- Accueil ›
- Conseils ›
- Santé naturelle ›
- L’aromathérapie
L’aromathérapie
EN PRATIQUE : LES PRINCIPES DE L’AROMATHÉRAPIE
AU COMPTOIR : « Les huiles essentielles sont-elles dangereuses pour la santé ? »
« Une amie me conseille d’utiliser des huiles essentielles pour me soigner, une autre me dit que c’est dangereux. Qu’en penser ? »
Votre réponse
« Vos deux amies ont raison. Les huiles essentielles sont très actives mais peuvent aussi être très toxiques si elles sont mal utilisées. Comme toute médecine, l’aromathérapie, qui est le traitement par les huiles essentielles, a ses limites : elle ne soigne pas tout et ne s’adresse pas à tout le monde. Il faut donc les utiliser sous contrôle d’un médecin ou d’un pharmacien. »
Il existe quatre modes principaux d’utilisation des huiles essentielles (HE) en aromathérapie : les voies orale, cutanée, respiratoire et rectale. Le choix dépend de la composition chimique de l’HE, du but thérapeutique et de la sensibilité de la personne à traiter.
Voie orale
Les HE ne doivent pas être avalées pures en raison de leur goût prononcé et surtout du risque de brûlure de la muqueuse oropharyngée.
Non miscibles à l’eau, elles doivent être diluées :
-#gt; sur un support neutre, sans activité thérapeutique : mie de pain, morceau de sucre, comprimé neutre de lactose, une cuillère à café de miel, de sirop d’érable ou d’huile végétale alimentaire (pour 1 à 2 gouttes d’HE), dispersant (Disper, Labrafil à raison de 1 partie d’HE pour 4 parties de dispersant). Ce dernier est à diluer dans de l’eau chaude non bouillante ou une tisane ;
-#gt; dans un liquide médicamenteux de titre alcoolique suffisant : teinture, teinture mère, macérat glycériné.
La posologie est fonction de la nature de l’HE, de la pathologie et de l’âge. En général, pour un adulte, elle est de 1 goutte (20 à 30 mg) d’HE pure (seule ou en mélange) par 25 kg de poids, 1 à 3 fois par jour soit 6 gouttes par jour (à ne pas dépasser en automédication).
La voie orale est contre-indiquée chez l’enfant de moins de 3 ans, la femme enceinte et – sauf pour les gélules à enrobage entérique – les personnes souffrant d’ulcère gastrique ou de gastrite.
Voie cutanée
Ce mode d’administration est le plus fréquent. Il est utilisé pour agir localement (dermatologie) mais également de façon systémique car les HE sont lipophiles et diffusent à partir des couches cutanées jusque dans la circulation sanguine.
Seules quelques huiles essentielles peuvent être appliquées pures sur la peau, à raison de 1 à 2 gouttes (lavande, arbre à thé, ravintsara…). La plupart du temps, elles sont diluées.
– Pour un bain : 10 gouttes au maximum d’HE pour 100 l d’eau, soit 30 gouttes d’HE pour un bain, à diluer préalablement dans 4 fois leur volume de dispersant (bain moussant, gel douche ou base neutre pour le bain). Les HE ne doivent jamais être versées directement dans le bain : elles flotteraient à la surface de l’eau et pourraient occasionner des brûlures cutanées.
– Pour des frictions ou massages : l’excipient le plus utilisé est l’huile végétale, choisie en fonction de la cible à atteindre au niveau du corps.
Plus l’huile essentielle doit pénétrer profondément, plus l’huile végétale doit être fluide (noisette, sésame, noyaux d’abricot, tournesol, amande douce).
Le degré de dilution peut varier de 1 % pour une action dermocosmétique à 50 % : 5 % pour une action sur le système nerveux (stress), 7 % pour une action circulatoire, 10 % pour une action musculaire ou tendineuse et pour les HE irritantes pour la peau, 30 % pour une action locale puissante (mycose, parasite…).
Les HE peuvent aussi être incorporées dans des pommades, crèmes, émulsions, shampooings pour les soins du corps et du visage.
La quantité totale d’huiles essentielles absorbée par la peau ne doit pas dépasser la dose maximale autorisée pour la voie orale, soit l’équivalent de 5 à 10 gouttes exprimé en HE pures et toutes HE cumulées.
La dilution est impérative :
-#gt; pour les HE dermocaustiques ou irritantes (concentration de 20 % au maximum et pour une application locale limitée) ;
-#gt; en cas de peau hypersensible, notamment chez les jeunes enfants ;
-#gt; pour une application sur les muqueuses (nasale, auriculaire, buccale, vaginale…).
Voie respiratoire
La volatilité des huiles essentielles permet la diffusion dans l’atmosphère, dans les voies respiratoires, en particulier en cas d’infection ORL ou bronchopulmonaire ou pour se détendre.
– Modes de diffusion
La diffusion dans l’atmosphère peut se faire :
-#gt; avec un brûle-parfum, une coupelle posée sur un radiateur ou encore l’humidificateur de radiateur ;
-#gt; avec un diffuseur électrique : l’intérêt est de pouvoir programmer la diffusion des HE et de ne pas les chauffer, ce qui conserve toutes leurs qualités ;
-#gt; par pulvérisation aux quatre coins de la pièce.
– Précautions d’emploi
La diffusion atmosphérique des HE impose des précautions d’emploi car elles sont absorbées par respiration.
-#gt; Ne pas utiliser d’HE irritantes pour les muqueuses respiratoires.
-#gt; Ne pas diffuser les HE en continu sous peine d’irriter les muqueuses (15 minutes par heure sont suffisantes).
-#gt; Dans une chambre d’enfants (3 à 10 ans), la diffusion doit se faire en leur absence sans dépasser 10 minutes.
