Chikungunya à Mayotte : alerte maximale des autorités

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Chikungunya à Mayotte : alerte maximale des autorités

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Publié le 26 mai 2025
Par Christelle Pangrazzi
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La circulation du virus chikungunya s’intensifie à Mayotte, où le nombre de cas biologiquement confirmés a doublé en une semaine. Santé publique France appelle à une extrême prudence : les chiffres officiels pourraient largement sous-estimer la réalité de la situation.


Entre le 12 et le 18 mai 2025, 119 nouveaux cas de chikungunya ont été recensés sur le territoire mahorais, portant à 326 le total des infections confirmées depuis le début de l’alerte. Si les premiers cas étaient importés de La Réunion, la quasi-totalité des cas recensés aujourd’hui sont autochtones, signe que la transmission locale est désormais dominante.

Des chiffres probablement en deçà de la réalité

Santé publique France alerte : « Plusieurs signaux convergents suggèrent que la situation actuelle pourrait être significativement sous-évaluée ».

La pression sur les urgences, la non-systématisation des tests biologiques et le faible recours aux soins d’une partie de la population rendent les données difficilement interprétables.

Les retours de vacances et les échanges fréquents avec La Réunion – où le chikungunya a déjà causé des dizaines de milliers de cas et douze décès – pourraient amplifier la circulation virale à Mayotte dans les prochaines semaines.

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Une situation épidémiologique fragilisée par le contexte sanitaire local

En 2024, Mayotte a déjà été éprouvée par une épidémie de choléra et le passage du cyclone Chido. Sur un territoire confronté à une précarité structurelle et à une forte prévalence de comorbidités sévères, une poussée épidémique de chikungunya constitue un risque majeur de santé publique.

À ce jour, dix hospitalisations liées au chikungunya ont été rapportées, dont six concernant des femmes enceintes, mais aucun cas grave ni décès.

Un plan d’action activé, une surveillance renforcée

Face à l’intensification de la circulation virale, l’Agence régionale de santé a activé le niveau 2B du plan Orsec. Plusieurs mesures sont déployées pour ralentir la dynamique de transmission et anticiper une possible phase épidémique : surveillance renforcée, actions de lutte antivectorielle et mobilisation des acteurs de santé.

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