ça sent bon l’été

Vauclair cultive son plain-chant

Les terribles combats du Chemin des Dames entre Français et Allemands ont détruit en 1917 ce que sept siècles de guerres avaient épargné. Aujourd’hui, grâce à un groupe de bénévoles, les belles ruines de l’abbaye de Vauclair, dans l’Aisne, veillent sur un jardin médicinal unique en France. Un damier géant déploie ses carrés blancs et noirs à l’emplacement exact où s’élevait l’ancienne apothicairerie du monastère. Cette disposition, qui respecte le plan des premiers jardins monastiques, a pu être reconstituée d’après des documents anciens datant du IXe siècle, tel celui de l’abbaye de Saint-Gall, en Suisse. Il décrit ainsi un « Herbularius » constitué de cases, avec une alternance de carrés de terre (un par plante) et de dalles de pierre pour assurer la chaleur et retenir l’humidité. Très efficace, paraît-il.

Le jardin médicinal actuel rassemble plus de 350 espèces, dont 200 plantes médicinales, beaucoup plus qu’au Moyen-âge. Les étudiants en pharmacie sont nombreux à y venir pour renouer avec les origines de leur art. Lors de la « recréation » du jardin, de nombreux botanistes amateurs du département ont partagé leurs connaissances. A l’image de deux préparatrices en pharmacie, les demoiselles Ballot, qui avaient herborisé pendant trente ans dans le Laonnois. Grâce au Conservatoire des espèces rares, créé en parallèle, la « sagesse des chirurgiens », ou sisymbre, très connue au Moyen-âge pour cicatriser les plaies, a pu être sauvée.

Dans une lettre restée célèbre, saint Bernard écrivit : « Tu trouveras plus de choses dans les bois que dans les livres. » Les visiteurs de l’abbaye de Vauclair peuvent encore le constater.

Infos utiles : abbaye de Vauclair, 02860 Bouconville-Vauclair. Tél. : 03 23 22 40 87. Site : http://home.tiscalinet.be.

L’accès à l’abbaye, au verger conservatoire et au jardin de plantes médicinales est libre et gratuit toute l’année, de 8 h à 20 h. Un petit livre de recettes, intitulé « Nos vieux remèdes de Vauclair », diffusé par le comité départemental du tourisme de l’Aisne, est en vente à l’abbaye.

A savoir : Sur la route des vacances

L’Ordre propose sur son site Internet un guide des jardins médicinaux de France, région par région (cliquer sur le bouton « Sur la route des vacances »).

Les musées ne sont pas en reste, comme cette étonnante Maison

de la chicorée à Orchies, dans le Nord, installée dans la propriété des industriels Leroux et qui retrace l’histoire

de la chicorée de l’Antiquité à nos jours. Sans oublier les vénérables apothicaireries hospitalières parfumées à la cire d’abeille…

http://www.ordre. pharmacien.fr