– L’inhalation
La vapeur d’eau transporte les molécules aromatiques jusqu’aux voies respiratoires. Dans un inhalateur, mélanger 1 cuillère à soupe d’alcool à 90° et 5 à 10 gouttes d’HE, puis verser 250 ml d’eau bouillante. Inhaler la vapeur dégagée pendant 5 à 10 minutes, deux fois par jour. Ne pas sortir immédiatement après.
L’inhalation peut être complétée par la respiration d’un mouchoir imprégné de quelques gouttes d’HE.
L’inhalation est contre-indiquée chez les personnes allergiques ou asthmatiques.
Voie rectale
Les huiles essentielles sont bien absorbées par diffusion passive au niveau de la muqueuse rectale. Elles ne doivent jamais être appliquées pures mais diluées, sous forme de suppositoires. C’est la voie à privilégier chez les enfants, sur avis médical.
Risques toxiques
Extraits très concentrés de plantes, de composition complexe, les huiles essentielles sont douées d’une activité thérapeutique puissante et, pour certaines d’entre elles, d’une toxicité non négligeable lorsqu’elles sont mal utilisées, liée à la présence de diverses molécules aromatiques (voir tableau page 3).
POUR APPROFONDIR : Comment sont fabriquées les huiles essentielles ?
LA DISTILLATION DES HUILES ESSENTIELLESLa vapeur, redevenue liquide, se sépare en deux éléments par différence de densité : l’huile essentielle et l’eau florale. La plupart des essences sont plus légères que l’eau. Elles sont récupérées dans la partie supérieure de l’essencier.Parmi toutes les espèces végétales, seules 10 % produisent une essence. Celle-ci se retrouve dans la plante mais est localisée en concentration plus importante dans un organe qui sera seul récolté pour l’obtention de l’huile essentielle : racine (vétiver…), rhizome (gingembre…), bois (bois de rose, santal…), écorces (cannelles…), fruits et graines (anis, fenouil, citron…), feuilles (niaouli, eucalyptus…), fleurs et sommités fleuries (lavande, thym, menthe…).
Procédés d’extraction
Une huile essentielle est un produit obtenu à partir d’une matière première d’origine végétale par un de ces trois procédés.
– L’entraînement à la vapeur d’eau : c’est le procédé de distillation le plus courant. Le produit qui se sépare de l’eau est appelé huile essentielle.
– L’expression à froid : ce procédé mécanique réalisé à température ambiante ne s’applique qu’à l’épicarpe des fruits de Citrus (citron, bergamote, mandarine). Le produit obtenu s’appelle aussi une essence car, n’ayant pas subi l’action de la chaleur, il reste identique au produit sécrété par la plante.
– La distillation sèche : elle consiste à distiller sans addition d’eau ou de vapeur d’eau des bois ou écorces et donne aussi naissance à des produits de pyrogénation. Cette technique est employée pour le cade et l’écorce de bouleau. Le produit obtenu est une huile essentielle « goudronneuse ».
Cette définition des huiles essentielles exclut donc tout autre produit obtenu par extraction à l’aide de solvants, graisses et gaz supercritiques (utilisation de CO2 comme vecteur d’entraînement).
Utilisation en aromathérapie
Les huiles essentielles utilisées en aromathérapie ne peuvent être obtenues que par expression ou entraînement à la vapeur d’eau. Elles doivent être 100 % naturelles et pures, c’est-à-dire ne pas avoir subi de traitements ultérieurs tels :
-#gt; la déterpénation : opération qui consiste à éliminer totalement ou en grande partie les hydrocarbures monoterpéniques ;
-#gt; la rectification : distillation fractionnée qui permet de modifier la teneur en certains constituants ;
-#gt; la concentration : obtenue par des procédés physiques ;
-#gt; l’élimination d’un composant particulier : par exemple, HE de bergamote privée de bergaptène ;
-#gt; l’addition d’autres composants naturels ou synthétiques.
EN PRATIQUE : LES PATHOLOGIES HIVERNALES
AU COMPTOIR : « J’ai le nez bouché et ça descend sur les bronches »
« Je n’ai pas de fièvre mais mon nez est complètement bouché et je sens que ça descend sur les bronches. Avant, je prenais un produit à pulvériser dans le nez qui contenait un antibiotique, mais il ne se fait plus. Auriez-vous quelque chose d’autre à me proposer ? »
Votre réponse
« Le premier traitement du rhume passe par le lavage des fosses nasales. En complément, je vous propose cette solution à base d’huiles essentielles : elle est antiseptique et vous aidera à mieux respirer. Vous en respirerez quelques gouttes sur un mouchoir dans la journée, et vous appliquerez 3 ou 4 gouttes d’HE de niaouli sur le thorax trois fois par jour. »
Le rhume
– Principales HE utilisées
Le traitement aromathérapique du rhume repose sur l’emploi d’HE douées de propriétés antibactériennes, antivirales et anti-inflammatoires vis-à-vis de la muqueuse nasale : eucalyptus, lavande, niaouli, pin sylvestre, origan compact, ravintsara et thym (voir tableau page 7).
– HE complémentaires
Elles visent à rétablir plus vite la respiration nasale et à assainir l’environnement.
-#gt; Menthol et eucalyptol sont couramment utilisés comme décongestionnants en cas de rhume, même si l’impression de mieux respirer est surtout subjective. L’HE de menthe poivrée est à introduire en petite quantité dans des formulations pour inhalation ou pour usage externe. Elle est contre-indiquée en cas de grossesse et chez l’enfant de moins de 7 ans.
-#gt; Certaines HE à la fois douces et antiseptiques sont utilisées pour assainir les pièces : essence de citron, HE d’eucalyptus radié, essence d’orange douce…
– Conseils d’utilisation
-#gt; Pour un rhume simple, associer inhalations sèches sur un mouchoir, inhalations humides et applications cutanées de quelques gouttes d’HE sur le thorax et le haut du dos trois à quatre fois par jour.
