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Cancers : vers des vaccins thérapeutiques
La stratégie consiste à supprimer les mécanismes qui tolèrent la présence de cellules anormales et à activer les réactions de rejet. Pour cela, l’immunothérapie des cancers se décline en trois angles d’attaque : cibler la cellule cancéreuse, contrer l’immunosuppression induite par la tumeur et empêcher sa vascularisation. La première, la plus classique, a pour objectif de stimuler les lymphocytes T en injectant au malade une protéine antigénique spécifique des tumeurs. La seconde consiste à utiliser des immunomodulateurs qui contrent l’immunosuppression. La troisième, la plus avancée, empêche le VEGF (vascular endothelial growth factor) de stimuler l’angiogenèse. Cela passe, entre autres, par l’emploi d’anticorps monoclonaux anti-VEGF.
Entre rejet et tolérance
La société strasbourgeoise Transgene est spécialiste de l’immunothérapie des cancers. Elle utilise des vecteurs viraux dans lesquels sont introduits des marqueurs antigéniques et de l’interleukine, cytokine stimulatrice de l’immunité. « L’IL2 donne un petit coup de pouce à la réaction spécifique. Elle rend le vaccin thérapeutique plus immunogène », clarifie Jacques Bonnefoy, directeur scientifique de Transgene. Le portefeuille de Transgene est assez garni : poumon, sein, prostate, virus oncogènes (Papillomavirus et virus de l’hépatite C). « Jusque-là, toutes les tentatives de vaccins prophylactiques n’ont pas abouti. Nous tentons la vaccination thérapeutique », ajoute Jacques Bonnefoy.
« Le système immunitaire ne se résume pas à une réaction de rejet, c’est un juste équilibre entre rejet et tolérance », précise Daniel Zagury, fondateur de la biotech Neovacs, qui développe des molécules capables de stimuler la production d’anticorps humains polyclonaux dirigés contre des antigènes tumoraux. Neovacs a mis au point des technologies d’immunisation active contre les cytokines et les protéines virales. Dans le cancer, elle a développé un antiangiogénique, actuellement en essai préclinique. Arrivé au même stade de développement, le toxoïde E7 est une protéine dérivée du HPV-16 qui va provoquer des effets toxiques sur les cellules cancéreuses et leur réseau vasculaire. Neovacs travaille également sur des maladies infectieuses. Un produit (Tat Toxoid) est en essai clinique pour le traitement du sida, en collaboration avec Sanofi Pasteur (la phase II est prévue en 2007).
L’originalité de la société marseillaise Innate Pharma est de cibler l’activation de cellules natural killer et de lymphocytes non conventionnels gamma-delta. Ces derniers reconnaissent des antigènes qui ne s’associent pas à une molécule du complexe majeur d’histocompatibilité. Phosphostim et Innacellgammadelta sont chacun en essai clinique dans les tumeurs solides et le carcinome rénal.
Les « big pharmas » ne sont pas restés en marge de ce champ de recherche. GSK possède quatre vaccins thérapeutiques dans son portefeuille. Le vaccin thérapeutique du cancer du poumon non à petites cellules est actuellement en phase II. Sanofi Pasteur travaille plutôt sur des vaccins thérapeutiques des cancers colorectaux et du mélanome. Les antigènes spécifiques injectés provoquent une réponse immunitaire qui entrave le développement de la tumeur primaire ou des métastases. Dans le sida, le laboratoire français travaille à la fois sur un vaccin préventif et un vaccin thérapeutique.
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