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L’activité traditionnelle de l’officine prend le relais
L’arbre ne doit pas cacher la forêt. Il n’y a pas que les activités de dépistage et de vaccination contre le Covid-19 qui portent la croissance. Les activités traditionnelles de l’officine ont opéré un retour gagnant en 2021, avec des signaux au vert dans toutes les catégories. Y compris en 2022.
Les confinements (notamment le premier, en 2020) avaient semé la zizanie. Mais les ruptures de tendance constatées sur l’activité se sont assez rapidement dissipées. La pandémie de Covid-19 a permis aux officines de marquer des points et d’aller encore plus vite vers l’attribution de nouvelles missions, notamment dans le champ de la prévention et du dépistage, et d’accélérer le retour en 2021 à une consommation de soins en officine. D’où l’effet amplificateur de la croissance de 2021, expliquant cette année record.
Une des croissances les plus en vue est celle du chiffre d’affaires (CA) à TVA à 2,1 % (+ 4,80 % en 2021, source : CGP) liée à une hausse importante du nombre de boîtes de médicaments vendues (+ 3,7 %) du fait d’un rattrapage de la baisse des volumes observée en 2020. Toutefois, l’effet de rattrapage n’explique pas tout. Lorsque l’on neutralise le caractère atypique de l’année 2020, la croissance moyenne du CA HT des médicaments remboursables en ville, appréciée entre 2019 et 2021, a été de 5 %, donc supérieure à celle des années précédentes (source : Gers).
Concernant le hors-vignetté, « il enregistre une croissance de + 4,06 % avec des disparités suivant les secteurs d’activité de l’officine : + 3,76 % pour les produits à TVA à 5,5 % boostés par la vente des compléments alimentaires (+ 11 %), + 5,51 % pour le “20 %” avec notamment le développement des dispositifs médicaux vendus hors prescription (+ 7 %) et la cosmétique (+ 2 %), + 1,3 % sur le marché de l’ over the counter (OTC) malgré l’absence de pathologies hivernales au début de l’année 2021 », détaille Joël Lecoeur, expert-comptable du cabinet LLA et président de CGP.
Bis repetita sur le premier semestre 2022 : ces croissances se sont amplifiées avant que l’inflation ne joue les trouble-fêtes (voir tableau). « Le retour à la convivialité en 2022, avec la forte diminution des gestes barrières, à l’origine de la reprise des maux quotidiens, et la crise sanitaire qui a ancré le pharmacien dans un rôle d’acteur de santé de proximité, expliquent ces évolutions », analyse David Syr, directeur général adjoint de Gers Data.
Un booster nommé médicament cher
Sur les 12 derniers mois écoulés arrêtés à cet été, Julien Chauvin, président de la commission études et stratégies économiques de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), constate une poussée spectaculaire des médicaments chers vendus en ville : « Elle s’explique par l’arrivée sur le marché de Kaftrio, indiqué dans le traitement de la mucoviscidose, figurant dans le top 5 des médicaments en CA depuis le début de l’année (143 M€ de CA en prix fabricant hors taxes, en cumul fixe de janvier à mai 2022, selon le Gers), précise-t-il. Le coût mensuel de cette bithérapie, prescrite en association avec un autre médicament onéreux, Kalydeco, est de plus de 16 k€. » Selon lui, la tendance inflationniste des médicaments chers devrait toutefois se stabiliser dans l’avenir, en l’absence de l’arrivée en ville de nouveaux leaders dans le top 10 des médicaments en CA.
CONTRIBUTEURS
JULIEN CHAUVIN
(FSPF)
JOËL LECOEUR
(CGP)
DAVID SYR
(Gers Data)
L’analyse
Sur le premier semestre 2022, le chiffre d’affaires (CA) des missions « Covid-19 » est 2,3 fois supérieur à celui de l’an passé : avec une croissance de + 131 % sur cette période, il contribue fortement à celle du CA global qui fait un bond de + 10,6 %.
Les pans d’activité hors Covid-19 enregistrent en parallèle des hausses de CA plus que correctes, les plus fortes évolutions étant à mettre au crédit des activités non remboursables.
Cette belle reprise de l’activité traditionnelle permet de compenser l’inflation, et les réserves de l’officine accumulées pendant la crise sanitaire d’assurer les augmentations de salaires de 2022 et , a priori, de 2023.
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