-#gt; Si le rhume tend à se compliquer, ajouter un traitement par voie orale en utilisant des HE à pouvoir antibactérien et antiviral important comme l’origan compact, la marjolaine des jardins, le thym CT thymol.
La toux grasse
La prise en charge aromathérapique de la toux grasse repose sur l’emploi d’HE à la fois antiseptiques et expectorantes. Celle de la toux sèche est difficile sans avis médical.
– Principales HE utilisées
Le cinéole ou eucalyptol est un des principaux principes actifs des HE utilisées. Il contribue à l’activité antiseptique, exerce un effet expectorant, fluidifiant des sécrétions et mucolytique. Les HE utilisées sont plus ou moins riches en cinéole.
-#gt; Plus de 70 % : Eucalyptus globulus et eucalyptus du commerce.
-#gt; De 50 à 70 % : Eucalyptus radiata, ravintsara, romarin à cinéole, Rosmarinus officinalis CT cinéole.
-#gt; De 35 à 50 % : niaouli, laurier. L’HE de laurier noble (Laurus nobilis) se distingue par son activité mucolytique, antibactérienne et antivirale importante, mais son utilisation sur la peau expose à un risque allergique (préférer son emploi par voie orale).
-#gt; De 20 à 35 % : Myrte verte, Myrtus communis utilisable chez l’enfant, lavande aspic…
-#gt; Moins de 20 % : romarin CT verbénone, pin sylvestre qui est un bon expectorant et adoucissant des voies respiratoires.
– Conseils d’utilisation
Dans tous les cas, privilégier les frictions sur le thorax et le haut du dos deux à quatre fois par jour.
La voie orale est associée en cas de surinfection bactérienne.
L’état grippal
– Principales HE utilisées
En première intention, les huiles essentielles à tropisme respiratoire aux propriétés antivirales et immunostimulantes marquées sont utilisées.
En particulier :
-#gt;Eucalyptus radié : à conseiller en période épidémique, 4 à 6 gouttes par jour en application sur le thorax et le haut du dos.
-#gt; Ravintsara : utilisé au même titre en prévention par cures de 8 jours (5 gouttes pures sur le thorax et le haut ou le bas du dos 1 à 2 fois par jour). Dès les premiers symptômes, utiliser le mélange « ravintsara 10 ml et eucalyptus radié 5 ml » : 10 gouttes en onctions thoraciques et dorsolombaires 5 fois par jour pendant deux jours, puis quelques gouttes par jour durant 8 jours.
-#gt; Niaouli : utilisable aussi dès les premiers symptômes : 5 gouttes de niaouli + 5 gouttes de ravintsara sur le thorax, le haut du dos et l’avant-bras 4 à 5 fois par jour.
– Asthénie postinfectieuse
-#gt; L’essence de citron (zeste) est particulièrement indiquée chez l’enfant fatigué par des infections répétitives : 1 goutte + 1 goutte de ravintsara sur un comprimé neutre trois fois par jour.
-#gt;L’HE de sarriette des montagnes (Satureja montana) s’emploie dans la même indication chez l’adulte et l’enfant de plus de 7 ans en raison de la présence de phénols : 2 gouttes + 1 goutte de citron sur un comprimé neutre trois fois par jour.
– Conseils d’utilisation
-#gt; En début d’état grippal : applications cutanées sur le thorax et le dos en insistant sur la nuque, 3 à 4 fois par jour durant trois jours.
-#gt; Si l’état grippal est déjà installé : le traitement se fait par voies cutanée et orale ou cutanée et rectale.
POUR APPROFONDIR : L’huile essentielle d’eucalyptus peut être toxique
-#gt; L’HE d’eucalyptus du commerce est obtenue par distillation suivie de rectification à partir des feuilles fraîches de divers eucalyptus, de manière à avoir une teneur en 1,8-cinéole ou eucalyptol supérieure à 70 %. Antibactérienne, expectorante, mucolytique, antispasmodique et décongestionnante, l’huile essentielle est utilisée en usage externe et par voie orale dans le traitement des bronchites et des états congestifs des voies respiratoires supérieures.
-#gt; Elle n’est pourtant par dénuée de toxicité car le 1,8-cinéole est épileptogène. Des doses de 4 à 5 ml ont été responsables d’intoxication : brûlures gastriques, douleurs abdominales, nausées, vomissements et, à doses supérieures, difficultés respiratoires, bronchospasmes, troubles de la conscience, coma, convulsions en particulier chez l’enfant. A dose létale, la mort survient par dépression respiratoire.
-#gt; L’huile essentielle d’eucalyptus, surtout quand elle est rectifiée, ne doit pas être utilisée en cas de grossesse, d’allaitement et chez l’enfant de moins de trois ans (voies orale et cutanée, inhalations). Un avis médical est recommandé chez l’enfant de 3 à 12 ans. Elle ne doit pas non plus être appliquée sur le visage.
-#gt; En aromathérapie, il convient d’utiliser de l’HE d’eucalyptus non rectifiée (E. globulus, radiata, dives…).
EN PRATIQUE : LES PATHOLOGIES TRAUMATIQUES
AU COMPTOIR : « Je dois compléter la trousse à pharmacie de mon club de randonnée »
« Je suis chargée de compléter la trousse à pharmacie d’urgence de notre groupe de randonnée avec des produits à utiliser en cas de chute. Cette trousse ne doit contenir que des médicaments externes et doit être légère. Que me conseillez-vous ? »
Votre réponse
« L’aromathérapie est tout à fait indiquée en cas de traumatismes. Avec ces trois huiles essentielles : menthe poivrée, hélichryse italienne et lavandin, vous pouvez faire face aux problèmes de coups, tendinites, entorses et même piqûres d’insectes en attendant si nécessaire un avis médical. »
Petits accidents sportifs
Douleurs musculaires, coups, ecchymoses, entorses, foulures peuvent être traités en première intention par application cutanée d’huiles essentielles antalgiques et anti-inflammatoires.
