Le cuivre

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Publié le 29 octobre 2011
Par Véronique Pungier
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Qu’est-ce que c’est ?

• Le cuivre est un oligoélément essentiel.

• L’organisme en contient environ 80 à 120 mg.

• La concentration moyenne varie entre 80 et 140 mg/l de sérum.

• Le cuivre apporté par l’alimentation est absorbé au niveau de l’estomac et du duodénum (à pH acide), puis capté par le foie où il est stocké. Il est distribué vers le cerveau, les tissus périphériques et les érythrocytes. Il est éliminé dans la bile puis les selles.

Quelles sont les sources ?

• Le riz complet (35 mg/kg), le foie (15 mg/100 g), les huîtres (4 mg/100 g), le chocolat noir (3 mg/100 g) font partie des aliments les plus riches en cuivre. Il y a aussi les noix, les amandes, le son, le germe de blé, la levure de bière, les légumes secs…

• L’eau minérale (dosage limité à 2 mg/l).

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Quels sont ses rôles dans l’organisme ?

• Le cuivre entre dans la composition d’enzymes (NADPH-oxydase, cytochrome C-oxydase, SOD…), de protéines et de pigments de la kératine, de la peau, des phanères. Il contribue à la maturation du collagène et de l’élastine.

• Il stabilise la membrane lysosomiale.

• Le cuivre est un cofacteur enzymatique des oxydases, de la delta-9-désaturase qui permet la conversion de l’acide stéarique en acide oléique, la biosynthèse des acides gras polyinsaturés à longue chaîne et de prostaglandines, d’où son rôle dans l’inhibition de l’agrégation plaquettaire et de l’inflammation.

• Il a des effets antioxydants.

• Il aide à la mobilisation du fer et à son incorporation dans la porphyrine.

Quelles sont ses utilisations ?

• En complément alimentaire : pour son effet antiradicalaire, pour son effet sur le cerveau (attention, mémoire, sommeil), pour l’entretien de la peau et la pigmentation des cheveux, pour son rôle dans les processus anti-inflammatoires et anti-infectieux.

• En oligothérapie catalytique : oligoélément complémentaire en cas de fièvre, de maladies infectieuses, d’infections virales ou bactériennes.

• En oligothérapie nutritionnelle : chez les prématurés, les nourrissons, en cas de pratique sportive intense, de régime amaigrissant, de stress…

Quels apports recommander ?

• L’apport nutritionnel conseillé est de 2 mg chez l’homme, la femme enceinte au 3e trimestre de la grossesse, la femme qui allaite. Il est de 1,5 mg chez l’adolescent (16-19 ans), la femme et la personne âgée de 75 ans et plus.

• Les Français en consomment 1,5 mg/jour en moyenne par l’alimentation.

• Dans un complément alimentaire, la dose maximale journalière est de 2 mg de cuivre. La limite de sécurité européenne est fixée à 5 mg/jour.

• En France, les carences en cuivre sont rares dans le cadre d’une alimentation équilibrée. Cependant, d’après l’étude Inca 2, près de la moitié des Français aurait des apports inférieurs aux apports recommandés sans avoir de symptômes.

Quels cas exposent à une carence ?

• La grossesse, la pratique d’un sport à haut niveau, le suivi d’un régime hypocalorique sont des situations où l’apport alimentaire en cuivre peut s’avérer insuffisant. Il en va de même chez le nourrisson (le lait est pauvre en cuivre) ou le bébé prématuré (transfert du cuivre au fœtus en fin de grossesse).

• Les traitements corticoïdes prolongés entraînent une augmentation de l’excrétion biliaire du cuivre.

• L’absorption du cuivre peut être réduite, voire empêchée, par le zinc, le fer, le molybdène, l’acide ascorbique mais aussi le sucre et l’alcool.

Quelles en sont les conséquences ?

La carence en cuivre engendre une anémie, de l’ostéoporose, un retard de croissance et une moindre résistance aux infections, une décoloration des cheveux et de la peau.

Quels sont ses inconvénients ?

• L’absorption excessive de cuivre est toxique. Il s’accumule dans le foie (risque de cirrhose). La consommation de 10 mg/jour peut provoquer des crampes, des diarrhées et des vomissements.

• Il ne faut pas conseiller la prise de cuivre en cas de maladie de Wilson, toxicose cuprique autosomique récessive rare qui entraîne une accumulation de cuivre dans l’organisme.

CE QU’IL FAUT RETENIR

• ANC : 1,5 à 2 mg/j chez l’adulte et l’adolescent.

• Dose maximale autorisée en complément alimentaire : 2 mg/j.

• En France, les carences avérées sont rares.

Sources : B. Brigo, « Logique thérapeutique des oligoéléments et des remèdes en lithiothérapie », collection « Résurgence », 2005 ; M.-P. Vasson, A. Jardel, « Principes de nutrition pour le pharmacien », éditions Tec & Doc-Lavoisier, 2005 ; AFSSA, saisine n° 2007-SA-0315 ; « Le Cuivre en oligothérapie », homeophyto.com ; « Comportement nutritionnel-les minéraux en détail », nutrition-expertise.fr ; « Le Guide des compléments alimentaires », édition Vidal, 2008.