Des papillomavirus à risque cardiovasculaire

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Publié le 13 février 2019
Par Yolande Gauthier
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Le vaccin contre les papillomavirus humains (HPV) à haut risque pourrait-il aider à réduire les maladies cardiovasculaires ? C’est ce que laissent envisager les résultats d’une étude publiée en ligne dans Circulation Research, montrant que l’infection par certaines souches HPV à haut risque oncogène serait associée à un plus grand risque cardiovasculaire. Des chercheurs coréens ont suivi plus de 63 000 femmes âgées de 30 ans et plus, sans maladie cardiovasculaire au départ, entre 2011 et 2016. Un test de détection d’HPV à haut risque a été fait à l’inclusion, révélant une prévalence de 7,6 %. Les chercheurs notent une augmentation de 25 % du risque de maladie cardiovasculaire en cas d’infection par un HPV à haut risque. Les femmes obèses sont particulièrement visées : celles infectées ont un risque augmenté de 73 %, alors que le surrisque n’est que de 10 % chez les femmes de poids normal. De même, le risque cardiovasculaire est augmenté de 99 % chez les femmes HPV-positives ayant un syndrome métabolique, et de 9 % en l’absence de ce syndrome, toujours par rapport aux femmes non infectées. Pour expliquer ces résultats, les auteurs évoquent l’association de certains virus HPV à des maladies athérosclérotiques, soit par des effets directs sur l’athérogenèse via une infection des cellules vasculaires, soit par des effets indirects via une infection de cellules non vasculaires induisant une inflammation systémique. §

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