– HE d’hélichryse italienne
C’est « l’Arnica » de l’aromathérapie (Helichrysum italicum ssp. serotinum), antihématome et anti-inflammatoire, à utiliser en massage plusieurs fois par jour jusqu’à disparition des bosses et des hématomes même anciens, soit pure (2 à 3 gouttes à renouveler), soit diluée (30 % d’hélichryse dans 70 % d’extrait huileux de millepertuis). Pas d’utilisation prolongée et par voie orale sans avis médical en raison de la présence de cétones.
– HE de menthe poivrée
Extraite de Mentha X piperita, son action antalgique est rapide et justifie son emploi pure en première intention en cas de chocs (2 à 3 gouttes en une seule fois en application locale) et en association en cas de tendinite. Antispasmodique, elle est également indiquée en cas de crampes musculaires : à 20 % dans 80 % d’extrait huileux de millepertuis en massages, à répéter si nécessaire 3 à 4 fois par jour. Pas d’utilisation sur une plaie ouverte. Elle est déconseillée chez la femme enceinte et l’enfant de moins de 7 ans.
– HE de gaulthérie
L’HE extraite de Gaultheria procumbens est composée à 95 % de salicylate de méthyle et employée à ce titre en cas de traumatismes, crampes, contractures musculaires, tendinites et pathologies rhumatismales. Irritante pour la peau, elle est à diluer à 20 % au maximum dans une huile végétale. Son emploi est déconseillé chez la femme enceinte et l’enfant de moins de 6 ans.
– HE de lavandin super
Le clone de lavandin le plus proche de la lavande (Lavandula hybrida CT super) s’en différencie par une teneur en camphre voisine de 5 %. Ses propriétés anti-inflammatoires, antispasmodiques et cicatrisantes en font une huile essentielle très utilisée en massage dans les milieux sportifs contre les crampes, douleurs musculaires et courbatures.
Brûlures et coups de soleil
Les HE choisies doivent être antalgiques, anti-inflammatoires et cicatrisantes en percutané.
– HE de Lavande
Elles sont presque systématiquement utilisées : lavande officinale, lavandin super ou lavande aspic, Lavandula latifolia. La teneur en camphre de cette dernière (8 à 20 %) en fait un tonique et son utilisation est à réserver à l’adulte et à l’enfant de plus de 7 ans (3 ans pour les autres lavandes).
En première intention en cas de brûlure : après avoir refroidi, 3 à 4 gouttes d’HE pure à faire pénétrer en tapotant. A répéter plusieurs fois dans la journée.
– HE de géranium
L’HE de géranium rosat CV Egypte (Pelargonium asperum CV Egypte, P. odorantissimum, P. graveolens) est souvent associée à la lavande pour son action antibactérienne et tonique astringente cutanée.
Pathologies rhumatismales
Le traitement des douleurs dues à l’arthrite, la sciatique, l’arthrose et aux tendinites nécessite l’emploi d’HE aux propriétés anti-inflammatoires marquées en usage local. Ces HE sont le plus souvent employées en mélange pour massage de la partie douloureuse : 3 à 4 gouttes d’HE pures ou l’équivalent dilué, 3 fois par jour. Les HE de menthe poivrée, gaulthérie, lavandin super, hélichryse italienne, marjolaine, citronnelle sont associées à d’autres HE complémentaires.
– HE d’eucalyptus citronné
D’odeur agréable (Eucalyptus citriodora), son utilisation est presque exclusivement cutanée sans précaution particulière d’emploi, hormis chez la femme enceinte et l’enfant de moins de 3 ans.
– HE de pin sylvestre
Elle est employée en onction sur la peau ou en bain dans les pathologies rhumatismales pour son action rubéfiante et antalgique (Pinus sylvestris). Tenir compte de ses précautions d’emploi (voir tableau page 3).
– HE de thym
De par sa composition chimique rassemblant alcools et phénols, l’HE de thym saturéoïde (Thymus satureoides) est très utilisée diluée (dermocaustique) en massages dans les douleurs articulaires et arthrosiques.
Piqûres d’insectes
Les huiles essentielles sont utilisées aussi bien en préventif qu’en curatif.
Prévention
Elle concerne surtout les piqûres de moustiques : les HE sont soit diffusées dans une pièce, soit appliquées sur les parties découvertes du corps.
– HE de citronnelle
L’HE de citronnelle (Java, Cymbopogon winterianus) possède un effet répulsif des moustiques et un effet anti-inflammatoire percutané, ce qui la rend utilisable aussi en curatif des piqûres d’insectes ainsi que dans les douleurs rhumatismales. Utilisée pure, elle peut être irritante pour la peau.
Chez les personnes à peau sensible, préférer l’HE d’eucalyptus citronné. Pour éloigner les moustiques la nuit, déposer deux gouttes d’HE sur le revers du pyjama ou sur l’oreiller.
– HE d’eucalyptus citronné
Eucalyptus citriodora s’utilise en prévention des piqûres de moustiques et en association en curatif (CI : grossesse, enfant #lt; 3 ans).
– HE de géranium rosat
C’est en association qu’elle donne les meilleurs résultats, qu’il s’agisse de prévention des piqûres de moustiques ou de traitement des piqûres d’insectes et d’araignées.
