La terbinafine par voie orale

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Publié le 8 mai 2021
Par Marianne Maugez
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Antifongique à large spectre de la classe des allylamines, la terbinafine empêche la biosynthèse de l’ergostérol, constituant essentiel de la membrane cellulaire de certains champignons.

Pour quelles indications ?

• Onychomycoses.

• Dermatophyties cutanées.

• Candidoses cutanées.

• Administrée per os, la terbinafine est inefficace dans le Pityriasis versicolor et les candidoses vaginales.

A quelles posologies et comment l’administrer ?

• Chez l’adulte, la posologie est de 1 comprimé à 250 mg 1 fois par jour, de préférence au cours d’un repas à la même heure chaque jour.

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• Chez l’enfant, l’utilisation de la terbinafine n’est pas recommandée.

• La durée du traitement est variable selon l’indication et la sévérité de l’infection : entre 2 à 6 semaines en cas d’intertrigos des orteils, 2 à 4 semaines lors de dermatophyties de la peau glabre, de candidoses cutanées ou d’intertrigos génitaux ou cruraux. La durée du traitement en cas d’onychomycose peut varier entre 6 semaines (ongles des mains) et 3 mois (ongles des pieds). Certains patients avec une croissance des ongles lente peuvent requérir un traitement plus long (6 mois voire plus).

Quelles sont les principales contre-indications et associations déconseillées ?

• Maladie hépatique chronique ou active.

• Insuffisance rénale sévère (clairance à la créatinine inférieure à 30 ml/min).

• Association contre-indiquée avec la tétrabénazine.

• Associations déconseillées avec le tamoxifène (risque de baisse de l’efficacité de l’antiœstrogène par inhibition de la formation de son métabolite actif) et la méquitazine (risque de majoration des effets indésirables de l’antihistaminique par inhibition de son métabolisme).

• Allaitement déconseillé.

Avec quelles précautions d’emploi ?

• Un bilan hépatique doit être effectué avant d’instaurer un traitement. Une atteinte hépatique peut survenir chez des patients avec ou sans maladie préexistante. Il est donc conseillé de renouveler régulièrement ce bilan hépatique après 4 à 6 semaines de traitement. En cas d’augmentation des enzymes hépatiques, la terbinafine doit être immédiatement arrêtée.

• La survenue, en début de traitement, d’un érythème généralisé fébrile associé à des pustules doit faire suspecter une pustulose exanthématique généralisée qui impose l’arrêt du traitement et contre-indique toute nouvelle administration.

• Une altération ou une perte réversible du goût ont été décrites. La terbinafine est donc déconseillée chez les personnes utilisant leurs facultés gustatives à des fins professionnelles.

Quels sont les principaux effets indésirables ?

Troubles gastro-intestinaux, diminution de l’appétit, dysgueusie voire agueusie, dépression, céphalées, sensation vertigineuse, vision trouble, urticaire, rash, arthralgie, myalgie.

VIGILANCE

De rares cas d’insuffisances hépatiques graves ayant conduit à une transplantation hépatique ou à un décès ont été rapportés avec la terbinafine. Le patient doit être informé de la nécessité d’interrompre immédiatement son traitement et de consulter le plus rapidement possible un médecin ou un service d’urgence en cas de survenue de signes ou de symptômes persistants, sans cause apparente, tels que nausées, diminution de l’appétit, fatigue, vomissements, douleurs de l’hypochondre droit, fièvre, angine ou autre infection, atteinte cutanée rapidement extensive, disséminée ou touchant les muqueuses, prurit, asthénie importante, ictère, urines foncées ou selles décolorées.