Un antidépresseur qui diminue l’envie de fumer

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Publié le 27 octobre 2001
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Le bupropion, également appelé amfébutamone, est une molécule psychostimulante. Sa structure chimique la rapproche des amphétamines. En inhibant la recapture de la dopamine et de la noradrénaline, le bupropion renforce le tonus des neurones dopaminergiques innervant les régions limbiques. Il limite ainsi les effets du sevrage en nicotine. En effet, la nicotine absorbée par le fumeur stimule indirectement le tonus dopaminergique : lorsque la consommation de tabac diminue ou cesse, ce tonus est diminué et le patient ressent un manque auquel s’ajoutent des troubles de l’humeur. Le bupropion minimise donc ce sentiment de manque et diminue l’envie de fumer.

Commercialisé dans le traitement de la dépression depuis 1989 aux Etats-Unis, le bupropion bénéficie depuis mai 2000 d’une AMM européenne dans l’aide au sevrage tabagique. Cette indication a découlé de l’observation empirique de la facilité qu’avaient des sujets dépressifs traités par cette molécule à réduire puis arrêter leur consommation de tabac.

Même si le taux d’abstinence à un an chez des fumeurs traités par bupropion est le double de celui retrouvé après une substitution nicotinique, il reste limité à environ 23 %. Comme pour tout traitement de « toxicomanie », il importe d’accompagner le patient par une thérapie comportementale ou une psychothérapie et par des conseils individualisés et suivis. Il est possible d’associer bupropion et substituts à la nicotine. Enfin, le risque de survenue de convulsions et d’usage abusif ou de dépendance explique que ce médicament soit inscrit sur liste I et fasse l’objet d’une surveillance étroite par l’Afssaps.

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