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Puces et tiques
En matière de parasitisme externe, puces et tiques sont les préoccupations les plus fréquentes des maîtres. Gales, teignes, démodécie et autres parasitoses externes demandent, quant à elles, un diagnostic précis par le vétérinaire.
Les puces
Les puces sont un fléau largement répandu. Auparavant considérées comme parasites du printemps et de l’été, elles profitent à présent des maisons douillettes et bien chauffées pour se développer toute l’année.
– Carte d’identité
Les puces sont des insectes qui mesurent de 1 à 6 mm et sont donc visibles à l’oeil nu, se déplacent en sautant et se nourrissent de sang. Elles rejettent des déjections constituées en majorité d’hémoglobine dégradée.
– Les puces peuvent passer sur le chien sans provoquer sur lui la moindre démangeaison. Elles peuvent toutefois s’y reproduire et libérer de nombreuses nymphes de puces dans l’environnement (forme d’attente avant infestation).
– Les piqûres peuvent provoquer un simple prurit : c’est la pullicose.
– Elles peuvent aussi générer un véritable phénomène d’emballement immunitaire au niveau de la peau du chien. C’est la dermatite atopique par piqûres de puces (DAPP). Même après une seule piqûre de puce, certains chiens développent un cercle vicieux de l’allergie avec grattage incoercible, lésions de la peau, voire automutilation.
– La puce est également le vecteur de transmission du ténia du chien, Dipylidium caninum.
– Contamination
Le saut d’une puce d’un chien infesté sur un chien voisin reste anecdotique. Le chien se contamine généralement à partir des oeufs disséminés dans le milieu extérieur, oeufs qui ont évolué en nymphes.
Les nymphes de puces sont présentes sur les moquettes, entre les lattes de plancher mais surtout dans les paniers et couvertures des animaux, dans les coussins de canapé si on laisse l’animal y accéder… Température chaude (au-dessus de 20 °C) et hygrométrie élevée favorisent la prolifération des puces par le raccourcissement du cycle de développement de la puce et l’augmentation du pourcentage d’éclosion.
– Symptômes de l’infestation
En fonction du degré d’infestation mais aussi de la réaction allergique de l’animal, les signes sont variables.
– Stade 1 : simple prurit sans signes visibles sur la peau hormis quelques papules lors d’un examen minutieux : l’animal se gratte au niveau des flancs et du cou avec les postérieurs, se mordille le ventre entre les postérieurs.
– Stade 2 : prurit, poils cassés, zones dépilées partiellement sur la ligne dorsolombaire, derrière les oreilles.
– Stade 3 : larges zones de dépilation, peau rosée à rouge, traces de griffes et croûtes. Des lésions peuvent être suintantes suite à des surinfections bactériennes.
– Stade 4 : passage à la chronicité : en plus des lésions du stade précédent, la peau s’épaissit (hyperkératose).
Souvent le maître ne peut admettre que son animal héberge des puces même si son chien se gratte. La meilleure solution est encore de mettre en évidence les coupables.
– Où chercher ? Avant tout, sur la ligne du dos et à la base de la queue puis sur le ventre entre les postérieurs puis derrière les oreilles et les coudes.
– Comment chercher ? En passant la main à rebrousse-poil sur ces différentes parties afin de découvrir la base des poils et la peau.
– Que rechercher ? Tout d’abord les puces (mais elles sont sans cesse en mouvement et peuvent donc passer inaperçues si elles sont en faible nombre), mais surtout leurs déjections ; ce sont de petites particules marron translucides de forme rectangulaire et d’environ 0,5 à 1 mm de long.
– Comment traiter?
Le traitement comporte trois volets.
– Eliminer les puces
De nombreux produits à utiliser sur l’animal sont disponibles avec différentes molécules et différentes présentations : poudres, sprays, spot-on… Certains principes actifs ont une action systémique (organophosphorés, avermectines…), d’autres un effet insecticide de contact (pyréthrines, pyréthrinoïdes, phénylpyrazolés…), d’autres molécules plus récentes rompent le cycle de reproduction (lufénuron, flufénoxuron, pyriproxyfène…). En cas d’infestation massive et pour augmenter l’efficacité du traitement, commencer par un shampooing à action émolliente à base d’agents lavants doux avant application du traitement insecticide.
– Calmer les démangeaisons
Les parties du corps du chien les plus soumises au grattage sont ensuite traitées avec des sprays et lotions calmantes (Dermacool, Dergival, Prurisome spray, Allercalm spray…) pour rompre le cercle vicieux des démangeaisons. Le recours à des corticoïdes par voie générale ne doit être qu’ultime et nécessite un examen clinique de l’animal par le vétérinaire.
– Prévenir les réinfestations
Le maître doit également prévenir les réinfestations, car son chien a sûrement déjà contaminé son environnement.
La prévention repose sur le traitement des formes adultes, des oeufs, des larves et des nymphes. Pulvérisation insecticide du lieu de couchage, diffusion de foggers pour traiter la totalité d’une pièce, administration de produits de stérilisation des puces qui à moyen terme bloquent leur multiplication (Program, Cyclio…) sont autant de moyens qui peuvent se conjuguer pour parvenir à lutter efficacement contre les puces.
Les tiques
Les tiques sont des acariens, dont de nombreuses espèces sont décrites. Seules les femelles viennent se nourrir de sang sur le chien. Ce repas de sang est indispensable pour boucler le cycle de vie des tiques.
– Comment les reconnaître ?
