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Les bases de l’oligothérapie
L’oligothérapie s’intéresse aux troubles fonctionnels, classés en quatre diathèses, excluant tout problème de carence majeure.
Les diathèses
Faisant intervenir les notions de terrain, de réceptivité et d’hérédité, les diathèses, encore appelées syndromes réactionnels, décrites en 1939 par le Dr Ménétrier, marquent les fondements de l’oligothérapie. A chaque diathèse, caractérisée par un comportement et des symptômes typiques, est étroitement lié un oligoélément de base dont il est le régulateur.
– L’allergique ou syndrome hyperréactif
– Régulateur : le manganèse.
Le patient présente une réactivité excessive aux agressions et au stress. Cette diathèse se rencontre chez les enfants et les adultes jeunes.
– Comportement : asthénie du matin, euphorie du soir, optimisme, agitation.
– Symptômes : eczéma, urticaire, asthme aigu de l’enfance, rhinites allergiques, migraine.
– L’hyposthénique ou syndrome hyporéactif
– Régulateur : l’association manganèse-cuivre.
Cette diathèse est caractérisée par une grande fatigabilité. L’organisme lutte péniblement contre les agressions. Les hyporéactifs sont souvent des enfants et des sujets jeunes.
– Comportement : sujet calme, manque de résistance physique, difficultés à se concentrer, gros dormeur.
– Symptômes : infections récidivantes de la sphère ORL, cystites, retard de croissance osseuse.
– Le dystonique ou syndrome neurovégétatif
– Régulateur : l’association manganèse-cobalt.
Rarement primitive, cette diathèse concerne les sujets adultes et succède en général (vers la cinquantaine) aux syndromes hypo- ou hyperréactifs. Le terrain est dominé par l’apparition de troubles neurovégétatifs (circulatoires, métaboliques) et un vieillissement global (dont l’athérosclérose).
– Comportement : asthénie chronique augmentant en cours de journée, troubles de la mémoire, anxiété.
– Symptômes : troubles circulatoires, arthrose, troubles digestifs.
– L’anergique ou le syndrome anxiodépressif
– Régulateur : l’association cuivre-or-argent.
Il y a une diminution de réaction aux stimuli quotidiens avec une baisse des défenses immunitaires. Le syndrome anergique est d’autant plus fréquent que le sujet est âgé.
– Comportement : asthénie constante, ralentissement intellectuel, dégoût de l’existence.
– Symptômes : infections récidivantes, rhumatismes articulaires.
– Le syndrome de désadaptation
Régulateurs : les associations zinc-nickel-cobalt et zinc-cuivre.
Complémentaire des quatre diathèses, il peut se superposer à l’une d’entre elles. Il se manifeste suite à un stress ou un surmenage. Il se caractérise par la périodicité des symptômes et par un dysfonctionnement d’origine endocrinienne.
Le « désadapté » a donc un comportement cyclique (asthénie, dépression) et présente des troubles alimentaires et sexuels.
Mode d’utilisation
Il est à repréciser à chaque délivrance d’oligoéléments.
– Voie d’administration
– Les oligoéléments étant très sensibles aux phénomènes de chélation par l’alimentation, les prises doivent se faire à jeun ou à distance des repas (15 minutes avant ou 2 heures après).
– L’administration par voie sublinguale est recommandée lorsque la forme galénique s’y prête. Elle permet au principe actif d’atteindre directement les sites d’action (Oligogranul, Oligostim, Oligosol, Suboligo…). Les comprimés doivent alors se laisser fondre sous la langue, et les ampoules buvables être gardées en bouche 1 à 2 minutes avant d’être avalées.
– Certaines présentations sont au contraire destinées à la voie orale, soit diluées dans un peu d’eau (Oligo-essentiels, Granions…), soit administrées purs (Microsol, toutes les formes gélule ou capsule…).
– Posologie
En règle générale, les remèdes diathésiques (Mn, Mn-Cu, Mn-Co, Cu-Au-Ag) sont prescrits au rythme de 3 à 5 prises par semaine. La posologie des remèdes complémentaires correspond à 1 à 2 prises quotidiennes.
Certains oligoéléments doivent respecter des posologies particulières.
– Le manganèse : la dose ne doit pas dépasser 3 prises par semaine pour éviter un effet possible de réactivation allergique.
– Le lithium : la posologie peut comprendre 4 à 6 prises par jour en cas de sevrage d’un traitement psychotrope ou lors d’états anxieux sévères.
– Le cuivre : dans les états viraux ou infectieux aigus, les prises sont répétées 3 à 4 fois/jour.
– Durée du traitement
Le cuivre, l’argent, le lithium et le bismuth se donnent en traitement court car leur délai d’action est rapide. Les autres oligoéléments ont des délais d’action d’environ 3 semaines, mais, pour que les effets soient pleinement bénéfiques, il faut souvent attendre 2 à 3 mois.
Et chez l’enfant ?
Depuis 1998, les spécialités avec AMM utilisées en oligothérapie sont réservées à l’adulte. Le lithium et l’aluminium (adultes et enfants à partir de 6 ans) ainsi que le zinc-cuivre (à partir de 12 ans) font figure d’exception. Cette décision administrative ne faisant pas suite à un problème de pharmacovigilance, de nombreux praticiens continuent à prescrire les oligoéléments aux enfants.
Les complémentaires
A côté des oligoéléments de base (Mn, Mn-Cu, Mn-Co, Cu-Au-Ag) et des oligoéléments régulateurs des dysfonctionnements endocriniens (Zn-Cu, Zn-Ni-Co), tous les autres métaux ou minéraux utilisés en oligothérapie réactionnelle sont dits complémentaires ou symptomatiques.
Ce sont, pour les unitaires, l’aluminium, l’argent, le bismuth, le cobalt, le cuivre, le fluor, le lithium, le magnésium, le phosphore, le potassium, le sélénium, le soufre, l’uranium et le zinc.
Ils ont des indications beaucoup plus ponctuelles et plus ciblées. Ils complètent donc l’action des oligoéléments de base et ne sont en principe jamais utilisés seuls, sauf pour deux d’entre eux : le cuivre pour son action anti-infectieuse et le lithium pour ses propriétés neurorégulatrices.
Cas de comptoir
Maxime, 10 ans, enchaîne tous les hivers rhume sur rhume, quand il ne s’agit pas d’angines ou d’otites ! Quels sont les oligoéléments pouvant modifier le terrain propice à ses infections ORL ?
Conseiller la prise de cuivre sur 3 jours et celle de Mn-Cu pendant 1 mois environ. Ensuite, dans un but préventif, le Mn-Cu (régulateur du syndrome hyporéactif) sera donné en alternance avec le soufre pendant 3 mois. Il faut également rappeler à la maman de recommencer ce traitement préventif dès le début du prochain hiver.
Effets iatrogènes
– Toxicité : les doses infimes administrées sont dénuées de toxicité.
– Effets secondaires : exceptionnellement peut survenir une intolérance au cobalt se présentant sous forme d’un état de malaise associé à des vertiges et cessant dès l’arrêt du traitement. Des effets paradoxaux à type de nervosité ont parfois été constatés avec le lithium.
– Réactivation : le manganèse peut aggraver momentanément les maladies allergiques. L’adjonction de phosphore permet de prévenir ou de pallier cette réactivation.
– Interactions : une corticothérapie prolongée ainsi qu’un traitement psychotrope (neuroleptiques, antidépresseurs) limitent l’action des oligoéléments.
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