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Dans la peau d’un médicament
Cela fait plus de 50 ans que « Le Moniteur » raconte des histoires de médicaments. Mais celle-ci, personne ne vous l’a jamais montrée. Mois de la photo oblige, nous vous proposons de vous mettre dans la peau d’un médicament grâce à la magie d’un objectif subjectif. Après ce reportage, vous ne regarderez plus jamais les médicaments comme avant. Car ce sont eux qui vous dévisagerons dorénavant. Tout commence un matin d’automne, dans une caisse, au fond d’un camion de livraison…
J’étouffe, il fait sombre et j’ai le coin d’une boîte de génériques qui me défonce le côté.
J’étais pourtant heureux dans l’entrepôt, entre vieux potes. Mes voisins les plus proches venaient de la même usine. Nous étions d’ailleurs quasiment tous nés à la même minute ou presque. ça crée des liens, forcément.
Et puis ce matin, alors qu’on discutait excipients et formulation, un robot m’a brutalement projeté sur un tapis roulant et j’ai atterri dans cette caisse.
Oh ! j’ai le coeur au bord des lèvres. Ça fait bientôt une heure qu’on roule, qu’on s’arrête, qu’on redémarre et je ne sais toujours pas où on va. »
Encore un arrêt. Oh lala ! mais ça tangue là. Doucement, bon sang ! je viens de prendre six boîtes de laxatifs sur la tranche. Ah, de la lumière, de l’air ! Mais, mais… qui c’est celui-là ? Qu’est-ce qu’il me veut ? Je rêve ou il va me pincer… Aïe, ouille ! »
Pose-les sur le déballoir, ordonne une voix. Il y a des humains qui bougent tout autour, allant d’un tiroir à l’autre. Que va-t-il encore m’arriver ? Ouille ! He, tu peux pas faire attention, boîte de malheur ! »
Sans crier gare, je me retrouve au calme, bien calé entre deux boîtes qui me ressemblent. Ah ! depuis le temps qu’un ancien de l’entrepôt – un retour grossiste – m’en parlait, fallait bien que cela m’arrive un jour. C’est fait, je suis installé dans une pharmacie. En tout cas, moi ça me plaît. C’est clair, c’est gai, ça sent le benjoin.
Sauf que des boîtes disparaissent régulièrement. Je ne sais pas ce qu’elles deviennent car je ne vois pas ce qui se passe au comptoir. Mais d’après ce que je crois entendre, on est là pour faire du bien. »
C’est ça un pharmacien ? Mais c’est moi qu’elle veut ! Je vais enfin savoir ce qui se passe derrière le comptoir.
Mais qu’est-ce que c’est cette lumière rouge qui m’éblouit ? Encore un robot que je ne connais pas. »
A peine le temps de recouvrer mes esprits que je vois poindre sur moi une pointe bleue. J’en ai les blisters qui claquent ! Mais c’est que ça chatouille…
Entre deux crissements, j’entends une voix au-dessus de moi qui parle de « trois fois par jour pendant sept jours ».
Pas le temps de faire les comptes que je me retrouve entassé au fond d’un sac. Une porte s’ouvre, le bruit de la circulation se fait plus fort et me voilà parti pour de nouvelles aventures. Pourvu que ça dure… »
Je l’avoue, je me suis un peu assoupi, bien balancé que j’étais. Le sac a disparu. Un tic-tac obsédant joue un générique de film d’horreur. Et toute cette eau ! Moi qui n’avait jamais vu la mer. »
Quelqu’un s’approche. Le couvercle s’ouvre brutalement et une main fait irruption dans ma boîte. J’ai beau me comprimer, me faire tout petit, rien n’y fait, je suis mis à nu ! »
Un gouffre rouge et humide s’ouvre. Je pars pour un voyage extraordinaire. Je vous le raconterai la prochaine fois. Mon nom est Médicament. »
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