Traitement
Il est identique pour les piqûres de moustiques, guêpes, abeilles, araignées et puces. Les HE de lavande s’utilisent en première intention : 2 gouttes pures sur la peau ou 3 gouttes pures sur un coton. Tapoter légèrement et répéter toutes les 5 à 10 minutes jusqu’à apaisement. La lavande aspic est plus efficace que la lavande officinale ou le lavandin.
POUR APPROFONDIR : L’HE de niaouli protégerait des radiodermites
-#gt; La radiothérapie utilisée dans le traitement du cancer du sein entraîne souvent des réactions aiguës appelées radiodermites : érythème avec oedème plus ou moins prurigineux, parfois dermite exsudative surtout en fin d’irradiation, pouvant évoluer vers une radiodermite chronique avec atrophie cutanée et télangiectasies.
Le degré de radiodermite dépend du phototype de la patiente, du volume à traiter et, à un degré moindre, de l’âge.
-#gt; L’efficacité de l’huile essentielle de niaouli a été testée sur un groupe de 20 femmes atteintes de cancer du sein. La dose de radiations (50 Gy) et la technique d’irradiation étaient identiques pour toutes les patientes qui appliquaient, avant chaque séance et/ou après, de l’huile essentielle de niaouli pure sur la partie irradiée. Le radiothérapeute voyait la patiente en consultation avant puis toutes les semaines pendant sa radiothérapie, soit cinq fois, et enfin six mois à un an après. Une fiche était remplie à chaque visite : évaluation du grade de l’érythème, de la dermite, des télangiectasies, de l’oedème du bras et de la gêne, de la tolérance de la radiothérapie.
A la fin de la radiothérapie, on a constaté :
– 30 % seulement d’érythème de grade II contre 60 % attendus,
– 5 % de dermite exsudative de grade I contre 15 % attendus,
– une intensité faible des douleurs et démangeaisons dues à l’érythème.
La radiothérapie a été par ailleurs bien tolérée, les patientes ayant signalé un effet antalgique dû à l’huile essentielle de niaouli.
-#gt; Si aucune conclusion ne peut être tirée de ce travail en raison du nombre trop faible de patientes y ayant participé, il permet d’émettre des hypothèses : l’huile essentielle de niaouli semble diminuer l’intensité et la durée des radiodermites et améliorer la qualité de vie en cours de radiothérapie.
EN PRATIQUE : LES TROUBLES NERVEUX
AU COMPTOIR : « Ma belle-mère a du mal à s’endormir depuis la mort récente de son mari»
« Ma belle-mère a du mal à s’endormir depuis la mort de son mari. Comme elle prend déjà beaucoup de médicaments pour le coeur et la tension et qu’elle est âgée, son médecin n’a pas voulu lui prescrire de sédatif. Elle peut sans doute prendre un remède sans ordonnance. Que me conseillez-vous ? »
Votre réponse
« Je pense que la phytothérapie ou l’aromathérapie seraient une bonne solution pour elle : c’est efficace dans cette indication et il n’y a pas de risque d’altération de la vigilance qui pourrait occasionner une chute. Puisqu’elle prend déjà beaucoup de médicaments par voie orale, je vous conseille de l’huile essentielle de lavande à utiliser en massage : 1 goutte sur la face interne de chaque poignet et 1 goutte sur le plexus solaire, une demi-heure avant d’aller se coucher. »
Les états anxieux
Les huiles essentielles sédatives sont les agents principaux du traitement des états anxieux, de la nervosité et des troubles du sommeil. Elles se différencient par leur voie d’administration préférentielle et leur profil d’activité complémentaire (ne pas conseiller chez la femme enceinte).
– Voie orale essentiellement
-#gt; L’huile essentielle de marjolaine (Origanum majorana CT thuyanol) est antispasmodique, indiquée dans les dystonies neurovégétatives de tous types. Elle ne peut être utilisée en application sur la peau que diluée à 50 %, surtout en cas d’hypersensibilité cutanée.
-#gt; L’essence de mandarine, Citrus reticulata Blanco, d’action sédative moyenne, s’utilise plus particulièrement en association. L’application cutanée ne peut s’envisager que diluée, et en évitant toute exposition au soleil (risque de photosensibilisation).
– Application cutanée
-#gt; L’huile essentielle de Lavandula angustifolia Miller est remarquable par ses nombreuses propriétés et sa très bonne tolérance aux doses usuelles. Elle exerce également un effet antidépresseur, antispasmodique et hypotenseur. Son utilisation par voie orale amoindrit ses effets. A proposer en première intention en cas d’anxiété : 20 % d’HE dans 80 % d’huile de noisette (massage du plexus solaire et de la colonne vertébrale matin et soir, plus une goutte d’HE pure sur chaque poignet le soir).
-#gt; L’huile essentielle d’ylang-ylang, extraite de la fleur de Cananga odorata, possède une action tonique sexuelle, antispasmodique et sédative cardiaque qui la fait préférer quand stress et angoisse s’accompagnent de palpitations, d’hypertension ou d’asthénie sexuelle. Son utilisation par voie orale n’est possible que sous contrôle médical.
– Voie orale ou cutanée
-#gt; L’huile essentielle de myrte verte (Myrtus communis CT cinéole) est inductrice du sommeil. Elle entre dans les formulations contre l’insomnie quand il y a difficulté à s’endormir.
-#gt; L’huile essentielle de petit grain bigarade ou feuilles d’oranger amer, relaxante, antidépressive et antispasmodique, est extraite des feuilles de Citrus aurantium ssp. aurantium. Elle s’utilise en cas de stress, insomnie, fatigue nerveuse, spasmes musculaires et palpitations d’origine nerveuse.
-#gt; L’huile essentielle de néroli, extraite des fleurs d’oranger amer, est à la fois tonique et antistress. Son coût élevé est un frein à son utilisation.
