La reine-des-prés

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Publié le 8 octobre 2016
Par Chantal Ollier
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Reine, la reine-des-prés l’est à 3 titres : par sa taille, son parfum et ses vertus thérapeutiques.

DESCRIPTION

La reine-des-prés est une herbe vivace commune en Europe dans les lieux humides.

Sa tige (1 à 2 m de haut) porte des feuilles alternes imparipennées à folioles dentées et inégales avec une foliole terminale à 3 lobes. Les fleurs blanc jaunâtre, petites, odorantes, sont réunies en panicules.

COMPOSITION

Huile volatile (0,2 %) : salicylate de méthyle (jusqu’à 70 %), aldéhyde salicylique et alcool phényléthylique provenant de la dégradation de glycosides phénoliques (0,5 %) durant le séchage de la drogue végétale (monotropine et spiraéine).

Flavonoïdes (3 à 4 %) : spiréoside, hyperoside.

Tanins ellagiques (hydrolysables) : 20 % (rugosin-D).

Traces de coumarine, acide ascorbique.

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MÉCANISME D’ACTION

L’activité anti-inflammatoire par inhibition de la synthèse des prostaglandines et de l’activation plaquettaire est due aux dérivés salicylés et probablement aussi aux flavonoïdes. L’inhibition de la libération d’élastase est attribuée aux tanins.

L’activité antipyrétique (dérivés salicylés) traduit un effet sur le SNC.

L’activité immunomodulatrice est due en partie aux tanins.

L’activité antibactérienne des fleurs se manifeste vis-à-vis de bactéries urinaires pathogènes.

Un effet diurétique a été prouvé.

Ses effets antiradicalaire et antioxydant sont significatifs (fractions polaires).

Une activité anticarcinogène est mise en évidence chez l’animal.

Son activité anti-ulcéreuse est controversée.

POSOLOGIE

Infusion 15 minutes avec de l’eau à 90 °C :

– sommités fleuries : 1,5 à 6 g par tasse (1 càc = 1,4 g), 2 à 3 fois par jour (dose journalière : 2 à 18 g)

– fleurs : 2 à 2,5 g par tasse, 1 à 3 fois par jour (dose journalière 2,5 à 6 g).

A prendre dès les premiers signes de refroidissement sans dépasser 7 jours de traitement. Sans dépasser 4 semaines en cas de douleurs articulaires. Durant 2 semaines au plus dans le cadre du drainage des voies urinaires, et 3 semaines pour un drainage général : l’apport hydrique doit être suffisant.

EFFETS INDÉSIRABLES

Pas d’effets indésirables recensés pour la reine-des-prés. La quantité de dérivés salicylés de la drogue végétale n’est pas suffisante pour entraîner les effets indésirables des salicylés.

PRÉCAUTIONS D’EMPLOI, CONTRE-INDICATIONS

En raison de la présence de dérivés salicylés, la reine-des-prés est déconseillée en cas d’hypersensibilité à ces produits.

Elle est également déconseillée en cas de grossesse, allaitement et chez les moins de 18 ans, faute de données suffisantes.

INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES

Non connues. La quantité de dérivés salicylés de la reine-des-prés est trop faible pour interagir avec les médicaments contenant des salicylates ou avec les anticoagulants.

Cependant par prudence, demander un avis médical en cas de traitement concomitant par salicylates ou AINS.

Sources : EMEA, Community herbal monograph on Filipendula ulmaria (L.) Maxim., flos. Community herbal monograph on Filipendula ulmaria (L.) Maxim., herba. Assessment report on Filipendula ulmaria (L.) Maxim. herba and Filipendula ulmaria (L.) Maxim., flos. 12 juillet 2011 ; J.   Fleurentin, J.-C.   Hayon, «   Les plantes qui nous soignent. Traditions et thérapeutique   », Ed. Ouest-France, Rennes, 2007 ; J.   Palaiseul, « Nos grands-mères savaient   », Le livre de poche, 1990 ; J. Raynaud, « Prescription et conseil en phytothérapie   », Ed. Tec et Doc, Paris, 2005 ; M.   Rombi, D.   Robert, «   120 plantes médicinales   », Ed Alpen, Monaco, 2007 ; M. Wichtl, R.   Anton, « Plantes thérapeutiques   », Ed. Tec et Doc, Paris, 2003.

FICHE TECHNIQUE

Nom latin : Filipendula ulmaria (L.) Maxim. (syn. Spiraea ulmaria L.).
Famille botanique : Rosaceæ.
Drogue : sommités fleuries séchées et fleurs séchées récoltées avant épanouissement complet.
Monographie de contrôle : Pharmacopée européenne (sommité fleurie)
Propriétés pharmacologiques démontrées : – anti-inflammatoire ; – antipyrétique ; – diurétique ; – antioxydante ; – immunomodulatrice.
Utilisations traditionnelles : – états fébriles et grippaux ; – manifestations articulaires douloureuses mineures.
En France également : – en cas de maux de tête et douleurs dentaires ; – pour favoriser l’élimination rénale de l’eau et les fonctions d’élimination de l’organisme ; – localement : tendinites, foulures, douleurs articulaires.