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La récolte de l’hélichryse italienne de la plante au flacon
Il fallait oser acclimater l’hélichryse italienne au climat du Midi toulousain pour une culture à grande échelle. Lancé en 2013 pour sécuriser l’approvisionnement, le projet des laboratoires Pierre Fabre Naturactive se concrétise, en juin 2015, par la première récolte d’une hélichryse made in Lavaur, ville du Tarn.
La culture
L’hélichryse italienne est une espèce vivace des terrains secs et des pentes rocailleuses, naturellement présente dans le sud-est de la France, en Corse principalement. L’acclimater au sol toulousain, argileux et humide, a nécessité plusieurs essais de culture et des adaptations de terrain, dont :
– une culture sur butte et sous bâche, pour éviter les sols trop humides,
– le choix d’un sol acide, pour augmenter la teneur en esters, notamment en acétate de néryle (un sol basique augmente au contraire la teneur en italidiones),
– un système de goutte-à-goutte pour optimiser les apports nutritifs de la plante.
La récolte
La récolte des sommités fleuries n’a lieu qu’au cours de la deuxième année après la mise en culture, pour un rendement significativement important à partir de la troisième année. Ainsi, pour des plants mis en terre en 2014, la récolte ne sera optimale qu’en 2016. Le moment de récolte est bien défini : il correspond au début de la floraison, lorsque la teneur en acétate de néryle est la plus élevée.
La cueillette est mécanique, adaptée à la hauteur de coupe des sommités fleuries, ce qui permet d’épargner les plants pour les saisons suivantes.
Les sommités fleuries sont placées dans la cuve de l’alambic. Sa contenance : 300 kg de plante, 200 litres d’eau. Compter environ une heure pour remplir la cuve et fouler la plante (pieds nus) afin de faciliter l’extraction.
L’HE est extraite par distillation par entraînement à la vapeur d’eau. Une chaudière crée une vapeur qui traverse la matière végétale et entraîne avec elle les fractions volatiles aromatiques.
La vapeur chargée se condense après passage dans un serpentin.
Durée de la distillation : 2 heures. Selon Alexandre Panel, ingénieur agronome responsable du projet, il faut renouveler l’opération une vingtaine de fois pour distiller la totalité de la récolte.
La distillation
Une odeur caractéristique a envahi le hangar situé à proximité du lieu de culture : une distillation est en cours.
Les sommités fleuries fraîchement cueillies sont rapidement distillées. Pour éviter les délais d’attente entre la récolte et la distillation (20 heures au maximum) et les contraintes d’un transport, un alambic mobile est installé sur la parcelle pendant le temps de la récolte.
L’artisan distillateur doit cependant veiller à ne pas travailler une plante trop riche en eau, ce qui diminuerait le rendement.
Au sortir de l’alambic, dans l’essencier, deux phases non miscibles : la phase hydrophile (hydrolat) et la phase hydrophobe (huile essentielle). HE et hydrolat sont séparés par décantation : d’une densité moindre, l’HE d’hélichryse italienne surnage à la surface de l’hydrolat.
Après filtration, l’huile essentielle est stockée à l’abri de l’air, de la lumière et de la chaleur, en attendant de subir les essais de qualités dans les locaux du laboratoire.
Quantité d’HE obtenue après un cycle de distillation : 500 à 700 g. Rendement : environ 0,2 %.
Chiffres
3 années de recherche et développement Pierre Fabre
80 000 euros d’investissement
7,5 hectares de terrain cultivé
25 km de bande de culture
80 g de graines (issues du conservatoire national de Milly-la-Forêt)
135 000 plants issus de l’agriculture biologique, (dont 8 à 10 % de perte)
20 litres d’huile essentielle (soit 4 000 flacons) obtenus pour la première une récolte de 2015
Contrôle
Dernière étape : les contrôles de qualité. L’HE obtenue subit 6 essais : contrôles organoleptiques, contrôles physiques et contrôle du profil chimique
Contrôles organoleptiques (conformes)
– Texture : liquide limpide
– Couleur : jaune
– Odeur : intense, mielleuse
Contrôles physiques (conformes)
– Densité (20 °C) : 0,9
– Indice de réfraction : 1,467
Identité
Dénomination scientifique : Helichrysum italicum ssp. serotinum
Dénominations françaises : hélichryse italienne, immortelle
Famille : Asteraceæ
Organe distillé : sommité fleurie
Origine : Corse (principalement)
Principaux actifs de l’HE :
– acétate de néryle : 40 à 75 %
– italidiones : 5 à 15 %
Propriétés de l’HE :
– antihématome
– décongestionnant tissulaire et cicatrisant
– anticoagulant, antiphlébitique
– anti-inflammatoire
– mucolytique et expectorant
– hépatostimulant
Prix : environ 400 euros les 100 ml (soit environ 20 euros le flacon de 5 ml)
La chromatographie permet de définir le profil chimique de l’HE. Pour l’ensemble des composants, notamment les principaux actifs – d’acétate de néryle (37,62 %) et italidiones (5,22 %) –, l’HE d’hélichryse italienne cultivée dans le Tarn est comparable à celle cultivée en Corse.
Conforme aux exigences, l’HE d’hélichryse italienne produite dans le Tarn peut être mise sur le marché.
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