– Conseils d’utilisation
-#gt; Agitation, anxiété, stress : les prises ou les applications cutanées se font trois fois par jour.
-#gt; Insomnie : les prises ou les applications cutanées se font 30 minutes avant le coucher.
Pour les applications cutanées, conseiller de masser la face interne des poignets, le plexus solaire (en haut du sternum) et la voûte plantaire.
La fatigue nerveuse
Stress, surmenage, troubles de l’humeur à type d’anxiété ou de déprime sont responsables d’une sensation de fatigue dite nerveuse : les réactions physiques et comportementales à une situation donnée deviennent excessives.
Les HE neurotoniques ont l’intérêt de stimuler le système nerveux sans entraîner d’excitation.
– Voie orale essentiellement
-#gt; L’huile essentielle de laurier noble, extraite de Laurus nobilis, est un stimulant cérébral qui convient surtout en cas de trac et en période de préparation aux examens : 1 goutte d’HE de laurier noble + 1 goutte HE de menthe poivrée dans une cuiller à café de miel, 1 à 2 fois par jour.
-#gt; L’huile essentielle de thym saturéoïde, issue d’un thym du Maroc (Thymus satureoides), est un tonique général utile dans la fatigue, qu’elle soit physique, mentale ou sexuelle.
Son emploi sur la peau n’est possible qu’en dilution (20 % au maximum).
– Voie orale ou cutanée
-#gt; L’huile essentielle de ravintsara, très polyvalente, tirée de Cinnamomum camphora CT cinéole de Madagascar, n’entraîne pas d’excitation. A proposer en première intention en cas de fatigue à la fois physique et nerveuse : friction de la nuque et de la colonne vertébrale avec 2 à 3 gouttes.
-#gt; L’huile essentielle de Palmarosa, encore appelée HE de géranium des Indes (Cymbopogon martinii var. motia), est conseillée lorsque stress et irritabilité dominent.
-#gt; L’huile essentielle de romarin à verbénone (Rosmarinus officinalis CT verbénone), en tant que régulateur nerveux, cardiaque et endocrinien, est réservée aux asthénies nerveuses s’accompagnant d’hypotension ou de palpitations et de fatigue intellectuelle. En raison de la présence d’une cétone, elle est contre-indiquée chez la femme enceinte ou allaitante, l’enfant de moins de sept ans, en cas d’antécédent d’épilepsie et dans les pathologies cancéreuses hormonodépendantes.
L’huile essentielle de romarin à verbénone ne doit pas être utilisée plus de trois semaines sans avis médical. A proposer en première intention en cas de fatigue intellectuelle : 10 % d’HE dans 90 % de Disper. Prendre 10 gouttes trois fois par jour dans un peu d’eau ou sur du miel durant 3 semaines.
– Conseils d’utilisation
Les prises sont à répartir de façon régulière matin, midi et soir soit par voie orale, soit en application cutanée en massant la face interne des poignets, le plexus solaire et le long de la colonne vertébrale.
POUR APPROFONDIR : Ravensare et ravintsara : deux huiles essentielles trop souvent confondues
L’huile essentielle de ravintsara s’emploie en cas d’infections virales, de pathologies ORL, de déficit immunitaire, d’insomnie et de fatigue nerveuse et physique. Cette HE très polyvalente est le type même des neurotoniques n’entraînant pas d’excitation. Mais attention ! Il existe depuis longtemps une confusion, dont de nombreux ouvrages d’aromathérapie ne se sont pas encore fait l’écho, entre les HE de ravensare et de ravintsara. Ces deux arbres sont de la famille des lauracées et originaires de Madagascar. Des études chimiques ont permis de faire le point.
HE Ravensare
L’HE de ravensare est obtenue à partir des feuilles de Ravensara aromatica : riche en terpènes et sesquiterpènes, elle a une activité antivirale marquée, est antistress et tonique général. Sa production est discontinue et elle a été peu utilisée en réalité.
HE Ravintsara
L’HE de ravintsara – souvent dénommée à tort HE de ravensare – provient des feuilles de Cinnamomum camphora CT cinéole de Madagascar. Elle contient de 50 à 70 % de 1,8-cinéole. C’est un antiviral, antibactérien, immunostimulant et neurotonique. Face à une demande croissante en soi-disant « HE de ravensare », la saison optimale de distillation n’est plus toujours respectée. Il y a peut-être des confusions avec d’autres variétés très proches conduisant à fournir des HE contenant, à côté du cinéole, des quantités non négligeables de camphre, cétone neurotoxique. Pour un emploi sans risque de cette HE, il est donc indispensable d’avoir une analyse chimique avec une teneur en camphre ne dépassant pas 2 %.
COMMUNIQUEZ ! L’AROMATHÉRAPIE
DES IDÉES DE VITRINES
La vitrine consacrée à l’aromathérapie fait la part belle aux accessoires naturels. Peu d’explications, mais une attraction visuelle suffisante pour susciter la curiosité et engager le dialogue.
Les fournitures
– Boules transparentes
– Caisses en bois
– Feuilles et fleurs séchées
– Galets ou ardoises
– Panier en osier
– Diffuseurs électriques et/ou en terre cuite
– Papier naturel et/ou toile de jute
Les slogans
– « Avec l’aromathérapie, la nature vous fournit l’essentiel »
– « Aromathérapie, rien que l’essentiel »
– « Se soigner naturellement »
Malin !
Pour réaliser le fond de cette vitrine, récupérez deux panneaux (1) que vous pouvez assembler au dos avec du Scotch (2) et que vous recouvrirez de toile de jute, de papier ou d’un autre textile (3) qui évoquent le végétal. Vous pouvez éventuellement donner une forme de découpe à votre panneau (4).
Pour la confection du kakemono, utilisez également un matériau naturel type papier japonais que vous agrafez à deux baguettes de bois.
