Dépistage : cap sur le diabète avec les pharmaciens

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Dépistage : cap sur le diabète avec les pharmaciens

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Publié le 21 juillet 2023
Par Magali Clausener
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Face à l’augmentation de personnes diabétiques, l’Assurance maladie veut développer un dépistage systématique et plus précoce. Avec les pharmaciens.

En 2021, 4,2 millions de personnes ont été prises en charge pour un diabète, dont 4 millions pour un diabète de type 2. Et selon les projections de l’Assurance maladie, à l’horizon 2027, il devrait y avoir 520 000 patients supplémentaires dont 500 000 diabétiques de type 2. Surtout, comme l’a souligné Marguerite Cazeneuve, directrice déléguée à la gestion et à l’organisation des soins de la Caisse nationale de l’assurance maladie (Cnam) lors du café Nile organisé le 12 juillet, 30 % des diabétiques sont diagnostiqués alors qu’ils sont déjà au stade 3 de la maladie, ce qui implique des complications et des hospitalisations. En clair, des dépenses de soins bien plus élevées que si ces personnes avaient été diagnostiquées à un stade moins avancé de la maladie.

Un repérage avec les pharmaciens

D’où le souhait de l’Assurance maladie de mettre en œuvre un dépistage systématique et précoce pour les 45-50 ans basé sur le questionnaire Findrisc. Une campagne de communication, portée par l’Assurance maladie, ciblera plus spécifiquement cette population afin de l’inciter à recourir au programme de repérage en cours d’élaboration en collaboration avec la Haute Autorité de santé et le ministère de la Santé et de la Prévention. Il s’articulera autour de trois axes complémentaires :

– en fonction des résultats de l’outil de repérage Findrisc, l’assuré sera invité à consulter son médecin traitant pour qu’il lui prescrive une glycémie à jeun si nécessaire ;

– le rendez-vous de prévention aux âges clefs de la vie « 45-50 ans » intégrera la dimension du dépistage du diabète. Il est prévu que le plan personnalisé de prévention pourra intégrer la prescription et la réalisation ou non de glycémie à jeun ;

– il est envisagé que les pharmaciens aient la possibilité de remettre un bon de « glycémie à jeun » aux personnes entre 45 et 50 ans à la suite d’une évaluation du risque à partir du test Findrisc, leur permettant d’aller en laboratoire d’analyse médicale pour la réaliser.

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Sensibiliser avant de dépister

Dans le rapport, il est aussi précisé que l’Assurance maladie et les syndicats pharmaceutiques pourraient mettre en place au sein des officines une action de prévention et de dépistage des maladies cardio-neurovasculaires. « L’objectif est à la fois d’alerter la population sur les risques liés aux maladies cardiovasculaires mais aussi de détecter précocement les patients à risque afin de les prendre en charge le plus tôt possible. Dans cette perspective, le pharmacien pourrait détecter les patients à risque de développer une maladie cardiovasculaire ou un diabète (étape 1 : la sensibilisation au risque et l’information des patients) et réaliser des examens de dépistage (étape 2) », est-il écrit. Le depistage du diabète ne serait donc plus limité aux périodes de campagnes nationales.