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Savoir réagir aux violences faites aux femmes
Violences conjugales, viols, agressions sexuelles… Les pharmaciens d’officine et leurs équipes sont parfois confrontés à des situations délicates. Comment les détecter, les prendre en charge ou les signaler ? Faire ou ne rien faire. Eléments de réponse.
Il y a des signes qui ne trompent pas. « Une patiente qui n’a de cesse de se triturer les mains, qui se plaint de douleurs ou qui est accompagnée d’un homme ou d’un membre de sa famille qui répond à sa place… Tous ces comportements doivent mettre la puce à l’oreille », explique Isabelle Chaume, chargée de mission du programme FeminaCare, un module de formation et de sensibilisation des professionnels de santé au repérage et à l’accompagnement des femmes victimes de violences porté par l’association SOS Femmes 131 et financé par l’agence régionale de santé Provence-Alpes-Côte d’Azur (ARS Paca). Pour les femmes victimes de viol, des demandes insistantes et inquiètes au sujet de la pilule du lendemain ou du traitement postexposition au VIH doivent intriguer.
Au moindre doute, il convient d’inviter la patiente à aller dans l’espace de confidentialité, « en essayant de trouver un prétexte du style : cela ne vous ennuie pas de venir avec moi derrière le comptoir ? J’ai besoin de vérifier une information », suggère Isabelle Chaume. Si elle refuse, il est nécessaire de lui laisser cette liberté. Si elle accepte, le dialogue s’engagera en commençant par un questionnement. « A une femme susceptible d’avoir été victime d’un viol, il faut lui demander s’il lui est arrivé quelque chose de grave, et quand ? Cette information est essentielle car, pour être efficace, le protocole VIH doit être réalisé dans les 48 heures après l’acte », rappelle Isabelle Chaume.
Si la personne refuse de saisir la perche qui lui est tendue, là encore, il convient de ne pas insister. « C’est qu’elle n’est pas encore prête à en parler », note Isabelle Chaume.
Déculpabiliser et orienter
Dans tous les cas, les postures de jugement ou d’injonction sont à bannir. « On doit écouter de manière bienveillante et énoncer clairement que la situation relève bien d’une violence, que ces comportements sont interdits par la loi et que leur auteur est le seul responsable de ses actes. »
A ce stade, il est important de valoriser la libération de la parole. Il faut ensuite inviter la femme victime de violences à appeler le 39 19 ou à se rendre sur le site internet signalement- violences-sexuelles-sexistes.gouv.fr pour échanger de manière anonyme par chat avec un gendarme ou un policier. Ou l’orienter vers les antennes locales de l’association France victimes ou de la Fédération nationale solidarité femmes. Si la situation relève d’un cas d’urgence, mieux vaut se rendre à la police ou à la gendarmerie ou appeler le 17. « L’intervention du pharmacien s’arrête là. Car in fine , c’est à la victime de décider si elle franchit ou non le pas », conclut Isabelle Chaume.
1 SOS Femmes 13 organise le 13 décembre, à Marseille (Bouches-du-Rhône), une soirée de sensibilisation à ces problématiques. Inscription à l’adresse mail suivante : i.chaume@sosfemmes.org.
La loi fixe le cadre des violences qui doivent faire l’objet d’un signalement obligatoire. « Il faut que la personne soit en position de vulnérabilité, rappelle Isabelle Chaume, de l’association SOS Femmes 13. Au regard de la loi, les personnes vulnérables sont les mineurs, les personnes âgées, les femmes enceintes, les personnes qui relèvent d’un handicap psychique ou physique et celles qui sont sous protection judiciaire. » Dans ce cas de figure, le signalement est obligatoire et il ne nécessite pas le consentement de la victime. Il doit se faire auprès du procureur de la République ou auprès de la cellule de recueil de l’information préoccupante (Crip) du conseil départemental. Lorsque la personne n’est pas en position de vulnérabilité, le signalement n’est pas obligatoire.

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