Polluants dans les cosmétiques : les fabricants rassurent les consommateurs

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Polluants dans les cosmétiques : les fabricants rassurent les consommateurs

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Publié le 6 septembre 2019
Par Anne-Hélène Collin
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Plusieurs polluants de l’environnement « imprègnent » les Français, observait en début de semaine Santé publique France, et les cosmétiques sont l’une des principales sources d’exposition. Pour autant, les fabricants, par la voix de la Fédération des entreprises de la beauté (FEBEA, plus de 300 adhérents dont plusieurs acteurs du marché officinal) se veulent rassurants : « tous les produits d’hygiène et de beauté qu’ils utilisent sont sûrs et contrôlés par la réglementation cosmétique européenne, qui est la plus stricte du monde », affirme la FEBEA dans un communiqué du 4 septembre. Notamment en ce qui concerne les perturbateurs endocriniens : « A ce jour, l’Europe a identifié 14 perturbateurs endocriniens avérés. Tous sont interdits dans les produits cosmétiques. L’étude de Santé Publique France mentionne également d’autres substances, dont le caractère de perturbateur endocrinien n’a pas été démontré scientifiquement et qui sont donc parfaitement autorisées. » C’est le cas des parabènes.

Autres familles de produits étudiées par Santé publique France : les éthers de glycol auxquels appartient le phénoxyéthanol, un conservateur : « il a l’avantage d’être très bien toléré et peu allergisant. Il est par ailleurs efficace, à un pH proche de celui de la peau, sur les germes contre lesquels on recherche une protection. (…) Le Comité scientifique européen sur la sécurité des consommateurs (CSSC) considère que le phénoxyéthanol est sûr jusqu’à 1 % et ce pour toutes les tranches d’âge, adultes comme enfants. Il n’est ni reprotoxique, ni hématologique, ni allergisant » explique Anne Dux, directrice des affaires scientifiques et réglementaires de la FEBEA.

Les phtalates, également pointés du doigt, sont présents dans de nombreux produits de consommation courante, dont les cosmétiques. « L’industrie cosmétique utilise principalement un seul phthalate, le diethylphtalate (DEP), comme agent de dénaturation de l’alcool. Il est presque uniquement utilisé dans les parfums alcooliques pour dénaturer l’alcool », explique Anne Dux. « L’étude Esteban (sur laquelle s’appuie Santé publique France, NdlR) retrouve le métabolite de ce phthalate dans les urines des enfants. Il est très douteux qu’il provienne de produits cosmétiques, les enfants utilisant à l’évidence très peu de parfums alcooliques. Par ailleurs le DEP est un des rares phthalates dont on soit sûr qu’il n’est pas perturbateur endocrinien. Sa sécurité a été vérifiée à de nombreuses reprises, non seulement par le CSSC mais aussi récemment par les instances européennes chargées de l’évaluation des substances chimiques. Il est possible d’utiliser d’autres substances pour dénaturer l’alcool mais le DEP à l’avantage d’être neutre sur le plan olfactif, ce qui est essentiel dans un parfum. »

« Les consommateurs peuvent être totalement rassurés : les entreprises cosmétiques et les autorités de contrôle indépendantes réexaminent en permanence les substances utilisées pour garantir la qualité et la sécurité des produits », explique la FEBEA. Et les règles sont « plus drastiques » pour les produits pour enfants.

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La FEBEA met à disposition des consommateurs une base de données rassemblant les informations scientifiques sur plus de 25 000 ingrédients cosmétiques.