- Accueil ›
- Conseils ›
- Santé naturelle ›
- Eschscholtzia
Eschscholtzia
Qu’est-ce que c’est ?
Encore appelé pavot de Californie, Eschscholtzia californica Cham. (Papaveraceæ) est une belle plante herbacée annuelle de 30 à 50 cm de haut. La tige vert glauque légèrement cannelée porte des feuilles isolées très finement découpées en segments linéaires. Les fleurs sont de couleur jaune à jaune orangé, à surface brillante. Pour la phytothérapie, la partie aérienne est récoltée en fin de floraison. Elle est décrite à la 11e édition de la Pharmacopée française.
Quelle est sa composition ?
Une vingtaine d’alcaloïdes de type isoquinoléique appartenant à 6 classes différentes ont été décrits dont la californidine, l’eschscholtzine, la protopine et la sanguinarine. La Pharmacopée exige une teneur comprise entre 0,5 % et 1,20 % au maximum exprimée en californidine.
Quelle est son utilisation ?
Les indigènes de Californie et les premiers colons utilisaient les feuilles par voie orale comme antalgique contre les maux de dents et pour faciliter l’endormissement chez les enfants. Aux Etats-Unis d’Amérique, l’eschscholtzia est utilisé en cas d’insomnie, de maux de tête et d’énurésie nocturne de l’enfant. En France, il est traditionnellement utilisé pour réduire la nervosité des adultes et des enfants, notamment en cas de troubles mineurs du sommeil.
Quel est son mode d’action ?
En expérimentation animale, l’extrait aqueux ou hydroalcoolique d’eschscholtzia a des propriétés sédatives, inductrices du sommeil, anxiolytiques, antalgiques faibles, antispasmodiques ; il prolonge la durée du sommeil. Son mécanisme d’action n’est pas clairement élucidé. L’extrait hydroalcoolique se fixe aux récepteurs aux benzodiazépines mais l’eschscholtzia est dépourvu d’action myorelaxante et anticonvulsivante. Il inhibe la dégradation enzymatique des catécholamines (la dopamine-bêtahydroxylase et la MAO type B) et la synthèse de l’adrénaline. Il interagit aussi avec certains récepteurs à la sérotonine. L’activité sédative de l’eschscholtzia pourrait ainsi être liée à une modulation des taux de catécholamines.
La protopine favorise la fixation du GABA sur les récepteurs synaptiques centraux et possède une action antispasmodique et sédative. La chélidonine est sédative. L’extrait total de plante est plus actif que la fraction alcaloïdique isolée.
Les observations faites chez l’homme avec l’eschscholtzia sont en faveur d’un raccourcissement de la durée d’endormissement et d’une amélioration de la qualité du sommeil avec disparition des cauchemars.
A quelle dose est-il utilisé ?
En infusion (15 min), 6 à 10 g pour 1/2 l d’eau par jour en 2 à 3 prises. En solution glycérinée : 1 cuillère à café 1 à 2 fois par jour.
En teinture mère : 50 gouttes 2 à 3 fois par jour dans un peu d’eau. En cas d’agitation, nervosité, répartir la dose sur la journée dont une prise 30 min avant le coucher. En cas de difficultés d’endormissement, répartir en deux prises, une après le dîner, l’autre 30 minutes avant le coucher.
L’eschscholtzia est indiqué chez l’enfant dès l’âge de 5 ans (Sédopal) ou 6 ans (Plénésia). Certaines spécialités ne sont indiquées qu’à partir de 12 ans (Arkogélules) ou déconseillées avant 12 ans (EPS, Phytostandard), et d’autres sont réservées à l’adulte (Elusanes, Sympathyl).
Quels sont ses avantages ?
Il est dépourvu d’effets indésirables connus aux doses recommandées. Il a fait l’objet d’essais encourageants dans le cadre du sevrage aux benzodiazépines.
Quels sont ses inconvénients ?
Il est déconseillé en cas de grossesse et d’allaitement faute de données suffisantes. Comme la plupart des plantes sédatives, son efficacité peut ne pas être immédiate et nécessiter 8 à 15 jours de prise pour obtenir un effet optimal. La sanguinarine augmente la pression intraoculaire : à éviter en cas de glaucome à angle fermé.
L’ESSENTIEL À RETENIR
• L’eschscholtzia est aussi connu sous le nom de pavot de Californie.
• Ses parties aériennes fleuries sont indiquées en phytothérapie en cas d’agitation, nervosité ou de difficultés à s’endormir.
• Sa sécurité d’emploi est bonne. Il est cependant déconseillé chez la femme enceinte ou qui allaite faute de données suffisantes.
Sources : Fleurentin J., Hayon J.-C., Plantes médicinales, éd. Ouest-France, 2008 ; Ghedira K. Goetz J.-P., Le Jeune R., « Pavot jaune de Californie, Eschscholtzia californica Cham. (Papaveraceæ) », Phytothérapie, de la recherche à la pratique, 2010, 8, 4, 249-54 ; Pothier J., Galand N., « Les papavéracées sédatives : le coquelicot et le pavot de Californie », La Phytothérapie européenne, 2003, 17, 25-28 ; Raynaud J., Prescription et conseil en phytothérapie, Ed Tec & Doc, Paris, 2005.
- Comptoir officinal : optimiser l’espace sans sacrifier la relation patient
- Reishi, shiitaké, maitaké : la poussée des champignons médicinaux
- Budget de la sécu 2026 : quelles mesures concernent les pharmaciens ?
- Cancers féminins : des voies de traitements prometteuses
- Vitamine A Blache 15 000 UI/g : un remplaçant pour Vitamine A Dulcis