Les lieux de fixation privilégiés se situent autour des oreilles et sous le menton. Lors de la colonisation, la tique a la taille d’une tête d’épingle mais, une fois gorgée de sang, elle peut mesurer jusqu’à 1 cm de long. La tête de la tique est solidement ancrée dans le derme du chien grâce à son rostre et à une sorte de ciment qui assure le rôle de colle. A la fin du repas, le corps de la tique est une poche grisâtre remplie de sang très caractéristique.
– Les dangers de l’infestation
Les tiques doivent être éliminées :
– parce qu’elles sont les vecteurs de la piroplasmose ou babésiose, maladie mortelle en l’absence de traitement, due à un protozoaire intraérythrocytaire (Babesia canis) ;
– parce qu’elles transmettent l’ehrlichiose et la maladie de Lyme (qui s’exprime chez le chien par des boiteries, des troubles nerveux, une insuffisance rénale associées à des ascites…) ;
– parce qu’elles ponctionnent du sang et que l’effraction cutanée qu’elles provoquent peut conduire à la formation d’abcès ou d’infections locales.
L’infestation massive est rare chez le chien citadin. Mais un chien peut contracter la piroplasmose même avec une seule piqûre. Des signes d’alerte (fièvre, abattement ou pâleur) doivent amener à consulter le vétérinaire en urgence.
– Comment les éradiquer ?
Si le choix se porte sur une protection mixte (puces et tiques) par un collier, il faut savoir que la durée d’efficacité contre les deux parasites peut être différente : classiquement, la protection contre les tiques est plus courte, il faut donc prendre ce repère-là pour le renouvellement du traitement.
Autres insectes piqueurs
Les traitements insecticides permettent de maîtriser d’autres populations d’insectes qui, sans provoquer de graves nuisances aux chiens, sont vecteurs de parasites internes redoutables.
– Le moustique
Il est le vecteur de la dirofilariose. Cette maladie est due à une filaire, Dirofilaria immitis, qui, sous sa forme adulte, vit dans le coeur et les gros troncs sanguins du chien, les larves circulant dans le sang. Cette pathologie, fréquente dans certains DOM-TOM, existe sur le territoire métropolitain, mais n’est pas transmissible à l’homme.
– Le phlébotome
C’est un petit diptère piqueur, vecteur de la leishmaniose, maladie commune à l’homme et au chien. L’endiguer est donc un enjeu de santé publique. Fréquente sur le pourtour méditerranéen et dans les Pyrénées, elle pourrait voir sa zone de répartition s’étendre. Le contrôle de la population de phlébotomes et la protection des chiens par les traitements insecticides sont donc essentiels.
Lutte antipuces : Quelle présentation choisir ?
– Les spot-on sont très efficaces et faciles d’utilisation (Advantage, Cyclio, Dog-Net Spot, Duowin Contact, Frontline, Pulvex Spot, Tiguvon…). Le produit doit absolument être déposé à même la peau pour une bonne efficacité.
– Les colliers présentent un bon compromis pour éviter les réinfestations. Leur efficacité curative est mal cernée (excepté pour l’effet curatif antitiques des colliers à base d’amitraz).
– Les shampoings, très efficaces pour la lutte en cas d’infestation, possèdent en revanche une faible rémanence (shampooing mousse Biocanina, shampooings antiparasitaires Canys, Clément Foug, Thékan, Thionicapil S, Vitacanil…). Veiller à une application uniforme pour éviter que les puces ne se regroupent sur les zones de l’épiderme non traitées.
– Les sprays nécessitent de bien respecter la quantité à appliquer et le délai entre deux applications (Duowin, Insecticide Clément, Frontline, Puce Stop, Tiquanis…).
– Les formes orales agissent en empêchant les puces de pondre, donc de proliférer (Program…). En cas d’infestation importante, il convient de compléter le traitement par une thérapie « de surface ».
– Les sprays destinés à l’habitat et les foggers sont indispensables pour traiter l’environnement du chien.
Chiens et enfants : Quelques règles à observer
Un chien fait souvent le bonheur des enfants. Il convient cependant d’être exigeant sur quelques points précis qui limitent le risque de zoonose, de parasitose (l’enfant peut être contaminé par les vers du chien) ou d’accidents dus à la présence de l’animal au foyer.
– Toujours se laver les mains après avoir caressé le chien, spécialement avant de passer à table.
– Ne pas laisser le chien manger dans la vaisselle de la famille, ne pas le laisser dormir sur les lits.
– Expliquer à l’enfant qu’il ne doit pas toucher un chien lorsqu’il dort, lorsqu’il mange, lorsque deux chiens se bagarrent ou s’il s’agit d’un chien inconnu.
– Interdire au chien l’accès au bac à sable.
– Ramasser les excréments, notamment après traitement vermifuge, pour éliminer les oeufs qui viennent d’être relargués dans le milieu extérieur.
Que faire contre les tiques ?
– Lors du retrait d’une tique, il est important d’enlever à la fois le corps et la tête. Celle-ci, fichée dans la peau, peut être à l’origine d’infections si elle reste en place.
– Tamponner avec de l’éther ou un produit acaricide (Cypertic…) avant la manipulation permet d’enlever plus facilement le parasite. Puis, à l’aide d’un mouchoir jetable, bien prendre la base de l’animal et l’arracher en évitant d’appuyer sur l’abdomen pour minimiser les régurgitations.
– Autre possibilité : se servir d’un arrache-tique (O-Tom Heitz, Tire-Tic Clément…). Ce petit ustensile en plastique en forme de pied de biche permet d’enlever simplement la tique en effectuant un mouvement de rotation. Le retrait ne doit pas être fait par traction.
– Les colliers à base d’amitraz (Biocanina antiparasitaire, Préventic…) permettent, outre la prévention de l’infestation, le détachement spontané des tiques fixées sur l’animal.
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