Ne vous faites plus de mauvais sang

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Publié le 20 avril 2002
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L’affluence au Rendez-vous formation « Urgences hémorragiques à l’officine »*, animé par Jean Occulti et un médecin urgentiste du SAMU 93, prouve que la vue du sang n’effraie pas les pharmaciens. Objectif : évaluer les facteurs de gravité d’une hémorragie secondaire, détecter et ralentir l’évolution d’une hémorragie interne et provoquer un relais médical adapté en fournissant aux secours un bilan précis.

Première situation : un client, très pâle, a le bras en sang. Un rapide coup d’oeil vous permet de voir que la plaie est dépourvue de corps étranger. Le malaise n’est pas loin. Il est lié à l’hypovolémie et à la chute de la pression artérielle avec risque de souffrance cérébrale et cardiaque. Heureusement vous êtes là pour allonger le patient. Muni de vos gants ou, au pire, d’un sac en plastique enroulé autour de la main, vous tentez d’arrêter le saignement. Mieux, vous réalisez une compression directe locale à l’aide d’un coussin hémostatique d’urgence ou d’un tampon improvisé à l’aide de pansements américains, de compresses et de bandes cohésives. Le pansement compressif est efficace pour 95 % des hémorragies rencontrées. Vous prévenez les secours.

Second cas de figure, la plaie présente un corps étranger à l’intérieur. Surtout ne pas le retirer. La compression locale est donc impossible. Il faut alors comprimer l’artère au-dessus de la plaie, contre l’os. Le point de compression doit être maintenu jusqu’à l’arrivée des secours. Si cette compression à distance est inefficace, un garrot est nécessaire. Le lien non élastique doit être le plus large possible. Après avoir noté l’heure de pose, il peut être laissé en place jusqu’à six heures.

Votre patient a le nez qui saigne ? Faites-le simplement asseoir la tête penchée en avant, demandez-lui de se moucher et comprimez la narine qui saigne.

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Enfin, le patient a froid. Il est pâle, en sueur, a soif et est angoissé. Rien de grave en apparence ? Pas si sûr. A une pression artérielle effondrée, s’ajoute une fréquence cardiaque élevée. Pensez à une hémorragie interne, d’autant plus que le patient a subi un traumatisme, qu’il a mal à l’estomac ou qu’il a pris des médicaments. Allongez-le, couvrez-le, rassurez-le et prévenez les secours.

En fin de séance, les intervenants ont proposé des ateliers pratiques sur les points de compression, garrots et autres gestes d’urgence.

* Un DU « Les situations d’urgence : de la prévention aux premiers secours » verra le jour en novembre à Paris-V. Renseignements :

01 53 73 97 27 ou e-mail : francoise.callais@pharmacie.univ-paris5.fr.