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La gentiane
Réputée comme plante médicinale depuis le I er siècle et utilisée en liquoristerie, la gentiane ne doit pas être confondue avec le vératre, très toxique.
DESCRIPTION
Plante herbacée spontanée poussant en Europe dans les prairies d’altitude, la gentiane se distingue par sa tige haute et robuste (jusqu’à 2 m) et ses feuilles épaisses, ovales, sessiles, opposées à 5 à 7 nervures saillantes et incurvées. Au sommet de la tige, les feuilles plus petites et embrassantes enserrent un verticille de fleurs jaune vif.
La racine brun-jaunâtre, charnue, peut mesurer jusqu’à 1 m de long et peser à l’état frais 7 kg.
PRINCIPAUX CONSTITUANTS
Sécoiridoïdes (2 à 8 %) responsables de l’amertume : gentiopicroside, amarogentine.
Xanthones (jusqu’à 1 %, à l’origine de la couleur jaune, nombreuses dont gentisine et isogentisine.
Sucres : saccharose, gentiobiose (à goût amer), gentianose, pectines.
Huile volatile (0,1 à 0,2 %) importante pour la liquoristerie.
Phytostérols et triterpènes.
MÉCANISME D’ACTION
Par son amertume, la gentiane stimule des nerfs gustatifs et les récepteurs à l’amertume de l’épithélium lingual et du tractus gastro-intestinal : ceci se traduit par une augmentation des sécrétions salivaires, gastriques, biliaires et d’enzymes dans l’intestin grêle et une stimulation de la motilité gastro-intestinale. La gentiane stimule également directement la sécrétion acide par la muqueuse gastrique. L’appétit est ainsi augmenté et la digestion est plus facile.
L’action de la gentiane sur les sécrétions salivaires et gastriques est confirmée chez l’être humain, cette augmentation s’accompagnant d’un effet cholagogue. On observe de plus une baisse du taux des IgA sécrétoires, lesquelles sont élevées en cas de troubles inflammatoires gastro-intestinaux.
Dans le cadre d’une étude ouverte, le traitement par la gentiane a nettement amélioré divers troubles dyspeptiques tels nausées, vomissements, brûlures gastriques, perte d’appétit, flatulences, constipation.
Un effet hépatoprotecteur et antioxydant est attribué au gentiopicroside.
Une action antibactérienne vis-à-vis d’Helicobacter pylori et fongitoxique est mise en évidence.
La gentiane est également considérée comme un tonique général.
POSOLOGIE
Chez l’adulte : – infusion 10 min, 1 à 2 g par tasse (1/2 cuillère à café = 1 g), 1 tasse 3 à 4 fois par jour – teinture au 1/5 : 1 ml dilué dans de l’eau, 1 à 3 fois par jour.
Modalité de prise : – 30 min avant les repas en cas de perte d’appétit (1 h avant les repas pour les formes solides) – Après les repas en cas de problèmes digestifs ou selon les besoins.
La persistance des symptômes au-delà de 2 semaines de traitement nécessite un avis médical.
EFFETS INDÉSIRABLES
Possibilité de troubles gastro-intestinaux (diarrhée, spasmes de l’estomac), maux de tête en particulier chez les personnes sensibles à l’amertume.
Rarement : tachycardie, prurit.
PRÉCAUTIONS D’EMPLOI, CONTRE-INDICATIONS
La gentiane est contre-indiquée en cas d’ulcère gastro-duodénal et déconseillée en cas de grossesse, allaitement et chez les moins de 18 ans faute de données de sécurité suffisantes.
INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES
Non connues.
Sources : EMA, « Community herbal monograph » et « Assessment report on Gentiana lutea L., radix », 12 novembre 2009 ; M. Wichtl, R. Anton, « Plantes thérapeutiques », Editions Tec & Doc, Paris, 2003 ; P.-A. Zizmann, « Pflanzliche Tinkturen und Extrakte erfolgreiche Rezepturen », Sonntag Verlag Stuttgart, 1996.
Nom latin :Gentiana lutea L
Famille :Gentianaceæ
Partie utilisée : racine séchée
Monographie de contrôle Pharmacopée européenne
Propriétés : – Tonique amer – Hépatoprotecteur – Immunomodulateur – Antioxydant
Utilisations traditionnelles – Manque passager d’appétit – Troubles dyspeptiques : lenteur à la digestion, nausées, flatulences.

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