Pédiculose du cuir chevelu

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Publié le 6 septembre 2014
Par Nathalie Cunrath
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Affection désagréable mais sans gravité, la pédiculose du cuir chevelu est une parasitose très répandue, surtout chez les enfants en collectivité.

Qu’est-ce que c’est ?

• Elle est due à Pediculus humanus capitis, parasite humain exclusif. Le pou perce le cuir chevelu pour se nourrir de sang plusieurs fois par jour. Les femelles pondent jusqu’à 10 lentes par jour dont l’incubation est de 7 à 10 jours.

• Le principal symptôme est un prurit, dû à une réaction à la salive du pou. Il est souvent localisé près des oreilles et dans la nuque.

• Les poux ne sont vecteurs d’aucune maladie.

• L’examen de la tête permet de détecter la présence de poux mobiles et/ou de lentes vivantes (situées à moins de 5 mm du cuir chevelu).

L’utilisation d’un peigne fin peut être utile.

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Quel est le mode de transmission ?

Les poux se transmettent le plus souvent par contact direct même de courte durée et plus rarement de façon indirecte par contact avec des objets infestés. La contagiosité est importante, notamment dans les écoles et au sein des familles.

Quels sont les traitements ?

Certains ont démontré leur efficacité.

• Action physique : la diméthicone, le myristate d’isopropyle et le 1,2-octanediol agissent sur les poux par asphyxie ou déshydratation. Ces substances ne sont pas absorbées par le parasite et n’induisent pas de résistance. La substance la mieux évaluée est la diméthicone. Ce dérivé siliconé constitue le traitement de première intention. La toxicité pour le cuir chevelu est très faible.

• Insecticides pédiculicides :

– les pyréthrinoïdes (perméthrine, phénothrine, dépalléthrine) sont utilisés après échec de la diméthicone. Ils ont une action neurotoxique sur les poux. Leurs effets indésirables sont rares mais la perméthrine est un perturbateur endocrinien aux effets peu connus en cas d’application répétée ;

– le malathion est un insecticide organophosphoré inhibiteur des cholinestérases dont l’efficacité pédiculicide et lenticide est démontrée. Il peut être responsable d’effets indésirables de type cholinergique dus à un passage systémique lié à la durée d’application (8 à 12 h). Le malathion est donc réservé aux cas d’échec des autres traitements et est à proscrire en cas de grossesse et avant l’âge de 2 ans.

• Un peignage de 30 minutes sur cheveux mouillés avec un peigne fin, 2 à 3 fois par jour, durant 3 semaines est à privilégier pour les femmes enceintes et les nourrissons de moins de 6 mois.

• Traiter l’environnement : une décontamination des objets susceptibles d’être infectés (bonnets, vêtements, oreillers etc.) doit être effectuée par lavage à 60 °C ou par mise en sac plastique hermétique (2 jours).

Comment prévenir l’infestation ?

Il faut vérifier régulièrement les cheveux, ne pas échanger les bonnets, les brosses, attacher les cheveux longs… Les sprays répulsifs n’ont pas démontré leur efficacité. Les traitements préventifs à base d’insecticides sont à bannir car ils pourraient engendrer une toxicité inutile et des résistances pour les traitements futurs.

Sources : « Pédiculose du cuir chevelu : traitement » et « en bref», Idées-Forces, Prescrire, février 2013 ; « Poux du cuir chevelu », Prescrire, mars 2014, tome 34, n° 365, pp. 198-202 ; brochure « Les poux », INPES, 2013.

EN PRATIQUE

• En collectivité, pas d’éviction si traitement en cours : inciter à traiter tous les enfants infestés, idéalement le même jour (le samedi par exemple).

• Les produits étant inflammables, éviter la proximité avec toute source de chaleur.

• Protéger les yeux et les muqueuses lors de l’application.

• Les aérosols sont à éviter chez les personnes asthmatiques, les enfants et les nourrissons avec des antécédents de dyspnée asthmatiforme.

• Recommander une 2e application 7 à 10 jours après le premier traitement (même si certaines spécialités ne préconisent qu’une seule application).