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Trois questions au Pr Pierre Bonfils
Vous avez récemment proposé une nouvelle classification des sinusites chroniques. Le sujet est-il toujours d’actualité ?
Plus que jamais ! Les examens endoscopiques, le scanner permettent aujourd’hui de classer les sinusites chroniques en deux grands groupes : celles qui sont localisées et celles qui sont diffuses.
Pour les sinusites localisées, le sinus maxillaire est le plus souvent atteint. Une origine dentaire est fréquemment évoquée.
Pour les sinusites diffuses, ce sont les polyposes nasosinusiennes qui sont en cause. Les praticiens devraient désormais raisonner à partir de cette classification pour instaurer un traitement adéquat.
Vous venez d’évoquer les polyposes nasosinusiennes. Sont-elles fréquentes ?
Les polyposes nasosinusiennes, dont l’origine est inconnue, sont en constante augmentation. Elles sont terriblement invalidantes. Le nez est bouché, un écoulement se produit dans l’arrière-gorge, une perte complète de l’odorat et d’une partie du goût, une pesanteur de la face complètent le tableau. Une corticothérapie orale de cinq à six jours, limitée à trois cures par an, fait régresser les polypes qui peuvent réapparaître. Pour éviter ceci, une corticothérapie locale permanente est instaurée. Un quart des patients doit recourir à la vidéochirurgie endoscopique. L’opération permet de décloisonner les sinus, améliore l’efficacité de la corticothérapie locale et soulage dans 75 % des cas. La cortisone par voie orale est utilisée dans les récidives.
Quelles sont les perspectives thérapeutiques dans les sinusites ?
Pour l’instant, il n’y en a pas. Apprenons déjà à gérer efficacement les problèmes au quotidien. Il n’est pas rare de voir en consultation des patients souffrant de sinusites depuis quinze ans. Ils ont avalé des antibiotiques en nombre considérable, mais, faute d’un bon diagnostic topographique, n’ont jamais bénéficié d’un traitement de fond qui aurait limité les surinfections. L’intérêt des antibiotiques est pourtant extrêmement discuté dans les sinusites chroniques.
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