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L’ortie (parties aériennes)
Qu’est-ce que c’est ?
• Plante cosmopolite des régions tempérées, l’ortie (famille des Urticaceæ) envahit les terrains riches en azote.
• La phytothérapie utilise la feuille (décrite à la Pharmacopée européenne), la partie aérienne et la racine d’ortie. La partie aérienne est coupée au moment de la floraison.
Quelle est sa composition ?
• La partie aérienne se caractérise par sa richesse en éléments minéraux (plus de 20 %, dont calcium, silice, potassium et fer) et la diversité de ses polyphénols : flavonoïdes (1 à 2 %), acide caféique et ses esters, acide caféylmalique, acide chlorogénique, dérivé coumarinique (scopolétol).
• A noter également la présence de sitostérol et d’une grande variété de caroténoïdes.
Quelle est son utilisation ?
La feuille et la partie aérienne d’ortie sont traditionnellement utilisées :
– comme diurétique, pour favoriser le drainage des voies urinaires en cas de troubles urinaires bénins (cystite bénigne) ;
– dans le traitement symptomatique des manifestations articulaires douloureuses mineures (voie orale, usage externe) ;
– dans les états séborrhéiques de la peau (voie orale, usage externe).
Quel est son mode d’action ?
• Réputée dépurative, antiasthénique, hypoglycémiante, hypotenseur et astringente, les travaux in vitro et chez l’animal montrent :
– un effet antioxydant ;
– un effet diurétique (dont les résultats sont parfois contradictoires) ; il s’expliquerait par sa richesse en éléments minéraux ;
– un effet anti-inflammatoire et immunomodulateur démontré surtout pour la feuille. Il est attribué aux flavonoïdes, à l’acide caféylmalique et à un acide hydroxyoctadécatriénique. Plusieurs mécanismes d’action coexistent : inhibition de la synthèse et de la libération de médiateurs de l’inflammation (leucotriènes, prostaglandines, TNF-alpha, interleukines), inhibition de l’activation du facteur NF kappa b et de l’expression de métalloprotéases (responsables de la destruction du cartilage), modulation de la réponse des lymphocytes T.
• L’intérêt de l’ortie dans le traitement des peaux grasses à tendance acnéique s’explique par son effet anti-inflammatoire.
• Les études réalisées chez l’homme sont toutes en faveur de l’efficacité de la feuille d’ortie dans le traitement des douleurs liées à l’arthrose et aux rhumatismes inflammatoires. Le plus souvent, le traitement avec l’ortie permet de diminuer la dose utile associée d’AINS.
Quelle est sa posologie ?
• Drainage des voies urinaires (traitement de 2 à 4 semaines) et douleurs articulaires mineures (traitement de 4 semaines) :
– partie aérienne : infusion 10 minutes, 2 à 4 g par tasse, 1 à 3 tasses par jour ; poudre : 380 à 570 mg par prise, 3 à 4 fois par jour ; teinture au 1/5 : 2 à 6 ml par prise, 1 à 3 fois par jour ;
– feuille : infusion 10 minutes, 2 à 4 g par tasse, 3 à 6 tasses par jour ; extrait sec hydroalcoolique : 540 mg, deux fois par jour.
– Peau grasse : poudre de parties aériennes, 275 mg par prise, jusqu’à 3 à 4 fois par jour durant 2 à 4 semaines.
• Consulter si les symptômes persistent au-delà d’une semaine de traitement (4 semaines pour les douleurs articulaires).
Quels sont ses inconvénients ?
– L’ortie est contre-indiquée en cas de restriction hydrique (insuffisance cardiaque ou rénale sévère).
– Elle est déconseillée chez l’enfant de moins de 12 ans, en cas de grossesse ou allaitement, faute de données suffisantes.
– Elle peut entraîner des troubles gastro-intestinaux (nausées, vomissements, diarrhée) et des réactions cutanées allergiques.
– Attention à ne pas confondre avec la racine d’ortie, indiquée pour les troubles de la prostate !
Sources : Agence européenne des médicaments, « Community herbal monograph on Urtica dioica L. and Urtica urens L., herba », « Assessment report on Urtica dioica L. and Urtica urens L. herba », septembre 2008, « Community herbal monograph on Urtica dioica L., Urtica urens L, folium », « Assessment report on Urtica dioica L., Urtica urens L., folium », janvier 2010, www.ema.europa.eu ; J. Fleurentin, J.-C. Hayon, Les Plantes qui nous soignent, « Traditions et thérapeutiques », Ed Ouest France, 2007 ; M. Rombi, D. Robert, 120 Plantes médicinales, Alpen Edition, 2007 ; M. Wichtl, R. Anton, Plantes thérapeutiques, Tec & Doc, 2003.
CE QU’IL FAUT RETENIR
• Les parties aériennes d’ortie sont principalement indiquées pour le drainage des voies urinaires et les douleurs articulaires mineures.
• La durée de traitement conseillée est de 2 à 4 semaines.
• L’utilisation de l’ortie est contre-indiquée en cas de restriction hydrique et déconseillée chez l’enfant de moins de 12 ans et la femme enceinte ou allaitante.
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