L’horloge biologique, facteur d’efficacité des médicaments

Prendre un diurétique le matin plutôt que le soir pour éviter les désagréments nocturnes… Une nouvelle étude, publiée dans Science par l’Unité Inserm 1208 « Institut cellule souche et cerveau », vient de confirmer qu’il est important de tenir compte de l’horloge biologique pour administrer les médicaments au bon moment afin d’améliorer leur efficacité et en réduire les effets indésirables. Howard Cooper, directeur de recherche, propose une première cartographie de l’expression circadienne des gènes, organe par organe. Les chercheurs de son équipe ont analysé les ARNs de plus de 25 000 gènes de 64 organes et tissus, toutes les 2 heures et pendant 24 heures, chez des primates non humains. Ils ont observé un point commun entre les 64 tissus analysés : un premier pic d’expression des gènes au cours de la journée, 6 à 8 heures après le réveil (avec plus de 11 000 gènes exprimés) et un second, moins intense, en début de soirée (environ 5 000 gènes exprimés). Les chercheurs ont également constaté que 80 % des gènes exprimés de façon cyclique, codent pour des protéines assurant des fonctions essentielles de la vie des cellules (élimination des déchets, réplication et réparation de l’ADN, métabolisme, etc). Howard Cooper ajoute que « 82 % d’entres eux codent des protéines ciblées par des médicaments ou sont des cibles thérapeutiques pour de futurs traitements. » Désormais, l’équipe Inserm prépare un atlas pour aider la communauté scientifique à identifier le profil d’expression de chaque gène dans les différents organes au cours d’une journée. §