Dispensation à l’unité : un geste pour la planète ?

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Dispensation à l’unité : un geste pour la planète ?

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Publié le 2 juin 2025
Par Elisabeth Duverney-Prêt
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À l’heure où la dispensation à l’unité (DAU) occupe le devant de la scène médiatique, le Shift Project apporte sa pierre à l’édifice en publiant une note sur l’impact écologique de cet acte pharmaceutique. Il affirme qu’en systématisant la DAU des antibiotiques, les émissions de gaz à effets de serre seraient réduites de 14 %.

7 000 allers-retours Paris New York en avion ! Voilà ce que la dispensation à l’unité (DAU) des antibiotiques permettrait d’économiser en termes d’émissions de gaz à effet de serre (GES), chaque année. Le Shift Project, think tank qui vise à influencer le débat sur les défis climatiques, vient de publier une note sur le sujet, alors que la question de la DAU fait de nouveau débat au sein du secteur de la santé, après la condamnation de deux pharmaciens corréziens, Antoine Prioux et Eliza Castagné, pour dispensation à l’unité non autorisée.

Baisse du gaspillage

« Nous avons modélisé l’effet sur les émissions de la DAU des antibiotiques (comprimés, gélules et sachets) en France, avec des données Inserm, tout en tenant compte des émissions provoquées par les flux physiques mobilisés par la dispensation unitaire (un petit pot en plastique et une étiquette). En modélisant une dispensation unitaire systématique, on obtient une réduction de 14 % des GES », souligne le Shift Project. Et de poursuivre : « La DAU est intéressante pour diminuer l’empreinte carbone des médicaments. Elle produit un effet de baisse du volume par baisse du gaspillage, qui compense largement les emballages supplémentaires mobilisés pour la dispensation, et ce sans modifier le traitement du patient. Déjà en place dans de nombreux pays, elle implique un changement de réglementation et de modèle économique en France : elle doit se faire en évaluant les besoins de main-d’œuvre et de financement pour les pharmaciens de ville. »

Flacons de 1 000 unités

Le Shift Project établit trois scénarios, du plus pessimiste au plus optimiste, qui aboutissent tous à « une baisse des comprimés distribués de 9,9 % ». En l’espèce, les médicaments sont distribués en pharmacie dans de larges flacons en plastique de 100 g contenant chacun 1 000 unités, ce qui induit une baisse des productions d’emballages primaires et secondaires. Une source potentielle d’économie carbone à creuser. Et un argument de plus pour les partisans de la DAU.

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