Disposez des feuilles ou fleurs sèches dans des boules transparentes qui se dévissent.
DES CONSEILS POUR VOTRE RAYON : Attirez l’attention par la démonstration
Animations et informations ciblées sont les meilleures alliées de l’aromathérapie.
A moins de se trouver dans une zone de chalandise particulièrement favorable et de s’être spécialisé en aromathérapie ou dans les médecines alternatives, il est difficile de consacrer un meuble entier à l’aromathérapie. Pourtant, même si ces petits flacons ne sont pas très visuels, il est justement souhaitable de travailler la visibilité de ce marché.
Entre phytothérapie et compléments alimentaires
L’aromathérapie gagne du terrain et ne concerne plus seulement une minorité bien informée. Réservez donc deux ou trois étagères en partie haute ou en milieu de rayon au sein de la phytothérapie. Placez l’aromathérapie au-dessus des infusions. En fonction de la topographie de votre officine, l’aromathérapie peut judicieusement faire la jonction entre les rayons consacrés à la phytothérapie et aux compléments alimentaires.
Les livres trouveront leur place au plus près du rayon. Vous pouvez soit miser sur un seul ouvrage qui vous semble particulièrement adéquat et le disposer sur un chevalet, soit présenter plusieurs références au sein même du rayon, sur des étagères inclinées.
L’éveil des sens
Pour l’aromathérapie, la démonstration par l’exemple est particulièrement efficace commercialement parlant. Les laboratoires proposent donc des distillateurs miniatures ou des diffuseurs esthétiques à placer au sein du rayon. Un diffuseur en marche est un excellent – sinon le meilleur – moyen d’attirer l’attention de vos clients sur ce rayon. Pensez à préciser quelle huile essentielle est diffusée et quelles sont ses vertus thérapeutiques. Faites-le à proximité du diffuseur pour renforcer l’image santé. Proposez aussi des testeurs au sein du linéaire.
Au gré des saisons
L’aromathérapie se prête très bien aux animations.
En hiver, vous pouvez organiser une semaine sur « aromathérapie et voies respiratoires ». Elle implique la mise en place d’une vitrine d’information, la diffusion des huiles appropriées dans l’officine, une animation à la fois sur le meuble réservé aux promotions et au sein du linéaire grâce à un panneau mettant en avant les huiles essentielles à privilégier pour ces pathologies, leurs effets, leur mode d’utilisation et leur origine.
Au printemps ou à l’automne, proposez une « quinzaine de l’aromathérapie » en mettant en valeur les différentes utilisations des huiles essentielles (par diffusion ou en massage par exemple). Replacez-les dans leur contexte thérapeutique et rappelez à vos clients la nécessité d’une manipulation correcte, ce qui implique de suivre les conseils du pharmacien ou du médecin.
LES MOTS POUR CONVAINCRE : Ecouter pour s’adapter
Dans le domaine de l’aromathérapie, on peut schématiquement distinguer deux cas de figure : les patients férus d’aromathérapie et ceux qui n’y connaissent pas grand-chose.
Face au spécialiste de l’aromathérapie
Vous avez toutes les chances de vous retrouver devant un client qui en sait beaucoup plus que vous. Eh oui, même un pharmacien n’est pas sensé tout connaître ! Vouloir faire croire le contraire est une attitude risquée qui peut conduire à l’erreur. D’un point de vue éthique, il est toujours très discutable d’affirmer des choses dont on n’est pas certain.
Si votre « vernis » est un peu sommaire dans la maîtrise de cette discipline pointue, optez pour l’écoute : « Je vois que vous connaissez parfaitement l’aromathérapie. D’où vous vient ce goût ? » Une fois le sujet lancé, il ne vous reste qu’à écouter, au besoin poser des questions sur des traitements antérieurs et en profiter pour glaner des informations sur lesquelles vous pouvez rebondir. Cela peut permettre de faire oublier au patient vos petites lacunes et de vous positionner comme un interlocuteur attentif.
Face au novice
Pour initier un client à cette alternative thérapeutique ou à l’occasion d’un complément de conseil, la première étape de votre argumentaire consiste à partir sur de bonnes bases en reprécisant les définitions (qu’est-ce qu’une huile essentielle ?). Une fois le décor posé, expliquez : « Il existe des huiles essentielles que l’on connaît et utilise depuis très longtemps. Peut-être avez-vous même déjà eu recours à de l’aromathérapie sans le savoir… »
Insistez sur le côté naturel et surtout veillez à rester simple. Ne vous lancez pas dans des mélanges complexes, sources de confusions pour un débutant qui risque de plus d’être rebuté par le prix. Jalonnez l’ensemble de votre discours d’éléments rassurants et objectifs.
DOCUMENTEZ-VOUS
LIVRES
L’aromathérapie, se soigner par les huiles essentielles
Dominique Baudoux, Ed. Atlantica
Ecrit par un pharmacien spécialiste de l’aromathérapie et internationalement reconnu, ce livre s’adresse au grand public et aux professionnels de santé : que sont les huiles essentielles, comment les employer, quelle est leur toxicité. Une cinquantaine de monographies scientifiques et un formulaire d’aromathérapie font de cet ouvrage un incontournable au comptoir et dans sa bibliothèque. A consulter du même auteur : « Les cahiers pratiques d’aromathérapie, selon l’école française : pédiatrie et dermatologie » (collection « L’aromathérapie professionnellement », éd. Atlantica).
Les arômes à thérapie
Gérard Claeys. Ibug Publications
L’intérêt de ce livre écrit par un homme de terrain est de réunir à la fois un chapitre consacré à l’aromathérapie d’urgence et facile à mettre en oeuvre, une partie cosmétologie et un formulaire d’aromathérapie où sont passées en revue les principales pathologies. Un CD-ROM reprenant ces différents items devrait venir compléter l’ouvrage d’ici la fin de l’année.
