Trod Covid-19 pratiqués à l’officine : le mea culpa d’un pharmacien

© Trod Covid-19, test, arrêté, HAS, Ordre, exercice illégal - Pixabay

Trod Covid-19 pratiqués à l’officine : le mea culpa d’un pharmacien

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Publié le 28 mai 2020
Par Fabienne Colin
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D’un naturel impatient, Bruno Fellous, installé à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), a effectué des tests Covid-19 sur des patients dès lundi 25 mai. Or, si la Haute Autorité de santé est favorable à la réalisation de tests rapides d’orientation diagnostique (Trod) en officine et si la liste des tests sérologiques validés par le Conseil national de référence est publiée depuis la semaine dernière, la réalisation de Trod Covid-19 en officine n’est toujours pas autorisée. Interrogé par Le Moniteur des pharmacies sur ses motivations, Bruno Fellous fait son mea culpa. « J’étais convaincu que le décret allait sortir, pour moi j’ai fait quelque chose que l’on sera autorisé à faire dans les prochains jours », déclare-t-il. Devant les réactions et commentaires de ses confrères, il a arrêté de réaliser des Trods l’après-midi même. 

L’affaire a surtout fait réagir les officinaux après la diffusion d’un reportage tourné par une équipe de TF1 et diffusé lundi 25. Certains de ses confrères l’encourageaient, tandis que d’autres parmi les offusqués les plus polis se disaient « choqués ». « Cela ne donne pas une bonne image de la pharmacie… », ajoute un autre acteur de la profession. « Devant la caméra, j’ai surtout montré comment se déroulait un test… J’avais des gants, un masque, une salle propre, des compresses, en quoi cela donne une mauvaise image ? Le reportage montre que le pharmacien s’implique », se défend Bruno Fellous, qui entend contribuer au dépistage massif et a conseillé à ses patients positifs de faire un test sérologique de type Elisa dans un laboratoire.

Dès le lendemain, mardi 26 mai, le Conseil régional de l’Ordre des pharmaciens d’Ile de France adressait un message à ses membres. « Contrairement à ce que pense et dit publiquement sur une chaîne de télévision à une heure de grande écoute un de nos confrères, ce n'est pas parce que ces tests ont fait l'objet d'une autorisation de vente après homologation que le pharmacien d'officine peut pratiquer le Trod Covid actuellement, » prévenait notamment le CROP. 

Dans l’attente de l’arrêté, les officinaux qui pratiqueraient un Trod Covid-19 peuvent être poursuivis pour exercice illégal de la biologie médicale. Et être passibles de sanctions ordinales et pénales. 

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