralement sur le visage : front, pommettes, parfois les lèvres supérieures. Entre 50 et 70 % des femmes enceintes y sont sujettes, mais le risque disparaît après l’accouchement avec la chute des œstrogènes et de la progestérone. C’est pour cela que, en cas de nouvelle grossesse ou de fausse couche, pour éviter les tâches la peau ne doit pas bronzer du tout. Une photoprotection stricte est de rigueur. La crème solaire SPF 50 doit faire office de crème de jour et être réappliquée toutes les 2 heures. La meilleure solution est de rester un maximum à l’ombre, de porter un chapeau à larges bords, et des lunettes de soleil.
* Des formations au portage dispensées par CEFAN Santé seront ouvertes aux officinaux à partir de novembre-décembre 2025.
Fausse couche récente : attention au mélasma
Après une fausse couche, l’augmentation des estrogènes et de la progestérone se maintient quelque temps. Et tant que le corps ne les a pas éliminées, le risque de survenue du masque de grossesse subsiste. Celui-ci est d’autant plus grand que les femmes qui viennent de subir une fausse couche ont souvent besoin de prendre soin d’elles et sortiront plus facilement qu’une femme en post-partum, qui doit rester à l’intérieur pour s’occuper de son bébé. Elles sont donc davantage exposées.
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