FORMATION
Aromathérapie : utilisation thérapeutique des huiles essentielles
Responsable : ADN (02 41 44 96 20) – Lieu : Cholet, formation agréée par le Haut Comité de la formation pharmaceutique continue
Si vous souhaitez aller plus loin dans l’aromathérapie et mettre en place un rayon consacré aux huiles essentielles, la formation spécifique d’un membre de l’équipe officinale est indispensable. Choisissez par exemple la formation intitulée « Aromathérapie : utilisation thérapeutique des huiles essentielles », proposée le 16 juin à Cholet. Destinée aux pharmaciens titulaires, adjoints et préparateurs, elle balaie en une journée les propriétés biologiques, les formes galéniques, les applications thérapeutiques et les conseils autour des huiles essentielles.
Si vous n’êtes pas disponible à cette date, pas de souci : de nombreuses autres formations consacrées à la phytothérapie et à l’aromathérapie sont référencées sur le site de l’Ordre (http://www.ordre.pharmacien.fr) à la rubrique « Plantes » ou sur le site du « Moniteur » (http://www.moniteurpharmacies.com), rubrique « Formation ». Le contenu exact de la formation, son lieu, son coût, son agrément et son financement ainsi que les coordonnées du responsable sont directement disponibles.
Charte de bonne utilisation des huiles essentielles
L’aromathérapie n’est pas une thérapeutique anodine. Pour une utilisation sans risque des huiles essentielles, des précautions d’emploi s’imposent.
-#gt; Utiliser des HE 100 % pures et naturelles, identifiées et conservées dans de bonnes conditions.
-#gt; Ne jamais injecter d’HE par voie IV ou IM et ne jamais en mettre même diluées dans les yeux. En cas de contact accidentel avec l’oeil, rincer sous l’eau courante pendant 5 minutes puis appliquer un coton imprégné d’huile végétale (huile d’amande douce).
-#gt; Ne pas appliquer d’HE pures dans le nez, le conduit auditif et sur les zones anogénitales mais toujours diluées à une concentration maximale de 10 %.
-#gt; Ne pas avaler les HE pures : elles peuvent brûler les muqueuses oropharyngées.
-#gt; Sauf avis médical contraire, ne pas employer d’HE chez la femme enceinte et chez l’enfant de moins de 3 ans.
-#gt; Chez les personnes très allergiques, faire au préalable un test de tolérance cutanée pour les HE à appliquer sur la peau : étaler une à deux gouttes dans le pli du coude. L’apparition d’une irritation au bout de 10 à 15 minutes en contre-indique l’emploi.
-#gt; Ne pas utiliser les HE en inhalation chez les personnes asthmatiques ou allergiques.
-#gt; Ne pas laisser les flacons d’HE à portée des enfants.
-#gt; Bien se laver les mains après avoir touché une HE pour éviter un contact accidentel avec l’oeil.
-#gt; En cas d’allergie ou d’antécédent d’épilepsie, un avis médical est conseillé avant d’employer des HE.
Huiles essentielles : réviser son latin
Pour éviter toute confusion et risque d’erreur entre plantes ou différentes parties de plantes, il est indispensable de s’assurer de la nature exacte des HE. Tout flacon d’huile essentielle doit être correctement étiqueté et comporter :
-#gt; l’appellation commune ;
-#gt; la dénomination latine complète : genre, espèce ;
-#gt; quand ils existent : sous-espèce, variété cultivée, chimiotype défini par le composant dominant dans le profil chimique de l’HE ;
-#gt; partie utilisée ;
-#gt; provenance de la plante ;
-#gt; procédé d’obtention de l’HE.
Par exemple, l’huile essentielle de lavande devra être étiquetée Lavandula (genre) angustifolia (espèce) ssp. angustifolia (sous-
espèce) var. fragrans (variété).
Combien de temps conserver une huile essentielle ?
La plupart des huiles essentielles ont une péremption de 3 à 5 ans à condition d’être stockées dans de bonnes conditions :
-#gt; à l’abri de l’air dans des flacons bien fermés car elles sont volatiles et sensibles à la peroxydation. Quand un flacon devient trop grand, transvaser dans un plus petit ;
-#gt; à l’abri de la lumière : utiliser des flacons en verre coloré (brun, bleu, vert) ou en aluminium recouvert sur la face interne d’une résine appropriée ;
-#gt; à une température comprise entre 5 et 35 °C.
Les essences de Citrus se conservent mal et doivent être
renouvelées tous les ans.
L’art des frictions
Les frictions à but thérapeutique s’effectuent :
sur le plexus solaire : nervosité, anxiété ;
sur les tempes, la nuque, le front : migraines, céphalées ;
sur le thorax : problèmes respiratoires et bronchiques ;
de part et d’autre de la colonne vertébrale : pathologies du système nerveux et immunitaire ;
sur l’abdomen après les repas : problèmes digestifs.
Les frictions préventives se pratiquent avec des HE beaucoup plus diluées que dans un but thérapeutique et sur tout le corps : poitrine, dos, nuque, colonne vertébrale, plexus solaire, plante des pieds, le matin après une douche fraîche pour les frictions toniques, le soir après une douche ou un bain chaud pour les frictions décontractantes.
- Comptoir officinal : optimiser l’espace sans sacrifier la relation patient
- Reishi, shiitaké, maitaké : la poussée des champignons médicinaux
- Budget de la sécu 2026 : quelles mesures concernent les pharmaciens ?
- Cancers féminins : des voies de traitements prometteuses
- Vitamine A Blache 15 000 UI/g : un remplaçant pour Vitamine A Dulcis
