PANDÉMIE GRIPPALE

La question est triple : Existe-t-il vraiment un risque pandémique ? Faut-il prendre autant de précautions contre la pandémie ? Ces précautions sont-elles prises pour faire peur ?

Tous les experts de la grippe le répètent : il y aura un jour une pandémie de grippe mais personne ne sait quand. Cette affirmation reste toujours aussi vraie. Les connaissances acquises lors des pandémies précédentes font penser que le futur virus grippal pandémique infectera de 10 à 20 millions de Français en quelques mois.

Faire face à un tel risque demande une organisation spécifique du système de santé. Peaufinée depuis 1993, cette « organisation à l’avance » a commencé à faire la une des médias en 2005 quand les mesures les plus spectaculaires ont été rendues publiques.

Depuis l’été dernier, la médiatisation simultanée du « plan pandémique » et de l’épizootie de grippe aviaire a suscité un climat d’angoisse mais, comme il a été souvent écrit dans ces colonnes :

– L’épizootie de grippe aviaire est un problème vétérinaire et agroalimentaire qui n’a rien d’exceptionnel. Elle impose des précautions pour protéger les élevages. En dehors des élevages infectés, le risque de transmission à l’homme est très faible.

– Le virus grippal aviaire H5N1 n’est qu’un candidat parmi d’autres à l’émergence d’un virus humain capable de provoquer une pandémie. Pour l’instant, il n’est pas transmissible d’homme à homme.

Les représentants de l’Etat et, notamment le ministre de la Santé, ont toujours répété qu’ils voulaient mettre en oeuvre tout ce qui était nécessaire pour qu’une future pandémie de grippe fasse le moins de dégâts possible en France. Ce n’est pas facile de dire à la fois « Préparons-nous sérieusement au risque pandémique » et « Il n’y a aucun danger actuellement ». Il faut prendre ces annonces pour ce qu’elles sont, le signe que la France se prépare collectivement à gérer au mieux et dans le calme une future pandémie de grippe humaine dont personne ne connaît la date de survenue.